Mangas en vrac #11 – Spécial RPG

Et voici quelques petites impressions sur divers mangas, avec au programme uniquement des titres adaptés de de RPG japonais : Breath of Fire, Final Fantasy III, Star Ocean 3, Eternal Sonata et Baten Kaitos.

 


Breath of Fire ~ Tsubasa no Oujo

Manga - Breath of Fire ~ Tsubasa no OujoBasé sur le tout premier Breath of Fire sorti sur Super Nintendo en 1993 puis sur Gameboy Advance en 2001, ce manga en deux volumes se déroule après les événements du jeu. Dans cette suite, une nouvelle menace se manifeste sous la forme du clan des Dragons de Glace : ce dernier, après la chute du clan des Dragons Noirs, décide de prendre sa place et de dominer le monde.

Ce court manga signé Retsu Sawamura (scénario) et Kouji Hayato (dessins) est en fait une petite curiosité dont je ne soupçonnais même pas l’existence, et que j’avais acheté par pur hasard il y a déjà quelques années au cours de l’une de mes nombreuses pérégrinations dans un Book Off au Japon.

Ce qui est intéressant ici est que l’histoire suit le point de vue de Nina, l’auteur ayant clairement mentionné dans la préface qu’il avait de toutes façons l’intention d’en faire l’héroïne de son manga car il s’agit de son personnage préféré. Les premières pages retracent les événements du jeu en présentant brièvement les personnages principaux, histoire de se remettre dans le bain, mais les choses sérieuses commencent assez vite lorsqu’une énorme montagne de glace surgit de l’océan et que de nombreuses personnes finissent par être congelées. C’est le sort qui attend le héros Ryû, enfermé par un ennemi puissant dans un énorme bloc de glace, mais qui finira par être sauvé par Nina. Bien sûr, les héros du jeu seront tous réunis et mettront fin à la menace qui pesait sur le monde.

Pas de grosses surprises au niveau du scénario, cela reste vraiment très classique du début jusqu’à la fin. Le plus intéressant se trouve en fait au niveau des dessins, le style utilisé étant très particulier mais doté surtout d’un énorme souci du détail, les toutes dernières planches du deuxième volume étant absolument superbes à ce niveau-là. Il va sans dire que le manga en lui-même est principalement destiné à ceux qui ont joué au premier volet du jeu, ainsi qu’aux nostalgiques : ce Breath of Fire ~ Tsubasa no Oujo est intéressant, pas trop mauvais pour une adaptation de RPG, mais pas indispensable non plus.


 

Yuukyuu no Kaze Densetsu : Final Fantasy III yori

Yuukyuu no Kaze Densetsu : Final Fantasy III yoriCe manga en trois volumes est en fait une réécriture de l’histoire de Final Fantasy 3 : il permet au lecteur de suivre les aventures d’un groupe de jeunes gens élus par le Dieu du Vent et à la recherche des quatre cristaux capables de sauver leur monde.

Le « yuukyuu no kaze densetsu » du titre, qui signifie « la légende du vent éternel », vient en fait du nom de l’album de musique de FF3 sorti un mois après le jeu, en mai 1990 ; cet album contenait des parties narrées en anglais qui auraient visiblement inspirées l’histoire de cette version papier. Kenji Terada, qui s’était occupé du scénario du FF3 original, s’est ici également chargé de celui de ce manga. Il s’agit d’une réécriture de l’histoire du jeu, ou plutôt d’une vision plus dramatique et épique, et il est assez amusant de voir que les quatre héros de ce manga sont trois garçons et une fille, comme dans le récent remake sur Nintendo DS, étant donné que dans la version originale sur NES les personnages n’avaient pas de personnalité propre et que leur sexe restait indéterminé.

Chose étonnante, ce manga est l’un des rares à devoir se lire de gauche à droite, à l’occidentale : même les dialogues dans les bulles sont écrits de gauche à droite et non de haut en bas, ce qui est un peu déroutant. Le style de dessin tout comme la narration ne donne pas tellement l’impression qu’il s’agit d’un titre basé sur Final Fantasy, mais l’histoire de fond possède mystérieusement quelques points communs avec le futur FF5 qui n’était alors sorti qu’un an après ce manga. Même le héros, Muuchi, ressemble à une sorte de première ébauche de Bartz/Butz. Le style particulier de l’artiste, Yuu Kinutani, contribue quand même largement à donner une atmosphère particulière à ce titre ; à noter qu’il n’est pas inconnu en France, car il est derrière deux mangas sortis ici : Leviathan aux éditions Asuka et Shion chez Milan. Sa représentation du célèbre chocobo est même assez particulière et me rappelle beaucoup les dessins de Moebius

Yuukyuu no Kaze Densetsu : Final Fantasy III yori est un manga que j’ai trouvé très intéressant et original vis-à-vis de la saga de Square, mais qui n’a quand même qu’un lointain rapport avec Final Fantasy 3 mis à part les éléments de base (les cristaux, les chocobos, Cid, les invocations…).


 

Trusty Bell ~ Chopin no Yume

Trusty Bell ~ Chopin no Yume - MangaCe manga de Mimei Kuroi sorti en 2007, basé sur le RPG de Tri-Crescendo du même nom (Eternal Sonata chez nous), retrace très brièvement l’histoire du jeu.

Je ne m’attendais pas à ce qu’un manga basé sur Trusty Bell voit le jour, mais je l’avais découvert là aussi par hasard en tombant sur le second chapitre pré-publié dans le magazine japonais Side-BN. La première chose qui surprend, ce sont les dessins : son auteur, Mimei Kuroi, avait déjà œuvré sur d’autres adaptations de manga quand même destinées à un public « otaku » : Da Capo: The Origin et Kimikiss ~Lyrical Contact. Voilà donc pourquoi l’héroïne, Polka, se retrouve avec un style complètement moe qui lui donne un peu l’air sur certaines pages de s’être échappée d’un jeu de drague. En fait c’est le style des de tous les personnages qui s’est retrouvé complètement modifié, que ce soit Allegretto qui donne l’air d’être bien plus adulte ou encore Chopin qui semble sortir tout droit de Ken le Survivant. Du côté des ennemis, ils ont tous l’air d’être devenus de sacrés psychopathes : lorsqu’ils sont en colère, Fugue et le Comte Waltz/Valse ont des déformations de visage assez flippantes.

Le manga ne faisant qu’un seul volume, l’histoire a été condensée et seul l’essentiel a été gardé : par conséquent, des personnages comme Viola/Harpe, Falsetto et Claves ont complètement été éjectées du scénario. Rondo a tout de même eu droit à quelques cases, tout comme la pirate Dolce. Le scénario a par ailleurs été tellement remanié que l’on a droit à des raccourcis étranges et à des situations qui n’existaient pas dans le jeu, notamment à cause de la présence de Jitterbug/Jazz dès les premiers chapitres. Sans parler des personnages qui sont devenus de simples figurants, comme Salsa et March.

En fait, tout ce qui donnait ce côté très WTF au scénario original du jeu (notamment le cycle éternel que subit Polka) a été complètement supprimé. Pas grand chose à voir avec le jeu donc, d’autant plus qu’à la fin Allegretto sauve Polka d’un pic qui allait lui tomber dessus et se fait empaler à sa place, mais Chopin le ressuscite, et tout est bien qui finit bien. Pourquoi pas. Cela reste un manga intéressant pour ceux qui ont fait le jeu, mais c’est tellement du gros n’importe quoi que c’est au final assez drôle à lire.


 

Star Ocean – Till The End of Time

Star Ocean – Till The End of TimeCe manga d’Akira Kanda, basé sur le RPG Star Ocean 3, retrace plus ou moins fidèlement les événements du jeu en sept tomes. Les précédents volets de la saga des Star Ocean ayant eu également droit à une adaptation en manga, il n’était donc pas étonnant d’en voir une pour le troisième épisode. Publié une dizaine de mois après la sortie du jeu au Japon, ce manga adapte assez fidèlement ce dernier, du moins au départ. Les adaptations de RPG en manga prennent parfois de grandes libertés, mais ici l’ajout le plus notable est celui des deux personnages originaux que sont Kurin et Pierre, deux antagonistes qui sont plus là pour l’aspect comique qu’autre chose.

J’ai quand même été surprise de voir que Welch était également de la partie, mais le reste est plutôt fidèle, si ce n’est que la personnalité des personnages a légèrement changé (je n’ai pas le souvenir que Cliff était un gros pervers dans le jeu). Quant au niveau du design en général, seuls Fate et Albel sont ici légèrement différents, ce dernier étant tout de même plus… « habillé » dans cette version. :’D

Le manga commençait plutôt bien, avec même des pointes d’humour et des bonus en fin de volume. En fait, qu’il y ait des personnages inédits en plus, ou que l’histoire soit légèrement remaniée, pas de problème. Mais finir toute l’histoire en seulement sept volumes, sachant que les personnages rencontrent Maria à peine dans le sixième, est vraiment le gros souci de cette adaptation : il aurait au moins bien été nécessaire d’avoir 2 ou 3 volumes de plus pour conclure convenablement le scénario. Du coup la fin est complètement bâclée, et j’ai rarement vu un final aussi torché à la va-vite… Cela donne l’impression que l’histoire s’est arrêtée au milieu du jeu, et que les personnages se sont retrouvés comme par magie tout à la fin : en un volume, l’auteur a essayé de condenser tout ce qui se passait entre l’arrivée de Maria et le combat final dans le monde en 4 dimensions. Alors que très étrangement, le rythme était plus calme et l’histoire se développait plutôt tranquillement pendant les six premiers tomes.

Ce manga fut finalement une bien grosse déception. Un point positif, tout de même : le fameux plot twist qui aura fait couler beaucoup d’encre est quand même bien mieux amené que dans le jeu.


 

Baten Kaitos – Comic Anthology

Baten Kaitos - Comic AnthologyLe seul manga existant sur Baten Kaitos est en fait un recueil d’histoires courtes sorti en 2004 et basé sur le RPG du même nom sorti sur GameCube. Il s’agit d’un « comic anthology » (ou « anthology comics ») en un seul tome, c’est-à-dire une sorte de doujinshi officiel comprenant plusieurs petites histoires dessinées par une douzaine d’auteurs différents, qu’ils soient professionnels ou amateurs. En général, j’ai tendance à ne jamais placer beaucoup d’espoir dans les comic anthology parce que le résultat ne vole jamais bien haut, à quelques exceptions près (je trouve que ceux de Valkyrie Profile et Animal Crossing s’en sortent plutôt bien).

Celui-ci fait partie de ces exceptions : pour commencer, la couverture ainsi que la toute première histoire sont signées Nakaba Higurashi, la même personne qui s’est occupée du chara-design du jeu, ce que je considère comme étant plutôt bon signe. Comme d’habitude dans les mangas de ce genre, les premières pages sont composées d’illustrations en couleur. Le reste (c’est-à-dire pas moins de 200 pages environ) regroupe des histoires de qualité plus ou moins variable, avec aussi bien de la parodie que du sérieux.

Dans les comic anthology il peut y avoir du très bon comme du très bon mauvais, mais je trouve qu’ici ça tend plutôt à aller vers le moyen/bon, avec une majorité d’histoires intéressantes. La première est la seule à être réellement sérieuse, mais le reste tourne plus autour des délires que l’on peut faire avec les Magnus. Sans compter les nombreux gags ayant pour thème le fameux appareil photo, et j’ai beaucoup aimé la courte histoire où Karas essaye en vain de prendre une photo du sourire « rare » de Savyna. D’ailleurs, je remarque que pas mal d’histoires ont Savyna comme personnage central…

J’ai vraiment aimé ce recueil, mais peut-être que le fait que je sois fan du jeu y est aussi pour quelque chose. Dommage en revanche qu’il n’y ait jamais eu de second comic anthology.

 

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