[ANIME] Romeo no Aoi Sora

Petit retour dans le temps avec ce classique de l’animation japonaise que je viens de terminer récemment, et pour lequel j’ai vraiment eu un énorme coup de cœur : Romeo no Aoi Sora.

Romeo no Aoi Sora, le « Ciel Bleu de Roméo » en français, est un anime qui a débarqué à la télévision japonaise en 1995. Cette série de 33 épisodes inédite en France fait partie des fameux World Masterpiece Theater du studio Nippon Animation, et cela faisait des années qu’elle me faisait de l’œil : non seulement j’ai toujours été fan de son générique de début, mais en plus j’entandais souvent du bien dessus. Et comme tous les World Masterpiece Theater, Romeo no Aoi Sora est une adaptation de roman de jeunesse (basée sur des faits réels), dont je reparlerai plus en détail un peu plus bas à cause de ses grandes différences.

Romeo no Aoi Sora

Romeo no Aoi Sora, c’est l’histoire d’un jeune orphelin, Roméo, adopté et élevé par une famille de modestes paysans dans un petit village d’Italie. Garçon turbulent mais courageux, il vit une vie tranquille et insouciante avec son amie d’enfance Anita, jusqu’au jour où tout bascule avec l’arrivée dans le village d’un homme sinistre tout habillé de noir, Luini. Surnommé le Dieu de la Mort, de nombreuses rumeurs courent sur lui, notamment le fait qu’il enlèverait des enfants pour les revendre.

Le destin de Roméo prendra un tout autre tournant le jour où son père croisera le chemin de cet homme en noir : ce dernier lui propose en effet de racheter son fils adoptif. Considérant Roméo comme son propre enfant, il refuse, clamant que même en tombant dans l’extrême pauvreté (la sécheresse a durement frappé ses champs), jamais il ne commettrait un acte aussi bas. Mais Luini décide de « tester » à sa manière le poids de ces paroles : il met « accidentellement » le feu au dernier champ encore intact du pauvre paysan, qui se retrouve du jour au lendemain complètement ruiné. Blessé dans cet incident, le père de Roméo refuse toujours de vendre son fils.

Romeo no Aoi Sora

Le destin s’acharnant sur son sort, il finit par tomber malade des suites de l’incident, mais le problème est que la famille de Roméo n’a pas l’argent nécessaire pour pouvoir se payer un médecin… C’est sans compter l’esprit de sacrifice de Roméo qui, après avoir eu vent des rumeurs concernant l’homme en noir, décide d’aller le voir afin de se vendre lui-même : grâce à cet argent, il pourra sauver son père.

C’est ainsi que Roméo doit quitter son village afin de rejoindre Milan, où il y exercera le dur métier de ramoneur. Bien entendu, il ne travaillerait que six mois, Luini lui ayant promis qu’il pourra ensuite rentrer dans son village. Au cours de son voyage il fera la connaissance du mystérieux Alfredo, lui aussi voué au même destin : mais ce que les deux garçons ne savent pas encore, c’est que beaucoup d’enfants devenus ramoneurs ne sont jamais rentrés chez eux…

Tous deux devenus ramoneurs par la force des choses, une fois à Milan ils seront vendus à des « maîtres », dont ils seront les apprentis : Roméo se retrouvera avec Marcello Rossi, un homme au caractère faible qui se laisse mener par sa femme, tandis qu’Alfredo aura le malheur de se retrouver avec un maître ivrogne qui ne pense qu’à utiliser le peu d’argent qu’il lui reste dans la boisson, et qui malheureusement le battra souvent.

Romeo no Aoi Sora

Romeo no Aoi Sora, c’est avant tout un anime sur l’amitié. L’amitié pure et sincère entre les deux personnages masculins principaux, Roméo et Alfredo, sans ces  nombreux sous-entendus douteux qui peuplent malheureusement certaines séries pour jeunes filles. C’est également un anime sur la solidarité : à Milan, Roméo formera un groupe avec les autres enfants ramoneurs se faisant appeler les Frères Noirs, en référence à leur visage constamment couvert de suie. Ils seront constamment opposés à un autre groupe d’enfants, le Gang des Loups, et une bonne portion de l’anime traitera de la rivalité entre ces deux clans.

Romeo no Aoi SoraDe nombreux personnages viennent se greffer à l’intrigue, l’un des plus importants dans la première partie de l’anime étant Angeletta, jeune fille malade habitant sous le toit de Rossi et ne pouvant sortir de sa chambre. Elle deviendra la meilleure confidente de Roméo et lui apprendra même à lire et à écrire, ce dernier lui ayant par ailleurs promis de lui montrer un jour la beauté et l’immensité du ciel bleu, révélation qu’il a eue la première fois qu’il a grimpé au sommet des cheminées de Milan (d’où le titre japonais de la série).
La suite de l’histoire se centre davantage sur le passé de Alfredo et sa sœur, Bianca, et ce jusqu’à l’arrivée d’un certain événement plutôt tragique…

J’ai en tout cas rarement trouvé une série de la Nippon Animation aussi « violente », ce qui m’aura un peu surprise, même si l’anime a été vraiment édulcoré par rapport à l’histoire d’origine. Mais heureusement, cela ne verse pas non plus dans le mélodrame à la Princesse Sarah.

L’anime se centre donc plus sur le thème de l’amitié, ce qui n’est pas le cas du roman original, du moins je ne l’ai pas autant ressenti en le lisant. Le roman original de Liza Tetzner et son mari Kurt Held, « Die schwarzen Brüder », est d’ailleurs sorti en France sous le titre Les Frères Noirs.

Romeo no Aoi Sora

Le roman est assez différent : il fait déjà plus figure de documentaire, étant donné que l’histoire y est dépeinte de façon bien plus réaliste et brutale, et n’a pas ce côté parfois « conte de fée » qui ressort de certaines séries issues des World Master Piece Theater (Angeletta n’est plus la petite-fille d’une riche comtesse, mais est l’enfant illégitime du patron de Roméo), en mettant bien plus en avant la maltraitance et la misère de la vie de tous les jours de ces enfants. Mais la première chose surprenante dans le roman est que Roméo s’appelle Giorgio ; le début est également légèrement différent car Luini ne met pas le feu au champ du père du héros, et les événements majeurs de l’histoire se retrouvent bien plus vite expédiés.

Certains personnages présents dans l’anime n’existent pas (comme Nikita), tandis que d’autres n’ont plus la même histoire. Même Bianca, la soeur d’Alfredo, ne se manifeste pas dans le roman : Alfredo demande seulement à Romeo de partir à sa recherche et de prendre soin d’elle.

Romeo no Aoi SoraPour en revenir à l’anime, son nombre d’épisodes peut paraître un peu surprenant : 33, au lieu des habituels 26 ou encore 52 épisodes. La raison est que sa diffusion fut assez chaotique car tombée en plein durant la retransmission de la coupe du monde de volley-ball (fin 1995). La série des World Masterpiece Theater qui devait lui faire suite ayant été déjà programmée pour janvier, impossible de rallonger davantage Romeo no Aoi Sora, qui devait originellement compter 39 épisodes. De plus, la série connut un taux d’audience assez faible, et sa popularité ne vint finalement que plus tard. Elle n’est d’ailleurs toujours pas oubliée au Japon : en 2005, un petit événement dédié aux dix ans de la série, 10~Dieci~, réussit tout de même à rassembler quelques centaines fans, et en mars 2009 une comédie musicale vit même le jour.

Techniquement, la série est plutôt jolie, et comme toutes les séries de Nippon Animation avec Yoshiharu Satou au character design, elle rappelle légèrement les productions du Studio Ghibli. Et pour la petite anecdote, le personnage de Roméo est basé sur une photo prise par Hayao Miyazaki et Isao Takahata d’un garçon suisse lorsqu’ils faisaient des recherches pour l’adaptation en anime de Heidi. Une autre chose qui m’aura marquée sont également les musiques de Kei Wakakusa, qui s’était également occupé entre autre de la bande-son de Hikaru no Go et de la version japonaise de Ulysse 31.

Au final, Romeo no Aoi Sora restera pour moi une belle histoire d’amitié : j’ai beaucoup aimé suivre cette série tout au long de ses épisodes, ne serait-ce que pour ses personnages attachants et intéressants, ainsi que l’émotion qui en ressort. Merci à Nippon Animation pour cet anime qui m’aura fait passer un très bon moment malgré ses thèmes un peu durs !

Romeo no Aoi Sora

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19 commentaires

  1. Même si tu le décris très bien, je ne pense pas pouvoir regarder un anime avec des enfants maltraités. Je pense qu’on est des générations à avoir été traumatisés par des épisodes de séries dont on ne voyait jamais le bout et dont on se demandait si le héro ou l’héroïne principale allait jamais surmonter l’horreur de leur condition présente.
    D’un autre côté je dirais que ça manque, c’est peut être aussi parce qu’il n’y a plus trop ce genre d’anime que les productions récentes semblent avoir un peu perdu en intensité dramatique.

    Ce qui serait très fort ça serait de retrouver le garçon suisse.

  2. Hmmm, j’ai beau avoir vu plusieurs anime du World Master Piece Theater, je ne connaisais pas l’existence en soi de cette série d’anime, il y a quelques titres qui pourraient m’intéresser dedans tiens.

  3. disons que le probleme du Ciel Bleu de Rome c’est qu’il date de 1995 et fait parti des derniers sekai meisaku avant le renewal en 2007 avec Re Mizeraburu.
    l’avant dernier il me semble, juste avant Remi sans famille version fille. Autant Tico a pu passer celui ci c’est un peu trop tard.
    Par contre, il a été fansubbé assez rapidement par les ricains, vers 2003 je crois.
    sinon le dernier sekai meisaku a avoir durée environ 50 ep a été 4 filles du dr March. Les sekai meisaku suivant ont tous fait environ 40 épisodes. et Remi a fait 26 …

  4. Comme Amodeal, j’ai été trop marqué par des séries comme Rémi sans Famille ou Princesse Sarah pour donner sa chance à ce genre d’animes sur des orphelins, à part peut-être Marco :/

  5. asmodeal > j’aime beaucoup les anime dramatiques, c’est peut-être pour ca d’ailleurs que j’ai adoré cette année des titres comme Tokyo Magnitude 8.0. Et que je me fais aussi en ce moment le drama de Princesse Sarah. xD

    Rukawa > il y a eu aussi l’anime de Lassie, entre Romeo no Aoi Sora et Ie naki ko Remi.
    Les 26 (23 ?) épisodes de Ie naki ko Remi ne m’étonne pas, il parait que ce n’était pas vraiment super non plus. J’aimerais bien voir la série par curiosité et pour la comparer avec la version de la TMS, tiens. ^^;

    Gemini > il parait que Marco c’est encore plus larmoyant, j’en connais des générations d’espagnols qui ont été traumatisés par cette série. ^_^’ D’ailleurs ca me fait penser que je n’ai pas vu le film remake de 1999, et celui de Flanders no Inu non plus.

  6. « L’amitié pure et sincère entre les deux personnages principaux, Roméo et Alfredo, sans ces nombreux sous-entendus douteux qui peuplent malheureusement certaines séries »

    Mais … comment elles vont faire les fangirls pour les doujin Yaoi s’il n’y a pas de sous-entendus ??? xD xD

    Sinon, ça a l’air bien comme anime, un peu comme tous les World Masterpiece Theater en fait :P
    C’est dommage que les ondes hertziennes et le câble ne passent plus ces animes, se contentant des gros succès commerciaux que sont les adaptations de Jump Comics et autres …

  7. J’adore cette série!!! Je suis contente que quelqu’un d’autre l’ai aimé comme moi!
    C’est vraiment fantastique!!! J’ai complètement accrochée!
    Cependant petite correction: la série est basée sur un roman de Lisa Tetzner. Une histoire fictive donc et non pas une histoire vraie! Ce qui est vrai, c’est le contexte historique.
    Enfin, c’était mon petit grain de sel ^^

  8. Go > merci pour la precision ! Car j’avais cru comprendre que ca s’inspirait d’une histoire vraie, c’est donc seulement de faits reels. ^^

    En tout cas ca fait plaisir de voir d’autres fans par ici, parce que je me sentais un peu seule. ;-)

  9. De rien Exelen ;-)
    J’avais fait un AMV sur cette série si tu veux y jeter un coup d’oeil: http://www.youtube.com/watch?v=YnlR3kOa1ks
    Et pour Nikita, je ne sais pas si tu as eu la chance de mettre la main sur le roman original mais son personnage est basé sur celui qui était appelé « Le chat » dans le roman. On arrêtait pas de le décrire comme un garçon « aux manières efféminés » sinon, les 2 persos sont complètement différents.
    Sinon j’avoue que l’histoire de la pauvre Angeletta est beaucoup plus triste dans le roman que dans l’anime où tout finit bien pour elle!
    Par contre, Anselmo, l’infâme fils des Rossi à été super bien dépeint. Arf, on a envie de lui mettre une baffe!
    En-tout-cas, encore merci pour ce billet :-)

  10. Go > oui, j’avais lu le roman en parallele avec l’anime. C’est clair que la pauvre Angeletta a eu un bien meilleur destin dans l’anime… En revanche pour Nikita je ne savait pas d’ou venait l’inspiration de ce personnage ! Il faudrait que je relise le roman. :)

  11. ah oui et pour le changement de nom de Romeo à Giorgio la raison est que Giorgio était trop difficile à prononcer pour les japonais ^^
    d’ailleurs dans le dernier épisode, il y a un petit « clin d’oeil » au prénom original lorsque Roméo écrit « Giorgio » sur l’ardoise d’un élève ;-)

  12. « Giorgio était trop difficile à prononcer pour les japonais »

    En effet, ca je peux comprendre. xD
    Et j’avais vu pour le clin d’oeil dans le dernier episode, ca m’a fait sourire. :)

  13. Je suis tellement heureuse de savoir qu’il y a toujours des fans d’animes de mon enfance!! En effet quand je sortais de l’école à 17h on couraient moi et ma soeur ainée pour regarder roméo et rémi sans famille la version fille! j’adorais il y a quatre ans ça été encore diffusé sur une chaine et comme toujours j’ai pleurer des flots de larmes pendant le dernier épisode! :)

  14. (ce remontage de topic, omg xD)

    Heu oui, Romeo no Aoi Sora et Remi Sans Famille (version fille) sont inédits en France, donc je me pose la même question que Rukawa. o_O

  15. Remi sans famille version 80’s par Dezaki s’appelle « Ie Naki Ko » tout court, alors que la version 90’s des sekai meisaku s’appelle « Ie Naki Ko Remi »

  16. Ah ouais ok merci pour l’info
    Donc j’ai une autre version de Remi Sans famille à regarder… J’espere qu’il y aura pas de troisieme version des misérables ou je vais faire un blocage de tête…

  17. Ce genre d’oeuvre se déroule toujours de la même façon le héros ou l’héroine se retrouve au service d’une famille qui le maltraite. Famille généralement composé d’une grosse dame qui fou rien de ses journées, d’un mec qui s’écrase devant la grosse dame et d’un enfant pouris gaté qui dans un premier temps mènera la vie dur au héros puis finira par devenir son ami après quoi même la grosse dame finira par se montrer plus gentil…

    Côté personalité du héros on a toujours quelqu’un de purement naif qui a de l’empatie envers les gens qui le maltraite. Comme le dis le joueur du grenier on a envie de rentrer dans la TV pour les secouer et leur dire de se rebeller un peu ^^’

    Ironiquement le style graphique est toujours le même (Romeo no aoi sora, cathy la petite fermière, gwendoline, candy, princesse sarah…)

    A se demander si ses oeuvres ne viennent pas toutes du meme auteur.

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