Kyoei Toshi - PS4

[PS4] Kyoei Toshi ~ City Shrouded in Shadow

Jeu d’aventure sorti cet octobre sur PS4 au Japon uniquement, Kyoei Toshi est le dernier titre en date de Granzella, studio fondé par Kazuma Kujō, créateur entre autres de la série des Zettai Zetsumei Toshi (le premier volet étant également connu sous le nom de Disaster Report ou SOS The Final Escape suivant les continents).

Héritier spirituel de cette dernière, Kyoei Toshi possède un côté nettement plus fantaisiste (et nanardesque). Il s’agit avant tout d’un jeu de survie mettant en avant des créatures tirées de la culture populaire japonaise comme Godzilla ou encore Mothra, ainsi que quelques figures emblématiques venues tout droit de différentes franchises : Ultraman, Evangelion et Patlabor. L’intrigue tourne autour d’un citoyen ordinaire, incarné par le joueur, qui se retrouve malgré lui mêlé à tout ce petit monde soudainement apparu au Japon. Pour ne rien arranger, notre personnage principal découvre qu’il possède désormais des pouvoirs surnaturels et qu’un mystérieux groupe de yakuzas cherche à l’éliminer.

 

Attack on Kaijū

Le jeu propose dès le départ de personnaliser notre personnage : le joueur a la possibilité d’incarner soit un homme (Ken Misaki), soit une femme (Miharu Matsubara), et de choisir son occupation ou son métier. Il faudra également préciser le lien qui l’unit à Yuki, une jeune fille qui l’accompagnera tout au long du jeu : amie, personne très chère, petite copine ou encore simple inconnue rencontrée récemment, le choix en question n’aura pas de réelle incidence si ce n’est qu’il personnalisera l’apparence de cette dernière.

Le but sera d’essayer de survivre, de manière très similaire à ce que proposent les Zettai Zetsumei Toshi : Kyoei Toshi n’est pas vraiment un jeu d’action, et il ne faut surtout pas s’attendre à affronter directement Gamera ou encore un Ange de la série Evangelion. Si voir ces gigantesques créatures se battre entre elles en arrière-plan pendant que l’on cherche à rester en vie est à chaque fois un moment assez impressionnant, cela ne les empêche pas d’être source de danger immédiat : le joueur va devoir parcourir la ville en évitant leurs attaques, et ce tout en faisant attention à ne pas se faire piétiner ou encore à ne pas recevoir de débris.

Jeu de survie pur et dur sans aucun combat, les principales actions du protagoniste se résument globalement à courir (ce qui consomme sa barre d’énergie) et à éviter des attaques et autres dangers au moyen du bouton carré. Il est également possible de ramper pour accéder à certains passages plus ou moins secrets, voire pour se faufiler derrière le comptoir d’une supérette afin de piquer quelques affaires. D’autres séquences de gameplay demanderont en revanche de fuir en voiture, à moto ou encore à cheval tout en évitant les attaques des différents monstres. La grande question que l’on pourrait alors se poser, c’est à quoi servent donc les pouvoirs du héros ? À pas grand-chose en fait, si ce n’est faire briller les paumes de ses mains : le jeu se moque d’ailleurs beaucoup de cet aspect-là, et le tout est vraiment bourré d’humour.

À noter que les mascottes japonaises Toro et Kuro sont également de la partie : disponibles dans les premières versions du jeu (physiques et dématérialisées), elles sont là pour fournir des costumes spéciaux au joueur en échange d’une quête assez simple à accomplir.

Kyoei Toshi - PS4

 

100 % nanar

Kyoei Toshi est un titre que l’on peut voir comme une sorte de Yakuza / Ryū ga Gotoku sous acides avec la possibilité de parcourir les ruelles de Tokyo en aidant les différents PNJ croisés sur son chemin, tout en évitant de se faire malencontreusement écraser par Ultraman.

Ça aurait donc pu être un titre très chouette, mais malheureusement, côté technique, ce n’est pas très joli à voir. Dès les premières minutes on sent qu’il y a quelques légers problèmes : des passages qui saccadent tellement que l’on a presque l’impression de regarder un diaporama, un framerate qui croule parfois sous les 10 fps et ferait passer un jeu comme Drakengard 3 pour une merveille technique, des soucis au niveau de la caméra, un gameplay hasardeux… Pourtant, cela donne à ce Kyoei Toshi un certain charme : il fait partie de ces titres mal fichus et techniquement honteux, mais avec lesquels on s’amuse énormément.

Il y a clairement ici cette impression de jouer en 2017 à un jeu PS2 avec des bruitages dignes de la première PlayStation : que ce soit volontaire ou non, il y a un côté à la fois tellement ridicule et un peu fou qui m’empêche de le sanctionner uniquement pour son aspect technique. On navigue entre le kusoge (« jeu caca », pour rester polie) et le bakage (« jeu stupide »), mais Kyoei Toshi est tellement fabuleux et rempli d’humour que j’ai passé un très bon moment avec malgré ses gros défauts. Rien n’est pris au sérieux ici, que ce soit au niveau des nombreux costumes et accessoires ridicules à débloquer (les costumes féminins peuvent également être utilisés sur un avatar masculin), des situations cocasses ou encore des dialogues à choix multiples pouvant débloquer de courtes scènes humoristiques, sans oublier le scénario expliqué uniquement durant les crédits de fin… Il y a même à un moment une longue cinématique où on voit les personnages déguster tranquillement un riz au curry dans un restaurant pendant que l’Eva-01 et un Ange s’affrontent quelques mètres plus loin. C’est assumé, c’est complètement débile, et personnellement, j’adore ça.

Kyoei Toshi est aussi un jeu avec des tas de trucs à découvrir et à débloquer au niveau des costumes, des accessoires ou encore des coupes de cheveux, et tout cela sans passer par la case DLC payant : loin d’être purement cosmétiques, ces costumes qui peuvent se débloquer de différentes façons (à l’aide de points bonus à la fin de chaque chapitre, en fouillant directement certains endroits, en terminant certaines quêtes, etc.) permettent également d’augmenter ses points de vie et son endurance. Ce qui n’est pas forcément une nécessité étant donné que le jeu est relativement facile et les objets permettant de remonter sa vie assez nombreux : il est donc tout à fait possible de s’habiller comme on le souhaite sans vraiment être pénalisé.

Kyoei Toshi est découpé en 17 chapitres, avec à chaque fois un récapitulatif de ses actions et des événements découverts, certains se débloquant suivant les choix du joueur lors des dialogues. Les choix en question sont très nombreux, dont un qui permet même de sauter carrément un chapitre entier. La plupart d’entre eux sont bourrés d’humour, ce qui m’aura d’ailleurs donnée envie de faire le jeu deux fois : dans ma première partie j’ai joué normalement, tandis que dans ma deuxième partie j’ai essayé de me comporter de manière la plus horrible possible en choisissant les pires choix. Il est tout à fait possible ici d’être une véritable pourriture, de traiter les différents personnages comme des moins-que-rien et de ricaner comme un grand méchant ridicule digne d’une série B.

L’aventure est malheureusement assez courte et linéaire : j’ai mis environ une douzaine d’heures pour terminer le jeu, et quinze heures au total pour le finir à 100 %. Ma plus grande déception est toutefois l’impossibilité de transférer les costumes et accessoires déjà débloqués pour les utiliser dans le mode New Game Plus, ce qui est bien dommage et rend un peu inutile la présence de ce dernier.

Kyoei Toshi - PS4

EN BREF

À la fois étrange et amusant, Kyoei Toshi est un titre que je ne recommanderai certainement pas au premier venu, d’autant plus que pour le moment une sortie hors du Japon n’est pas prévue : techniquement honteux, assez moche, pas du tout fluide, court et vendu au prix fort (8 000 yens), ce jeu au gameplay hasardeux vaut surtout le coup pour son humour à la fois génial et débile, son côté nanardesque parfaitement assumé ainsi que la possibilité de parcourir une ville où s’affrontent des icônes de la culture populaire japonaise. Les amateurs de la série des Zettai Zetsumei Toshi sauront à quoi s’attendre, mais de mon côté je conseille surtout d’attendre une baisse de prix.

6 commentaires

  1. Vu le concept, à mon avis, on peut se brosser pour une sortie en occident, enfin….. on peut toujours espérer. En grand fan de la série Zettai Zetsumei Toshi, je le prendrais je pense, malgrès la langue (J’ai bien acheté le 3ème opus qui est sorti uniquement sur l’archipel après tout). Comme tu dis, j’attendrais une baisse de prix, ça fait quand même cher, même si j’apprécie la série (Vu que ça m’a tout l’air d’être une sorte de spin-off).

    • Les licences risquent de poser problème pour l’occident, mais peut-être qu’avec un peu de chance une version Asie débarquera en anglais ?
      (en tout cas j’attends toujours que Granzella sorte son Zettai Zetsumei Toshi 4… >_<)

      • De même, d’autant que l’on a que très peu d’infos à son sujet, ce qui est, maintenant que j’y pense, relativement inquiétant.

  2. ça a l’air tellement concon n’empêche, tout à fais ma came ! juste pas au prix fort, mais à 20-30€ carrément :D

  3. J’y joue en ce moment et je suis globalement d’accord avec ta critique.
    Ce qui me gêne le plus personnellement c’est l’aspect linéaire et séquencé du jeu, j’adorerais un jeu de ce genre avec une approche bien plus ouverte et systémique, un peu comme ce que proposait Lost In Blue sur DS. La question que je me pose donc, c’est est-ce que c’était plus le cas des Zettai Zetsumei Toshi ? (ou d’autres jeux, si vous avez des propositions je prends :) )

    • Je n’ai fait que le premier Zettai Zetsumei Toshi, et c’était la même chose niveau linéarité : il y a un chemin obligatoire à suivre pour pouvoir progresser. Mais c’est vrai qu’un jeu de ce genre moins dirigiste serait extra. :)

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