Serial Experiments Lain - PlayStation

[PSone] Serial Experiments Lain

La récente annonce de Despera m’ayant rappelé l’existence du jeu de Serial Experiments Lain, j’ai donc décidé d’écrire une petite critique sur ce dernier étant donné qu’il reste assez méconnu.

Tout d’abord, il faut savoir que Serial Experiments Lain est à la base un projet divisé en trois : la version dessin animé, la version manga et enfin le jeu vidéo. L’anime a commencé sa diffusion en juillet 1998, tandis que le jeu est sorti en novembre de la même année ; les deux ont été toutefois produits en même temps.

Paradoxalement, c’est l’intrigue du jeu vidéo qui a d’abord vu le jour : son scénariste Chiaki J. Konaka avait décidé d’utiliser la même héroïne, son design et le concept en lui-même du « jeu », y compris son ambiance si particulière, pour l’anime. Et même si le jeu est une sorte d’univers parallèle à ce dernier, il n’en reste pas moins tout aussi bizarroïde, si ce n’est même plus !

Serial Experiments Lain - NAVI

J’écris « jeu » entre guillemets car il ne s’agit pas vraiment d’un jeu vidéo à proprement parler… Nous sommes plutôt face à une sorte de base de données interactive, voire même d’un radio drama dont les séquences auraient été éparpillées. Le but du joueur sera de retrouver ces séquences et les remettre dans le bon ordre afin de comprendre toute l’histoire, à la manière d’un immense puzzle.

Il est donc difficile de qualifier ce Serial Experiments Lain de jeu : on se retrouve principalement à naviguer à travers une interface présentée par la persona de Lain. Sur cette interface se trouvent plusieurs icônes représentant des éléments, et qui se débloqueront dans un certain ordre : lire le journal de Lain, consulter son dossier…

Serial Experiments Lain - interface

Cette version vidéoludique est donc très différente de l’anime : lorsqu’ils n’ont pas été tout simplement supprimés, les personnages y sont différents. L’histoire en elle-même n’a plus vraiment de relation avec celle de la série, si ce n’est qu’il est toujours question ici du Wired, et que la véritable identité de Lain reste le mystère principal à résoudre.

L’histoire du jeu tourne ici autour du mystère de Lain, mais aussi d’une psychiatre nommée Touko. Le but est de découvrir ce qui est réellement arrivé à Lain et de rassembler les morceaux du puzzle présentés ici sous forme de fragments de sa mémoire, et ce afin de découvrir la vérité : tout aurait visiblement commencé par le meurtre étrange du père de Lain, cette dernière ayant des hallucinations depuis cet accident. C’est à partir de là qu’elle a commencé à consulter un psychiatre, Touko : elle finira par vraiment s’attacher à elle, au point de s’intéresser à tout ce qui touche à son métier, mais elle finira également par s’intéresser de très (trop) près à sa vie privée…

Serial Experiments Lain - Qui est Lain ?

Le scénario devient de plus en plus dérangeant et malsain, jusqu’au moment où le joueur s’aperçoit de l’instabilité mentale de Touko. On apprendra également que Lain avait même à un moment construit une sorte de corps robotique pour remplacer son père ; déçue par sa création et surtout par son apparence physique, elle finira toutefois par détruire violemment son corps à coups de batte de baseball et décidera de le reprogrammer dans le Wired. A la fin du jeu, et contrairement à l’anime, Lain finit par se suicider afin de renoncer à son existence physique et pour se retrouver éternellement dans le Wired.

La première fois que l’on « finit » le jeu, on obtient une scène étrange où Lain s’adresse au joueur et lui dit « à partir de maintenant, on sera ensemble pour toujours ». Elle se met à rire, puis le jeu propose deux choix : END et CONTINUE. En choisissant CONTINUE, on retourne donc au début du jeu… mais avec cette fois-ci de nouveaux éléments et donc de  nouvelles scènes supplémentaires, permettant enfin d’accéder à une vidéo de fin inédite, où Lain rencontre la « vraie » Lain…

Serial Experiments Lain - WIRED

Le jeu est assez complexe à cause de son intrigue décousue, mais aussi parce qu’elle fait de multiples références à la philosophie, psychologie, informatique, etc. Le plus intéressant dans tout cela est ce qu’implique la fin, le joueur devenant en quelque sorte un personnage à part entière de l’intrigue…

Le scénario reste donc le gros point fort de ce titre, et heureusement car le reste n’est pas très brillant : graphiquement parlant c’est plutôt pauvre, et la nette différence de qualité visuelle par rapport à l’anime est assez dommage. Il y a heureusement quelques illustrations de Yoshitoshi ABe qui relèvent le niveau, mais globalement c’est surtout au niveau des séquences sous forme de dessin animé et leur animation saccadée que c’est plutôt raté. Au final, le jeu compte environ 10 bonnes minutes d’animation, découpées en séquences de 5 à 20 secondes, ce qui est très peu.

Niveau sonore, il n’y a pas vraiment de musiques, à part un seul et unique thème de fond : le plus important ici étant les dialogues, il est donc normal que le reste soit assez silencieux.

Serial Experiments Lain - un jeu très joyeux !

EN BREF

Bien que très original, Serial Experiments Lain est un jeu à réserver aux fans purs et durs, mais aussi aux japonisants : tous les menus ont beau être en anglais, les dialogues ici sont essentiellement parlés et sans sous-titres.

Ses points positifs restent son scénario ainsi que son ambiance spéciale, identique à celle de l’anime, sans oublier au passage son « gameplay » original qui rend l’expérience assez unique. Assez court malgré ses deux CD (il est possible de le terminer en une poignée d’heures), Serial Experiments Lain n’est toutefois pas une promenade de santé : il est possible de se retrouver bloqué, mais c’est surtout parce que l’ordre dans lequel il faut découvrir les divers éléments n’est pas forcément des plus évidents…

Pour finir, il est bon de noter que ce jeu est assez rare et surtout très cher : sur Amazon Japan il est possible de le trouver neuf à des prix souvent exorbitants.

Liens en vrac (dernière mise à jour : mai 2017)

 

19 commentaires

  1. Je n’avais jamais entendu parler du jeu. Et pourtant Lain est un anime cultissime tant il est WTF comme tu dis.
    Après je pense pas avoir un niveau de japonais suffisant pour pouvoir me lancer dans un tel jeu, surtout si ya que des références psycholo-philosophiques.

    Je me contenterai donc d’écouter la chanson d’intro en boucle (version accoustique) et de cette critique très bien écrite :)

    Par contre étant touché par la collectionnite aigue, rien que la couverture du jeu, ça me donne envie de l’acheter… juste pour la collec’ >_< (C’est grave docteur ?)

    « I have lost it all… »

  2. OH JE T’AIME TOI, parce qu’à part le court article de Raton, trouver un avis quelconque sur ce jeu est assez difficile. Je crains ne jamais pouvoir en fournir un, à moins que j’apprenne le japonais d’ici là :D En tous cas, cela achève de me convaincre que Lain est vraiment un projet hors du commun.

    (le design de Lain fait peur.)

  3. Bon, cette fois, c’est décidé : JE ME METS AU JAPONAIS !
    J’en ai marre de passer à côté de bons manga et de bons jeux !

  4. Lux > Okay, je rallonge un peu alors.

    J’avais également été traumatisé par ce jeu, et quand ABe était passé à Epitanime 2007, je n’avais pas raté l’occasion de lui poser la question (résumable par « WTF ? »). Je n’ai pas pu filmer l’entretien (j’avais dû rapidement expliquer le concept du jeu à l’attention du public présent), mais la section Mémoire d’Epitanime en a la bande sur une étagère.

    ABe a juste répondu que « c’est le producteur qui a décidé tout ça », autrement dit, j’y suis pour rien. En même temps, je le comprends ; il avait également présenté sa période de travail sur l’anime comme si intense qu’il était obligé de rester enfermé pendant des semaines seul chez lui et qu’il en perdait parfois l’usage du dialogue, n’arrivant plus à s’exprimer correctement à quelqu’un qui lui rendait visite…

  5. Arf, je disais justement chez Lux que ne pas avoir pu jouer au jeu était un de mes plus gros regrets d’otaque, alors qu’ironiquement c’est en lisant une preview du jeu lue sur le web à l’époque de sa sortie qui m’avait poussé à m’interesser à l’univers de Lain…
    Merci pour la critique détaillée !

    > ABe a juste répondu que “c’est le producteur qui a décidé tout ça”, autrement dit, j’y suis pour rien.

    C’est Yasuyuki Ueda la tête pensante derrière Lain, non ?

  6. J’avais réussi à dégoter ce jeu une fois pour tester (le véritable étant trop rarissime pour être trouvable) et j’avais été immensément déçue. Je n’arrivais pas à avancer outre mesure. Je cliquais sur les mots, je tombais sur des mini-clips et RIEN. De dépit j’ai laissé tombé et je me suis rabattue sur les vidéos qu’on peut voir un peu partout pour connaître un peu le scénario.

    A ne réserver qu’aux fans hardcores, le jeu de Lain ne vaut sûrement pas son prix (et pourtant Dieu sait combien je suis fan) =/. Et Lain est subitement devenue moche -___- !

  7. Tiens, d’ailleurs, j’ai oublié de dire que j’ai chopé une pub d’époque pour le jeu, j’ai donc le dessin de la couverture en A4, c’est plaisant :)

  8. OMG l’héroïne a un look complètement différent dans l’anime et ici.
    Sinon l’existence du jeu pourrait expliquer le côté complètement WTFesque de l’anime.

  9. raton-laveur > merci pour ces precisions! Ca explique pas mal de chose.

    ialda > de rien, meme si ma critique n’est pas si detaillee que ca :)

    Helia > oui, le plus lourd dans le jeu etait de trouver ou il faut ensuite aller pour debloquer la video/dialogue suivant. Parfois c’est evident, parfois ca manquait quand meme cruellement d’indices. -.-

    Lux > do want ;_;

    Eowyn > ce sont surtout les dessins qui sont tres differents de l’anime, mais Lain me fait clairement plus peur ici @_@

  10. Pfiouu, comment ai-je pu passer à côté d’un article qui parle du jeu Lain ? LE truc qu’on a tous rêvé d’avoir entre les mains tellement c’est obscur, c’est à dire : digne de Lain. Ça fait toujours plaisir quand ça sort de sa tombe.

    La seule chose que j’ai a dire est qu’enfin, on parle de Konaka plus que d’ABe. On a tous tendance à mettre le nom d’ABe partout en oubliant qu’il « n’est que » créateur original du chara-design. Non pas qu’il n’a pas dû avoir son mot à dire puisque même Kishida en tant qu’animateur a pu créer le costume d’ours mais qu’on donne toujours trop d’importance à ABe au regard du reste effectif de l’équipe. (C’est pas pour rien que les itws se font toujours avec Ueda.)
    Après tout, c’est normal, c’est ABe quand même ! Mais n’empêche…

  11. Tin rien que les screenshots me mettent pas super méga à l’aise (le suicide o_O), alors animé et dans un jeu méga léger, ça doit être MEGA JOYEUX.

  12. SE Lain (la série), j’en garde un énorme souvenir tellement c’était space (en plus à l’époque je regardais texnolyze en parallèle ^^); la façon dont tu décris le jeu semble pour moi vraiment ressemblant à la « logique wtf » de l’anime :D

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