Une journée au Tokyo Big Sight : le COMITIA 91 et GIJINKA OUKOKU 3

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Ce dimanche s’est déroulé de nombreux events pour otak’ (y compris une distribution de donuts au chocolat pour la Saint-Valentin par des maids, à Akihabara…), mais ceux qui m’intéressaient le plus étaient deux grosses « conventions » dédiées aux  doujin, le Comitia et le Gijinka Oukoku. Se déroulant tous les deux le même jour au Tokyo Big Sight, je me suis dit que tant qu’à faire, autant aller aux deux. D’autant plus que le Tokyo Big Sight, c’est quand même là où se tient également le Comiket.

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icon COMITIA 91

Le Comitia est un événement qui existe depuis maintenant 25 ans, et se tient quatre fois par an (en février, mai, août et novembre). Gros marché de doujinshi amateurs, la différence entre le Comitia et le Comiket est que  le premier est uniquement consacré aux oeuvres originales : inutile donc de venir ici dans le but de trouver un doujinshi sur sa série préférée. Le Comitia mise avant tout sur la promotion d’artistes amateurs, qui n’ont d’amateur que le nom, la qualité de l’ensemble des doujinshi plaçant la barre vraiment très haut. Bien entendu, il n’y avait pas que des doujinshi, mais également tout ce qui entrait dans le domaine du « doujin » (musiques, jeux vidéo, et même bijoux amateurs), même si leur présence était bien mineure en comparaison.

Le Comiket VS le Comitia : je dois avouer que je préfère largement le Comitia au Comiket. L’ambiance n’est pas vraiment la même : le cosplay est interdit, il y a très peu de doujinshi hentai, et quelques familles et enfants sont même présents parmi les visiteurs. Car ce que je reproche en particulier au Comiket est de comporter beaucoup trop de doujinshi érotiques et porno (hentai, boy’s love, yuri…), car j’ai l’impression que le reste de la production passe un peu plus inaperçu, et c’est bien dommage. C’est peut-être pour cela aussi que j’ai beaucoup aimé ce Comitia, qui ressemble un peu plus à ce à quoi je m’attends d’un doujin event, où les artistes mettent davantage en avant leur talent et leur créativité pour vendre leurs oeuvres, sans se contenter de surfer sur le dernier anime / manga / personnage à la mode. Je caricature à mort, mais c’est un peu l’impression que j’ai eue.

cataloguecomitia

Mais le Comitia est malheureusement bien plus « petit » car il n’occupe qu’un seul hall, tandis que le Comiket occupait à lui tout seul les dix halls du Tokyo Big Sight. L’entrée est de plus payante : il n’y a pas de ticket, il suffit en fait d’acheter le catalogue officiel, un gros pavé de 265 pages qui coûte 800 yens. Pour cela, il suffit soit d’acheter le catalogue à l’avance dans une boutique comme Animate (mais c’est surtout pour ceux qui veulent repérer à l’avance où se trouveront les cercles et de faire le tri, même si la liste est également disponible sur le site web officiel), soit de l’acheter le jour-même sur place, à l’entrée du hall.

Etant donné que j’y suis allée vraiment en touriste et que je n’avais pas trop d’idées sur les cercles présents, j’ai juste parcouru de long en large toutes les allées. Certains doujinshi étaient déjà tous vendus vu que je suis arrivée une bonne heure après l’ouverture, mais les cercles les plus populaires se faisaient remarquer par le nombre de personnes faisant la queue aux stands en question. En tout cas j’ai craqué pour deux doujin dont les illustrations me plaisaient bien :

doujinshi

Et non, je ne fais pas une fixation sur les filles qui boivent du thé, c’est juste une simple coïncidence. :x Le doujinshi de gauche est un ensemble d’illustrations de Dite (Calamaio), et celui de droite est un petit livret illustré avec un CD comprenant une courte vidéo ainsi que des musiques et des chansons, le tout étant une coopération entre deux cercles : mariendistel et Lotus root Orchestra.

extrait

Le Comitia reste un véritable régal pour les yeux, avec presque autant de styles variés et uniques que de cercles, et est l’occasion de pouvoir découvrir de nouveaux illustrateurs. Il y avait également des représentants de maisons d’éditions, telles que Shougakukan ou encore ASCII Media Works, et auprès desquels les artistes pouvaient montrer leur porte-folio, dans un coin du Comitia spécialement prévu pour.

Mais qui dit doujin, dit aussi chirashi. Les chirashi sont tout simplement des petits posters promotionnels, et ceux disponibles  aujourd’hui étaient là pour présenter les futurs événements liés à la culture otaku. On en trouve normalement dans les boutiques de japanim’ n’importe où au Japon, mais c’est dans les doujin events et autres conventions qu’il y en a généralement un bon paquet, le plus souvent posés sur une ou plusieurs grandes tables, non loin de l’entrée. Comme c’est bien entendu gratuit, je ne me suis pas gênée pour en prendre plein, d’autant plus que ça fait de jolis posters. :D

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icon GIJINKA OUKOKU 3

Passons maintenant à la deuxième « convention » du jour, qui se déroulait dans les halls voisins. Sauf que contrairement au Comitia, le Gijinka m’aura un peu violé le cerveau, donc je vais être plutôt brève dessus. Et là aussi il fallait acheter un gros catalogue de 250 pages pour pouvoir y entrer (700 yens).

gijinka

Déjà, je ne savais pas trop à quoi m’attendre, car le mot « gijinka » veut tout simplement dire « personnification ». Il s’agissait donc d’un doujinshi event appelé le « Royaume de la Personnfiication », mais on finit vite par comprendre que c’est tout bêtement un événement lié à l’anthropomorphisation : que ce soit par exemple avec la série Hetalia qui personnifie les pays, Miracle Train qui personnifie les trains de la ligne Oedo, ou encore les OS-tan qui personnifient les systèmes d’exploitation.

Sauf que…

petitevent

… Et bien le fait que 90 % de l’événement soit au final dédié à Hetalia, et que ce soit en plus la Saint-Valentin, m’auront surtout donné envie de partir en courant. Pas vraiment parce que je ne suis pas du tout fan de Hetalia, mais parce que la grosse majorité des personnes étaient visiblement des fujoshi, que ça ne comportait quasiment que du Boys’ Love, et que l’ambiance générale m’a un peu mise mal à l’aise. Par rapport au Comitia, ça ressemblait un peu plus au Comiket niveau ambiance, et même pas mal de personnes étaient cosplayées (dommage qu’il soit interdit de prendre des photos dans l’enceinte du Tokyo Big Sight :x). Mais c’était bien bruyant et surtout bourré de monde.

A noter tout de même que le Gijinka occupait deux halls (voir le plan ci-dessous à gauche), contre un seul pour le Comitia (à droite). C’est triste.

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Au final, le Comitia aura été une très bonne surprise, alors que je n’avais jamais eu l’occasion d’y aller auparavant, et le Gijinka m’aura un peu traumatisée. Mais il est tout de même dommage que la section appelée Pixiv Market, mise en place lors du dernier Comitia en novembre, ait disparue.

27 commentaires

  1. Le Comitia a l’air d’être un évènement très intéressant. J’aime beaucoup l’illustration du livre Garden, les dessins à l’intérieur ont l’air très beaux aussi.
    Sinon, qu’est ce qu’il y a dans ces gros catalogues ? Des infos sur les cercles et leurs œuvres ?

  2. Michiyo > en gros il y a dedans des pubs pour d’autre events, la liste de tous les cercles, une review de quelques doujin, des mini-mangas, des articles divers…

    NiKi > pervers ! :p

    Gemini > en fait il y a tellement de doujin events aux concepts bizarres que plus rien ne m’etonne.

    kyouray > c’etait a l’un des stands assailli de monde, sur les cotes…? Il me semble bien que c’est le cas, car les illustrations me disent quelque chose. Si c’est le meme cercle que j’avais vu, ca doit etre l’un des doujinshi que j’avais failli acheter mais pour lequel j’avais la flemme de faire la queue. >_>

  3. L’intérêt du Comitia est largement supérieur à celui du comiket, le niveau global y est plus élevé et on a le temps de s’attarder un peu sur des stands qu’on aurait ignoré au comiket.
    Enfin peut-être simplement parce que la production du Comita semble infiniment plus sincère que celle du comiket.

  4. Rien que par le fait que les dôjinshis originaux sont bien souvent bien plus intéressants que les dôjinshis de cul, le comitia m’intéresse bien plus que le comiket.
    Ça me botterai bien de le faire.

  5. Fisico > le poster de Ace Attorney, j’en ai justement pris une bonne dizaine d’exemplaires parce qu’il me plaisait bien. ^^;

    Tetho > le Comitia m’a aussi donné l’impressionnant de parcourir une sorte de Pixiv réel, rien que pour la qualité des illustrations. En tout cas ça change du Comiket, où j’ai toujours eu du mal à trouver ds doujinshi qui me plaisaient, mais là il y avait vraiment l’embarras du choix.

    Ialda > je remarque d’ailleurs qu’à chaque Comiket, les doujinshi qui sont ensuite scannés puis uploadés sur le net ne sont quasiment que les doujinshi de cul. >_> Ce qui est bien enervant lorsqu’on veut mettre la main sur certains doujinshi qui ne peuvent être commandés qu’au Japon ou qui sont en rupture de stock.

  6. Arghhh des conv’ japonaises çà donne trop envie (enfin je parle en tant qu’exposant), voir tout ces dojins, çà motive vraiment pour … essayer d’atteindre 10% de leur niveau T_T

  7. Le Comitia me paraît vraiment intéressant, j’ai l’impression que c’est le genre de convention où je trouverai beaucoup plus de livres d’illustrations doujin que d’autres conventions, étant donné la meilleure mise en valeur des talents (je suis de ceux qui trouvent la plupart des doujinshi-manga complètement inintéressants).
    D’ailleurs, je te pose la même question que Tetho -que je viens de remarquer- xD

  8. Tetho & Emilio > tres bonne question. :D Pour ce que j’en ai vu, j’aurai tendance a dire qu’il y avait quand meme plus de cercles proposant des illustrations (artbooks, posters, cartes postales…) que de mangas. en tout cas, a vu d’oeil, j’aurais bien dit qu’au moins 2 cercles sur 3 vendaient des illustrations.

  9. « L’intérêt du Comitia est largement supérieur à celui du Comiket » nous dit Tetho. Je crois pour ma part que ça dépend beaucoup de ce qu’on vient chercher. S’il s’agit de se balader un peu au hasard dans les allées, c’est probable (le Comiket étant beaucoup plus gros, on y voit des choses moins intéressantes en moyenne), mais on a moins de chances d’y trouver des « grands cercles » (même ceux qui ne font que de l’original), des choses un peu alternatives (genre les doujinshi critiques ou analytiques qui occupent une partie du hall ouest au Comiket), ou, en effet, du porno (et on est un certain nombre à n’avoir rien contre, au contraire). Par ailleurs, la parodie est quand même un peu centrale dans la culture doujin.

    Enfin bon, pour ma part, j’ai hésité à faire le déplacement, mais comme j’avais assisté au Sunshine Creation le week-end précédent, et que le seul cercle participant que je ne veux pas rater (SECOND CRY) présentait seulement un retirage d’un recueil déjà vendu au Comiket, j’ai laissé tomber.

  10. N’est-ce pas. Mais bon, il ne faut pas totalement décourager les lecteurs, non plus. Ce n’est pas qu’il n’y ait pas de pr0n du tout au Comitia, juste nettement moins en proportion.

  11. mt-i > je parle en grande partie pour moi. Avec le temps la part de parodie dans mes achats de doujins baisse (au dernier comiket je m’en suis d’ailleurs procuré que 3), même venant de « grands » artistes. Et tu avoueras bien que le doujinshi moyen au comiket n’a pas un niveau bien élevé, quel que soit les critères qu’on applique (narration, découpage, dessin…), quand on fait de l’original on ne peut se rattraper à la popularité de la culotte de Mio et ce qu’il y a dedans pour que les gens s’intéressent à son doujinshi. La possibilité de passer un peu de temps à fouiner pour découvrir (j’aime être surpris) au comiket est aussi frustrant à mes yeux, quand j’y suis allé j’ai rayé des grosses zones de mes cartes et pourtant j’ai quand même courus dans tous les sens pour tenter de voir le plus possible dans ce qui restait.
    La possibilité de permettre aux artistes de mettre en avant leurs créations originales est à mon avis vraiment important, oublions pas que de très bons mangas comme Black Magic, Gunslinger Girl, Blood Alone ou les histoires de maids de Miss Mori ont commencé sous forme de doujinshi avant de se faire remarquer par des pros.
    Ensuite je dis pas que les doujinshi originaux sont meilleurs que les parodiques, on trouve de vraies perles dans ces derniers. Mais la production amateur me semble, comme déjà dit plus haut, plus sincère.

  12. Je suis un peu comme Tetho, avec le temps j’achète moins de doujinshi parodiques, et je préfère voir des créations originales. Mais il est vrai qu’à cause de l’immensité du Comiket, le nombre de doujinshi moyens sera toujours proportionnellement plus important que dans n’importe quel autre event de moindre envergure.

    En ce qui concerne le pr0n, je n’ai fondamentalement rien contre non plus ; c’est juste que lorsqu’il y en a beaucoup trop, je trouve cela vite énervant. C’est un peu comme si en se rendant dans un festival du cinéma, les 3/4 de la production seraient des films de cul : bof, quoi. Même si cela plait à certains.

    mt-i > ah tiens, j’avais aussi prévu de me rendre au Sunshine Creation le week-end dernier, j’avais même fait le trajet jusqu’à Ikebukuro, mais malheureusement un tout nouveau Book-Off a eu le malheur d’ouvrir sur la Sunshine Street… Mais je remettrai ça pour le Haru Comic City 15, fin mars. En essayant cette fois-ci de repérer à l’avance les cercles présents.

  13. Je me lance ici, et désolée d’avance pour le commentaire hors-contexte, peut-être que tu auras plus de chances de le lire ici…;_;
    J’ai été scotchée par ta passion qui transparaît vraiment dans chaque article, et j’ai vu que tu travaillais dans cet univers; quelle chance, vraiment !
    Voulant travailler dans la localisation de jeux vidéo moi aussi, je me demandais quelles sont les études à faire pour en arriver là ?
    Je me retrouve face à un cul-de-sac et je pense que tu pourrais m’aider.
    D’avance, merci infiniment et bonne continuation pour ce blog que je lis très souvent !
    /l、   
    (゚、 。 7
      l、 ~ヽ  .
      じしl_, )ノ Ryseria~

  14. J’aimerai bien faire le Comitia. A l’occaz, ça me plairait de faire une convention de doujins, mais j’avoue que sans le côté hentai à tout va, ça m’arrangerait lol. Shad a eut l’occasion d’aller à un Comiket, et il m’a dit plus jamais. Visiblement, beaucoup trop de monde et au final tellement de hall qu’on ne sait où poser ses yeux ^^ Merci pour cette petite découverte

  15. Les français du doujin Dragon Multiverse devraient se rendre au Comiket, ils feraient un carton. Déjà que leur doujin est lu principalement par les japonais.
    C’est pas souvent des doujins français de qualité et sans hentai.

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