Noël, Gundam et la guerre dans la poche

C’est Noël, alors quoi de mieux que de parler de Mobile Suit Gundam 0080 : War in the Pocket, une courte mais magnifique série de six OAV se déroulant durant cette période ?

Une petite partie de la blogosphère a en effet décidé de publier un billet sur ces OAV. Autres blogueurs ayant participé à ce projet :

FFenril – Gundam 0080 – La guerre est un jeu d’enfant
Ninjigen – Le robot, le rêve
Neokenji – En 1989 débarquait la Guerre de Poche
Jonas – Pourquoi Christina MacKenzie mérite notre respect
Kabu – La guerre c’est dans la poche
Nyo – War, war never changes…
Bonus – Mikimoto Haruhiko Illustrations – Gundam INTO THE SKY

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Mobile Suit Gundam 0080 : War in The Pocket

Ces OAV se déroulent fin décembre de l’ère 0079 de l’Universal Century. C’est durant cette même période que se conclut la Guerre d’Un An, opposant la Fédération Terrienne et le Duché de Zeon, et retranscrite dans la première série de Gundam. Cette Guerre d’Un An prendra fin le 31 décembre, et c’est quelques jours avant cette date fatidique que les forces de Zeon apprennent l’existence du RX-78NT-1 Alex, nouveau prototype de Gundam. Envoyé sur la colonie spatiale Side-6, qui abrite une base Fédérale, les forces de Zeon décident alors d’y envoyer également un commando, les Cyclops. Leur mission est de retrouver ce Gundam, caché quelque part sur la colonie, et de le détruire.

Ce War in The Pocket introduit de nouveaux personnages dans l’univers de Gundam, trois personnages radicalement différents : le jeune Alfred Izuruha, surnommé Al, un petit garçon de onze ans fan de robots qui fera la rencontre de l’un des membres du commando de Zeon devant détruire le Gundam, Bernard Wiseman, surnommé Bernie, et dont le Zaku s’écrasera sur la colonie. Le troisième personnage-clé est la rouquine Christina MacKenzie, surnommée Chris, voisine d’Al qui est revenue sur Side-6 après un séjour sur Terre, et qui fera la connaissance de Bernie après un malentendu, le prenant pour un cambrioleur. Mais ce que les deux garçons ne savent pas, c’est que Christina est le pilote de test du nouveau prototype du Gundam que Zeon veut détruire…

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Un Gundam différent ?

Il s’agit d’un Gundam que j’ai trouvé globalement différent du reste de la saga, et qui par ailleurs se démarque sur plusieurs points :

– Il s’agit du premier Gundam qui n’est pas réalisé par Tomino. Il a été remplacé ici par Fumihiko Takayama, qui travailla sur des titres aussi divers et variés que Bubblegum Crisis, Patlabor WXIII, Sword of the Stranger ou encore le très récent Aoi Hana.

– Sortie en 1989, il s’agit également de la toute première série d’OAV de Gundam, à la base créée pour fêter les dix ans de la série.

– On trouve cette fois-ci au chara-design Haruhiko Mikimoto, alors plus connu à l’époque pour son travail sur Macross, ce qui donne un visuel assez différent à ce War in the Pocket.

– Le héros, Alfred, est doublé par le plus jeune seiyuu de toute la franchise Gundam : il avait 12 ans lors du doublage. Il s’agit de Daisuke Namikawa, un doubleur toujours actif et plutôt prolifique, qui continue également à prêter sa voix à des personnages issus de Gundam. Et qui a aussi récemment doublé Richard dans le RPG Tales of Graces, bon sang je ne vais pas m’en remettre :x

– Les personnages sont pour une fois des gens normaux, sans capacités extraordinaires, et ne sont pas des Newtype. Même Al n’est qu’un simple civil.

On peut également ajouter à cela le fait que l’histoire a le mérite de se passer pour une fois du côté de Zeon, donnant une image différente de ses soldats par rapport à la série originale. Mais la grande différence est que ce Gundam 0080 met bien plus en avant les atrocités de la guerre et les innocents qui lq subisse, plutôt que les gundams et les combats.

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Un véritable drame humain

L’histoire de ce War in the Pocket reste intéressante de par son côté cru, réaliste et violent au niveau de la représentation de la guerre, ainsi que tout la tragédie qui en découle. Comme écrit plus haut, ces OAV mettent davantage en avant le côté dramatique de ses personnages, qui se battent pour la cause qu’ils pensent être juste et ne sont pas forcément des idéalistes comme on en voit bien souvent dans les anime ayant un thème similaire. Au contraire des batailles épiques des autres Gundam, on se retrouve ici avec une histoire simple et des personnages très humains, personnages qui vont par ailleurs subir les répercussions de cette guerre, bien qu’ils soient en marge du centre du conflit.

War in the Pocket, c’est aussi l’histoire d’amitié entre Al, qui vit seul avec sa mère depuis que ses parents se sont disputés, et de Bernie, qui est peut-être un peu la figure paternelle que recherche le petit garçon, bien qu’il finisse plus par le considérer comme son grand-frère. Al peut également être considéré comme une sorte de représentation du spectateur, témoin lui aussi de l’absurdité de cette guerre à travers les yeux du petit garçon.

Mais ce qui m’aura surtout touchée dans tout cela, c’est que la représentation du drame humain y est assez violente et brute, d’autant plus qu’elle met vraiment en évidence l’inutilité de la guerre, et nous montre ses répercussions sur les civils. Cette « guerre dans la poche » porte vraiment bien son nom, car il s’agit véritablement d’un tout petit conflit situé sur une colonie spatiale au beau milieu de nulle part. Un conflit qui n’a absolument aucune incidence sur la Guerre d’Un An, avec des personnages qui seront vite oubliés dans l’Histoire ; lorsque l’on se rend compte également que la bataille finale ne sert à rien, on ne peut que se retrouver dans la peau de Al, courant éperdument pour arrêter tout cela.

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Le Gundam idéal pour ceux qui n’aiment pas les séries de mecha ?

Si il y a bien une chose qui m’aura marquée, c’est que ce Gundam est plutôt facile d’accès. Personnellement j’ai toujours eu un peu de mal avec les séries de Gundam à cause des nombreuses intrigues politiques et de ses nombreuses factions. Si il m’est possible de résumer dans les grandes lignes le scénario d’une série de Gundam, il me serait en revanche presque impossible de parler de ce qui s’y passe en détail. Je serais par exemple incapable de résumer correctement Z Gundam et de parler des événements qui s’y sont déroulés, même en ayant apprécié cette série.

Au contraire, ce War in the Pocket est donc beaucoup plus simple d’accès car ne se reposant ni sur la politique, ni sur l’action, et se déroulant à bien moindre échelle : on se contente d’un simple contexte politique, et on évite la multitude de personnages dont on a parfois du mal à cerner les enjeux, sans parler de la multiplicité des mecha dont, j’avoue, avoir parfois avoir du mal à faire la différence entre eux… On se retrouve vraiment ici avec une histoire simple et efficace, misant sur son scénario et ses personnages qui évoluent, le genre de Gundam qui ne met pas en avant les gundams et encore moins des batailles épiques, si l’on met de côté le duel  final. Les personnages eux-mêmes sont tout ce qu’il y a de plus normaux, y compris les personnages principaux : entre un petit garçon rêveur qui apprendra à ses dépends la réalité de la guerre, un soldat de Zeon novice qui n’a jamais détruit de mobile suit, et une pilote de test de la Fédération qui n’est pas très douée car n’ayant visiblement que peu d’expérience en terme de combat sur le terrain, on se retrouve avec un petit trio sympathique qui mûrira tout au long de ces six épisodes, épisodes qui par ailleurs qui se focalisent davantage sur ces civils et ces innocents qui subissent les coups du destin.

Je trouve en cela que ces OAV sont à la fois idéales pour ceux qui ont du mal avec les séries mettant en scène des robots, mais aussi ceux qui veulent découvrir en douceur cette saga. Le fait que les thèmes propres à Gundam  ne soient vraiment pas présents ici, font que ces OAV peuvent également attirer sans problème ceux qui ne sont à la base ni intéressés par Gundam, ni par l’univers de Tomino en général.

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Le mot de la fin…

Mobile Suit Gundam 0080 : War in the Pocket est une courte série magnifique, bien écrite et agréable à suivre, avec un final qui ne laissera pas indifférent. De toutes les œuvres de l’univers Gundam que j’ai pu voir, ce sont certainement ces OAV que j’ai préférées, bien qu’elles soient paradoxalement différentes du reste de la franchise : un Gundam qui montre vraiment les horreurs de la guerre, sans manichéisme, sans drame forcé ni pirouette scénaristique farfelue ; une sorte de dosage parfait en terme de mecha et de personnages, avec un côté sincère qui fait plaisir à voir.
C’est au bout du compte un Gundam plutôt direct dans ses propos, avec des personnages à la fois réalistes et tragiques, au centre d’une guerre dont le sens est vraiment remis en question, et au final des plus ironiques. Un anime qui sait rester modeste, et que je conseillerais sans hésiter à ceux qui sont habituellement un peu repoussés par le mot « gundam », car il y en a plus qu’on ne le croit.

17 commentaires

  1. Ces OAVs resteront les meilleurs héritiers de Gundam en terme de drama. La fin m’avait tellement ému et en seulement six épisodes là où une série de 100 épisodes comme Gundam Seed m’a fait plus pleuré… de rire qu’autre chose.

    Je me souviens encore de la couverture d’Animeland de War in the Pocket par Mikimoto. Un pur régal!

  2. Exelen > On peut encore se joindre à la fête ? Il faudrait que je revisionne la guerre de poche mais je pense pouvoir sortir un truc d’ici demain. Enfin, je pense.

  3. neokenji > en tant que chef de projet, je n’ai aucune objection, si tu le fais pense a me tweet ( @Tinkastel ) ou Exelen histoire qu’on mail le reste des participants pour qu’ils update leur billet en ajoutant ton article en lien. (par contre si c’est pour juste GET un burger gratuit de ma part GTFO! :p)

  4. hiroki t > pas de sortie prévue en France, malheureusement…

    neokenji > je viens à peine de lire ton commentaire que je vois que tu as déjà écrit ton billet. :p En tout cas bienvenue parmi nous. :)

  5. Exelen >> C’est vrais ? Oh qul domage… Me reste plus qu’à aprendre le Japonais o`lire des scan trads… *Ouvre son live « le japonais facil niveau 1″* TT TT

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