Les Otome Games d’Idea Factory – Première Partie

Ces dernières années au Japon, il y a eu un véritable boom des jeux destinés à un public essentiellement féminin : je parle bien entendu des otome games (乙女ゲーム). Et parce que ce sujet me tient à cœur étant donné qu’on n’en parle quasiment jamais sur la blogosphère francophone, j’ai donc décidé de présenter ici quelques titres issus d’une société qui a été récemment très prolifique en la matière, Idea Factory.

Tout d’abord, les otome games (prononcez « otomé » !) sont donc des jeux de drague destinés avant tout à un public féminin. Ce mot signifie littéralement « jeu pour jeune fille », le « otome » (乙女) ayant un sens de « pur ». Un peu comme « maiden » en anglais (et « demoiselle » en français ?). Un otome game est un type de jeu vidéo qui est un sous-genre du visual novel, mais certains otome games peuvent être également des jeux de drague purs et durs (souvent appelés dating sims).

Un visual novel est une aventure textuelle avec des écrans fixes et du texte qui défile. Beaucoup de texte. Sans vraiment entrer dans les détails, les visual novels proposent une histoire où le joueur doit effectuer des choix textuels particuliers pour pouvoir progresser mais aussi agir sur le déroulement du scénario. Une grosse majorité de ce genre de jeu propose plusieurs fins différentes ainsi qu’un découpage en « routes », où le joueur jette son dévolu sur un certain personnage et suit son scénario (scénario = route). Dans la grande majorité des cas, il faut finir toutes les « routes » d’un visual novel pour comprendre la totalité de l’histoire.

Les dating sims sont différents : ces jeux de drague proposent un véritable gameplay, au contraire des visual novels où l’interactivité se limite souvent à faire des choix. Il s’agit le plus souvent de gérer des statistiques mais aussi de gérer son temps, le découpage de l’histoire suivant un calendrier bien précis, le but ultime étant de conquérir le cœur de la personne que l’on vise au bout d’un certain temps donné. Le meilleur représentant du genre est la série des Tokimeki Memorial ainsi que son spin-off pour filles, Tokimeki Memorial Girl’s Side.

Les otome games peuvent donc être des visual novels ou bien des dating sims. En fait, on peut considérer ce type de jeu comme un manga pour filles où il est possible de choisir avec qui l’héroïne finira ! Au Japon, les otome games ne sont pas classés comme tels dans les boutiques de jeux vidéo : les jeux de ce genre (et par extension les visual novels et les dating sims) sont classés dans la catégorie AVG ou encore ADV, c’est-à-dire « jeu d’aventure ». Voire même SLG (pour « simulation game »).

Les otome games sont également des jeux aux thèmes très vastes et variés qui touchent tous les âges (et tous les goûts !), de la petite simulation innocente sur Nintendo DS au titre hardcore interdit aux moins de 18 ans sur PC. Ce ne sont donc pas forcément des jeux gentillets remplis de romantisme, il y a malheureusement de nombreux titres bien trash dans le lot qui mettraient même mal à l’aise les amateurs d’eroge (visual novels proposant du contenu érotique, voire pornographique).

Pour finir, le terme otome game est également parfois abrégé en « otomege » (乙女ゲー) ou « otoge » (乙ゲー), mais le terme « otoge » est très rarement utilisé au Japon. Tout simplement parce que les jeux musicaux au Japon se disent aussi « otoge » (音ゲー), même si l’idéogramme est différent. Voilà donc pour le petit topo sur les otome games, il est temps maintenant de revenir au sujet principal : Idea Factory et son label spécialisé dans les otome games, Otomate.

Dengeki Girl's Style - B's Log

A l’origine, seuls Koei (dont j’avais déjà parlé dans mon billet sur la série des Angelique) et Konami (avec la série des Tokimeki Memorial Girl’s Side et autres expérimentations comme Meine Liebe) avaient réellement fait l’effort de proposer des jeux de ce genre. Depuis, de multiples sociétés s’y sont mises, avec plus ou moins de succès : là je pense notamment à QuinRose, GungHo Works, Takuyo ou encore D3 Publisher. Sans oublier le tout nouveau label appelé Spica, spécialisé dans ce genre de jeu, et qui commence fort en proposant pour cet hiver un titre non seulement illustré mais également réalisé par Carnelian, sur PC : Garnet Cradle.

Il y a même eu l’arrivée de magazines de jeux vidéo uniquement destinés à ce public, Dengeki Girl’s Style et B’S Log étant les plus connus, sans compter les hors-séries et autres publications annexes. On peut dire que le marché se porte plutôt bien de ce côté-là, d’autant plus que ces otome games sont souvent déclinés sur plusieurs consoles, la plupart voyant le jour sur PS2 pour ensuite être transposés sur Nintendo DS et PSP.

Pour en revenir à Idea Factory, cette société est surtout connue pour ses autres jeux appartenant plutôt au monde des RPG (Spectral Force, Generation of Chaos, Cross Edge…), et elle ne s’est lancée dans les otome games avec le label Otomate qu’en 2005. Et si j’ai choisi de parler de cette société-là en particulier, c’est également par qu’elle songe sérieusement à enfin localiser ses jeux en anglais pour les sortir en Occident (du moins aux États-Unis), voire même créer de futurs otome games davantage destinés à un public non-japonais.

Voici donc un petit tour d’horizon des jeux du label Otomate, sachant que certains d’entre eux ont maintenant toute leurs chances d’arriver chez nous!

Les jeux tirés de mangas et d’anime

Otomate - Jeux PS2

De gauche à droite nous avons donc Fushigi Yuugi : Genbu Kaiden Gaiden ~ Kagami no Miko, Fushigi Yuugi : Suzaku Ibun et enfin Ouran Koukou Host Club.

Concernant Fushigi Yuugi, le manga d’origine se prêtait assez bien à une adaptation en jeu de drague. La série d’otome game Harukanaru Toki no Naka de de Koei ayant le même scénario de base (une jeune fille se retrouve transportée dans un monde rappelant la Chine ancienne, où elle apprend qu’elle est une prêtresse), il était donc étonnant qu’il n’y ait pas encore eu de jeu basé sur le manga de Yuu Watase.

Le premier jeu, Fushigi Yuugi : Genbu Kaiden Gaiden ~ Kagami no Miko, qui est également le tout premier jeu de drague d’Idea Factory, est sorti sur PS2 en juin 2005 puis en septembre 2006 sur PSP. Basé sur le manga du même nom sorti en 2003, il propose tout de même quelques prises de liberté, le joueur incarnant un personnage original n’existant pas dans le manga : Mariko Kobayashi, une jeune lycéenne qui a été aspirée via un miroir dans le monde des Quatre Dieux du Ciel et de la Terre, où elle rencontrera la prêtresse de Genbu et ses gardiens. Le jeu inclut bien entendu des phases de drague, mais également des phases de combat.

Fushigi Yuugi : Genbu Kaiden Gaiden
Oui, c’est un peu moche…

Le second jeu, Fushigi Yuugi : Suzaku Ibun, est quant à lui sorti sur PS2 en mai 2008. Cette fois-ci on se retrouve dans la peau de la prêtresse de Suzaku ; en fait, c’est comme dans le manga, sauf que le joueur ne contrôle pas l’héroïne, Miaka, mais une jeune fille nommée Madoka. Elle a été aspirée dans le monde des Quatre Dieux du Ciel et de la Terre avec son amie Misaki, qui deviendra sa rivale en tant que prêtresse de Seiryuu : Miaka et Yui n’existent donc pas ici et ont été remplacées par ces deux nouvelles héroïnes.

Concernant le jeu basé sur Ouran Koukou Host Club, il est sorti sur PS2 en avril 2007 et s’avère être très moyen. Je ne développerai pas plus car j’avais déjà écrit l’an dernier sur ce blog une critique complète, mais j’ajouterai en tout cas que c’est le jeu parmi tous les otome game de chez Idea Factory qui aurait le plus de chances d’être traduit en anglais, grâce à (ou à cause de) la popularité du manga et de l’anime.

Hiiro no Kakera

Passons maintenant aux choses sérieuses avec la série des Hiiro no Kakera (qui peut se traduire par « le fragment écarlate »). Pour l’instant, trois volets sont sortis, dont un spin-off. Le jeu a en tout cas un bon succès auprès des joueurs (et surtout des joueuses), à un point tel qu’une comédie musicale devrait voir le jour cet hiver. Mais ce qui se remarque le plus dans cette série au premier coup d’œil, ce sont ses superbes illustrations signées Yone Kazuki. Cela donne à l’ensemble un côté un peu « shoujo sombre », et qui je trouve s’accorde bien avec l’ambiance très japonaise de ces jeux.

Hiiro no Kakera

Le tout premier volet de Hiiro no Kakera est sorti en juillet 2006 sur PS2, puis il a ensuite été adapté sur Nintendo DS en mai 2008, pour enfin sortir sur PSP ce mois de décembre.

L’histoire est celle de Tamaki Kasuga, qui avait l’habitude lorsqu’elle était enfant de rendre visite à sa grand-mère qui vivait dans un petit village. Ses parents avaient fini à un moment par ne plus la laisser aller là-bas, mais maintenant que l’héroïne est devenue lycéenne et que ses parents sont partis travaillés à l’étranger, elle est partie habiter chez sa grand-mère. Cette dernière est en fait la dernière survivante d’une ancienne lignée de femmes appelée « Tamayorihime », censées être les gardiennes d’une arme puissante mais dangereuse, et Tamaki apprendra à ses dépends qu’elle est la prochaine Tamayorihime…

Le jeu comporte deux différentes fins pour chaque personnage masculin (une fin romantique et une fin tragique), mais il est quand même dommage que l’héroïne soit un peu un boulet.

Hiiro no Kakera - PS2

Hiiro no Kakera 2 ~ Hisui no Shizuku, sorti en août 2007 sur PS2, met en scène des personnages différents par rapport au premier volet, mais on peut tout de même rencontrer les anciens personnages.

Quant au troisième volet, Hiiro no Kakera 3 ~ Soukoku no Kusabi, il est sorti cet été sur PS2. On y retrouve les personnages du premier volet, et l’histoire se déroule par ailleurs une année après les événements du premier jeu. A noter également la présence d’un spin-off, Hiiro no Kakera : Ano Sora no shita de, sorti également sur PS2 en février 2007, et qui est un « fandisc » (un jeu optionnel qui développe l’histoire de certains personnages) assez court mais qui vient compléter le tout premier Hiiro no Kakera (ce jeu bonus est également présent dans la version DS).

Will o’ Wisp et Edel Blume

Will o' Wisp - Edel Blume

Pour terminer cette première partie, je vais un peu parler de deux autres jeux sortis uniquement (du moins pour le moment) sur PS2 et qui ont pour point commun d’avoir comme character designer Kagerou Usuba, qui avait déjà œuvré sur Days of Memories, un jeu de drague sur DS avec les personnages de SNK.

Will o’ Wisp est sorti l’an dernier, en septembre 2007. L’histoire se déroule dans l’Angleterre du XIXème siècle, à Londres : l’héroïne, Hanna, est la fille unique d’un fabricant de poupées. N’ayant pas d’autre famille, lorsque ce dernier meurt, elle apprend qu’il lui a légué pour prendre soin d’elle des poupées vivantes ayant forme humaine… L’ensemble est très « romantico-gothique », avec tout de même une bonne dose de WTF, mais le jeu reste assez court. Il y a également un fandisc nommé Will o’ Wisp ~ Easter no Kiseki qui est sorti en octobre 2008, toujours sur PS2.

Edel blume est quant à lui sorti en avril 2008 et prend place en Europe, au Moyen-Âge. L’héroïne est Mary, une orpheline qui a été élevée par des soeurs dans un couvent. A l’approche de son seizième anniversaire, elle commence à faire de plus en plus de cauchemars, lui donnant le sentiment qu’elle a réellement fait quelque chose d’horrible dans une autre vie… Le jeu est très joli (il faut quand même aimer le style bishônen), mais au niveau des bizarreries du scénario je trouve qu’il bat quand même Will o’ Wisp, et dans l’ensemble il est malheureusement assez mauvais.

Will o' Wisp et Edel Blume (PS2)

La suite de cet article dans la seconde partie !

10 commentaires

  1. C’est vrai qu’on en entend peu parler, surtout parce que peu de gens s’y intéresse au final. Allez parler de jeux de dragues à des mecs, c’est déjà la loose la plupart du temps, alors à la gente féminine… Vive l’égalité des sexes en matière de drague ! xD
    « il est quand même dommage que l’héroïne soit un peu un boulet » -> comme d’habitude, surtout si c’est un jeu de drague, ça plaît encore plus aux boulets sociaux qui ont du mal dans le domaine. :p
    Sinon, j’ai plusieurs questions :
    – t’en as pensé quoi de ces jeux, mis à part Ouran ? Valent-ils vraiment le coup d’être joués et traduits ?
    – est-ce qu’ils peuvent plaire à un public masculin lisant régulièrement du shôjo ? (j’en fais partie :D)
    – y en a-t-il avec pas trop de bishônen ? Parce que bon, si on se retrouve avec des extrêmes type Yamato Nadeshiko Shichi Henge, ça risque d’être assez rébarbatif.
    – Hirameki a traduit le jeu Animamundi, dans un style très gothique et avec du (urgh!) yaoi. Est-ce un otome game et si tu l’as testé, est-ce qu’il est bien ? Par curiosité, je m’y essaierai peut-être mais certains aspects me rebutent particulièrement.

    En tout cas, si ces jeux sont effectivement bons, espérons qu’ils ne commenceront pas par traduire les plus moyens voire les cas pathologiques d’abord juste à cause de leur popularité…

  2. Une simple localisation américaine me suffirait bien pour ce style de jeu, j’avoue désespérer d’être condamnée à en parler et ne pas pouvoir y toucher sous prétexte que je n’y comprendrai rien.
    Bel article ^^

  3. Voilà bien un genre de jeu dont on entend jamais parlé, à moins d’être japonisant et d’avoir une certaine curiosité et connaissance dans ce domaine.
    Je savais que les jeux de drague pour mecs existaient, mais pour filles, à part les « Angélique » de la dernière fois, je n’étais pas très aware.

    Ce que je remarque quand même, c’est que dans ce genre là, les hommes sont souvent efféminés ou en tout cas, je ne vois pas de mecs virils et je trouve ça un peu dommage. En même temps, je suppose que cela s’adresse surtout aux adolescentes et je comprends que les filles cherchent le romantisme, mais bon, un vrai garçon aussi, ce ne serait pas un mal. :)

  4. Yukimusha >> bon, je te réponds dans l’ordre :
    – ces jeux, je ne les ai pas tous essayés (enfin, tous sauf ceux de Fushigi Yuugi), et j’ai beaucoup aimé, parce que c’est assez drôle à jouer. :D Après, si ça vaut le coup d’être joué, bah ça dépend si tu aimes les visual novels ou non, et surtout si tu n’es pas allergique à la romance à l’eau de rose. Si ça vaut le coup d’être traduit, là encore ça dépend des jeux, mais je dirai que oui.
    – normalement si tu aimes lire des shoujo, ce genre de jeu devrait te plaire, puisque c’est un peu comme si tu lis/regarde un shoujo mais que tu en es le héros et que tu décides des actions de l’héroïne (y compris d’envoyer balader tout le monde).
    – pas trop de bishônen? Tu n’y échapperas pas, malheureusement… enfin heureusement que ce n’est pas aussi extrême que dans Yamato Nadeshiko Shichi Henge.
    – Je connais seulement de nom Animamundi, je n’y ai jamais joué car je ne suis pas non plus spécialement fan de yaoi (le seul jeu du genre auquel j’ai joué, c’est celui de Gakuen Heaven… et j’ai trouvé ça horriblement nul xD). Et je ne pense pas que ce soit ce que l’on peut considérer comme un otome game, qui normalement n’incluent pas le genre « Boy’s Love ». ^^;
    Enfin en tout cas, le scénario de ces jeux est souvent très intéressant et larmoyant, avec des plot twists à tout va. Ce n’est pas du niveau des visual novels de Key, mais ça reste intéressant. Mon seul regret, c’est que c’est parfois un peu trop dark/emo/angsty.

    rukialive360 >> ça arrivera, un jour, une localisation américaine. Ça arrivera! :)

    IcingSugar >> je suis sûre qu’en cherchant bien on devrait pouvoir trouver des jeux de ce genre avec des hommes plus virils, mais ce style très « bishônen efféminé » correspond surtout à ce qui plaît aux adolescentes/jeunes femmes japonaises. Après on retrouve (malheureusement) ce style un peu trop souvent dans le monde de l’animation et des mangas, et c’est également dommage que ça ait aussi tendance à envahir les RPG depuis quelques années (il n’y a qu’à voir le dernier trailer de Final Fantasy Versus 13, c’est de pire en pire >_>).

  5. Merci d’enrichir la blogosphère francophone avec ce genre d’article, et c’est une bonne nouvelle qu’ils pensent à une localisation parce que moi aussi je veux jouer à ce genre de daube non mais XD

    IcingSugar> il y a autant de vrais garçons dans les jeux de drague pour filles que de vraies filles dans les jeux de drague pour mecs -_-;

  6. Kao-chan >> vivement la démocratisation de ce genre de jeu, comme tu le dis! Je me sentirais moins seule à jouer à des jeux de drague pour filles. \0/
    Mais il ne faut quand même pas tous les mettre dans le même sac, il y a de sacrés daubes mais il y a aussi quelques petites perles. :)

    « il y a autant de vrais garçons dans les jeux de drague pour filles que de vraies filles dans les jeux de drague pour mecs -_-; »

    Et le pire c’est que c’est vrai. :D
    Mais je préfère largement voir des dating sims avec des types efféminés que des loli de 18 ans qui ont l’air d’en avoir 12, ou qui ont des pastèques à la place des seins.

  7. Si tu traduis, je joue ! XD
    Non sérieux, j’ai jamais essayé ce genre de jeu, et je suis pas contre le fait de draguer de belles illustrations~~ :D

    Et puis en tant que filles, c’est normal de préférer les beaux mecs effémines aux petites pétasses prématurées… Excusez moi, je m’emporte. *huhu* Ü

  8. Dommage que pour la plupart de ces jeux, les mecs ont des gueules de bishounen que je peux pas blairer.
    DU GAR DU GAR DU GAR !!!
    Je continuerais à jouer à des visuals pour mecs, tant pis.

  9. (en même temps, j’aime bien les productions de chez Carnelian, mais faut dire que c’est yuri à tous les étages…)

  10. « il y a autant de vrais garçons dans les jeux de drague pour filles que de vraies filles dans les jeux de drague pour mecs -_-; »

    C’est vrai que je n’avais pas pensé dans ce sens là, mais tu marques un point. :D
    Finalement, c’est peut être pour ça que je n’ai jamais fait aucun jeu de drague. XD

Répondre à rukialive360Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *