[FILM] Impressions sur REDLINE

C’est le week-end dernier qu’est enfin sorti dans les salles obscures japonaises le film d’animation déjanté Redline, du studio Madhouse.

redline0Un film qui se sera fait attendre : mis en chantier dès 2006, son avant-première n’aura eu lieu qu’en 2009, où une projection au Festival d’Annecy est prévue. Finalement celle-ci est annulée car le film n’est visiblement pas terminé, mais il sera tout de même projeté en avant-première mondiale au Festival de Locarno (Suisse) au mois d’août de la même année.

Ce n’est qu’une année plus tard que le film participe enfin au Festival d’Annecy, pour être ensuite diffusé en septembre dans le cadre de plusieurs festivals aux quatre coins du monde. Et c’est finalement en octobre 2010 que le film arrive enfin dans les salles de cinéma, à la fois au Japon et aux États-Unis.

L’histoire de Redline n’est pas bien compliquée, mais lorsque l’on va voir ce genre de film, ce n’est pas tellement pour son scénario : le héros, JP, se voit choisi pour participer à la Redline alors qu’il vient d’être victime d’un accident lors de la Yellowline, accident qui a failli lui coûter la vie. La Redline étant en fait une course automobile très dangereuse et sans aucun règlement, se déroulant illégalement sur la planète Roboworld… Le tout se déroule avec un léger fond de romance, JP étant secrètement amoureux de Sonoshee, une pilote douée qui est également sa rivale.

Si le scénario n’est pas vraiment important et sert plus de prétexte qu’autre chose, le film n’est cependant pas qu’un condensé d’action : il y a tout de même quelques passages plus posés, notamment vers le milieu. La première et surtout la dernière partie sont quant à elles un pur régal pour les yeux, mélange d’un peu de tout, les courses devenant alors un véritable combat : ça bouge de partout, c’est très dynamique, et on ne s’ennuie pas une seule seconde. Au niveau du chara-design, celui des différentes races fait preuve de beaucoup d’imagination, et l’univers de science-fiction de ce film reste assez cohérent et crédible, bien que cliché.

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Aux commandes de Redline, on retrouve Takeshi Koike, qui a su s’entourer d’un bon nombre d’animateurs talentueux, dont Sushio. Plus connu pour s’être occupé du segment « World Record » dans The Animatrix, Koike a également travaillé sur deux autres titres que l’on pourrait rapprocher de ce film, de par leur dynamisme et leur style : Dead Leaves et surtout Trava – Fist Planet. Se déroulant vraisemblablement dans le même univers, on peut également voir les héros de l’OAV Trava – Fist Planet, Trava et son mécanicien Shinkai en tant que pilotes dans Redline.

Redline, c’est donc un film déjanté, jouissif, visuellement superbe pour peu que l’on adhère au style, et avec une bande-son qui reste bien dans le même ton. Doté d’une réalisation qui fera couler des larmes viriles chez les sakuga otaku, ce long-métrage bourré de références fait plaisir à voir ; malheureusement ce genre de projet reste assez rare, car plutôt casse-gueule commercialement parlant. Il est en tout cas certain que le style graphique ne plaira pas vraiment à tout le monde, sans parler du côté bordélique de la course de voitures qui part vraiment dans n’importe quoi sur la fin, étant donné que cela finit par plus ressembler davantage à une guerre qu’à une course : il y en a qui risque de ne pas aimer, voire même de s’ennuyer devant. Même si j’avoue que tout le passage avec l’arme biologique ne sert quasiment à rien, si ce n’est à embrouiller le spectateur.

J’ai en tout cas vraiment apprécié Redline, même si mon principal reproche concerne la toute fin du film, qui s’achève de façon assez brutale, sa conclusion étant vraiment très rapide. J’ai même trouvé le film plutôt court, alors qu’il dure 1h40 : on ne voit vraiment pas le temps passer. C’est en tout cas un long-métrage audacieux, dynamique et original dans la forme, que je conseillerais davantage aux amoureux de l’animation, et pour lequel il ne faut absolument rien attendre du scénario. En espérant qu’il débarque  un jour au cinéma en France, parce qu’il le mériterait vraiment !

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10 commentaires

  1. Je suis emballé par ce film, j’espère avoir l’occasion de le voir au cinéma sur paris.
    Je ne connaissais pas Trava, mais je vais m’empresser de combler cette lacune. Merci pour l’info.

  2. Exelen > Quand tu dis sur Twitter que c’est un film bourré de nekketsu, dois-je en conclure que ça fait « yosh, ikkuso ! » toutes 10 secondes ? :D

    Sinon, c’est vrai que ça a l’air d’en mettre plein la vue visuellement, malgré le character design assez particulier.

  3. J’avoue que cdt ou je sais plus qui avait eveille ma curiosite a ce sujet, maintenant je regrette vraiment de pas avoir pris mon billet pour Edinbourg pour aller le voir :<

    Enfin bref, j'ajoute ca sur ma towatch list pour quand ca sortir en home video :3

  4. Merci pour tes impressions. Vivement le Blu-Ray vu qu’on a rarement, voire jamais, d’Animé au cinéma en Belgique en dehors des festivals de films d’animation :/

  5. Film enfin sur support matériel depuis la mi-aout, et dans mes mirettes il y a quelques heures de cela ^^.
    Un vrai bonheur d’animation.
    J’ai eu un peu de mal à « entrer dedans », mais après une vingtaine de minutes, j’ai été littéralement scotché jusqu’à la fin (brutale il est vrai, mais finalement très bien comme ça: inutile de s’étendre, à l’image du reste du film).
    C’est vrai que l’histoire est cliché comme il faut et bordélique comme pas permis, mais comme tu le dis, cela fait un support parfait pour l’animation et le plaisir visuelle auxquels on a le droit.
    A ne pas rater, et au moins à tenter.

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