C’est fin juillet qu’est enfin arrivé le dernier volet en date de The Idolm@ster sur console de salon, signant au passage l’arrivée de la franchise sur PlayStation 4. Et ce quasiment deux ans après The Idolm@ster One For All sur PlayStation 3, dont il emprunte beaucoup au passage, tout en s’éloignant davantage du côté « gestion d’idol » propre aux épisodes principaux de la série… au grand dam des puristes. Mais malgré cela, le jeu reste tout de même très sympa.
Si The Idolm@ster Platinum Stars permet de nouveau au joueur d’incarner un producteur au sein de la société 765 Production, il propose également de tout recommencer à zéro, à la manière du précédent volet sur PS3 : les idols viennent de débuter leur carrière et il faudra donc les aider à percer dans le milieu. Avec toutefois quelques changements par rapport aux précédents jeux, et pas des moindres : la plus grosse différence ici est la refonte totale de la partie gameplay puisque Platinum Stars est devenu… un clone de Project Diva.
Bon, j’exagère un peu et il y a tout de même des différences, mais le fait est que les concerts de ce nouveau volet sont dorénavant représentés par un jeu de rythme, au lieu des phases musicales habituelles demandant d’appuyer en rythme sur les trois touches affichées à l’écran.
IDOL PROJECT
Ce n’est pourtant pas quelque chose de nouveau dans la franchise car The Idolm@ster Shiny Festa sur PSP et iOS proposait déjà cela, mais la différence ici est que c’est la première fois qu’un épisode de la série principale contenant un aspect gestion propose un véritable jeu de rythme comme élément de gameplay, qui plus est pour un épisode sur console de salon (si on ignore le portage HD de Shiny Festa sur PS3). À vrai dire je me suis toujours demandée pourquoi la franchise n’avait jamais réellement franchi le pas afin de rendre la partie dédiée aux concerts plus intéressante, et je me suis rendue compte avec ce Platinum Stars que cela demande en contrepartie de sacrifier une autre partie du gameplay… Mais ça, j’y reviendrai un peu plus bas.
En ce qui concerne le déroulement du jeu en lui-même, Platinum Stars nous permet de gérer l’ascension des idols de 765 Production via un système de rang, à l’instar de The Idolm@ster One For All. Ce système de rang a été assez simplifié puisqu’il suffit de passer du rang F au rang B : le rang B est en fait celui qui permet à une idol de devenir une Top Idol (et, au passage, de faire défiler les crédits de fin), mais il existe toutefois un rang A, suivi d’un rang S. Une idol passe d’un rang à l’autre en terminant à chaque fois avec succès un concert spécial appelé « Extreme Live », ce dernier se débloquant une fois le nombre de fans requis atteint. Et plus on fait des concerts, plus le nombre de fans augmente.
Si cela ne pose pas trop problème jusqu’au rang B en se contenant de jouer normalement, il faudra cependant faire quelques efforts pour débloquer le rang A, qui demande à l’idol en question d’avoir pas moins d’un million de fans. Mais ceci n’est rien par rapport au rang S, qui demande un total de… 10 millions de fans. Je n’ai personnellement pas encore obtenu ce dernier car mon idol principale, Miki, a pour le moment environ 1 200 000 fans après des dizaines d’heures de jeu. Il me reste donc un bon bout de chemin à parcourir avant de l’atteindre…
Atteindre le rang ultime n’est cependant ni stressant ni difficile : la limite de temps est inexistante, à l’instar du dernier volet sur PS3, et la possibilité de gérer les 13 idols en même temps permet à tout le monde de gagner des points d’expérience ainsi que de précieux fans lors des gros concerts. Le jeu n’ayant pas de véritable fin, il est donc tout à fait possible de prendre tout son temps afin d’atteindre le plus haut rang.
Le tout reste assez structuré avec un découpage en saisons sans réel objectif, si ce n’est que toutes les 12 semaines a donc lieu un gros concert réunissant toutes les idols et auquel il est obligatoire de participer : on peut vraiment faire ce que l’on veut et le joueur ne sera jamais pénalisé. Le jeu donne l’impression d’être une véritable ligne droite, bien plus que One For All, qui était déjà un idolm@ster simplifié assez facile.
C’est en grande partie pour cela que ce Platinum Stars s’est fait énormément descendre par les critiques sur Amazon Japan : beaucoup trop facile, pas assez de chansons différentes pour un jeu de rythme, un côté gestion en retrait voire inexistant… Sans parler des éléments dignes d’un free-to-play plutôt malvenus dans un jeu vidéo sur console de salon vendu plein pot, mais aussi de quelques bizarreries : il est vrai que voir des starlettes soi-disant débutantes remplir dès les premières semaines un stade entier pour un concert, c’est quand même un peu étrange.
STAR ACADEMY
Les diverses critiques reprochent souvent à ce jeu d’avoir un côté gestion réduit à son strict minimum. Ce qui n’est pas faux, et gérer les idols donne l’impression de n’être qu’un prétexte : même si le jeu est découpé en semaines et qu’il n’est possible d’exercer qu’une seule activité à la fois, l’absence de limite de temps retire justement tout ce côté gestion. C’était déjà le cas dans One For All, mais c’est encore plus marqué ici étant donné que certaines options, comme les leçons, sont devenues complètement inutiles.
Les fameuses leçons sont effectivement de retour, et cette fois-ci les statistiques augmentées par ces dernière ne sont pas temporaires. Elles demandent toujours de réussir un mini-jeu plus ou moins difficile, mais contrairement aux autres idolm@ster ces leçons ne servent pas à grand-chose. La faute à un jeu trop facile, mais aussi à un système d’expérience et de progression similaire à celui d’un RPG : lorsque les idols augmentent d’un niveau après un concert, leurs statistiques augmentent également, donc se contenter uniquement de terminer des concerts est largement suffisant, surtout pour atteindre le rang B. Personnellement, en un peu plus de vingt heures de jeu je n’ai utilisé l’option « leçon » que huit fois…
Il est également possible de gagner des points d’expérience, des fans ou encore de l’argent via du travail. Tout ceci se fait notamment grâce à un nouveau mini-jeu où il suffit de faire rouler des dés sur son agenda (ne cherchez pas à comprendre) afin d’obtenir le score le plus élevé, et ce via la fonction gyroscopique de la manette. Ce mini-jeu est d’un côté très stupide, mais avec suffisamment de points il facilite grandement la vie : par exemple, obtenir un Perfect au niveau 3 de ce mini-jeu permet d’augmenter le nombre de fans d’une idol de 100 000. Malheureusement, cela demande pas mal d’argent en échange, donc il n’est pas vraiment possible de se reposer uniquement là-dessus, du moins pas avant un bon moment.
THE VOICE
Pour en revenir au gameplay et au tout nouveau jeu de rythme mentionné plus haut, il faut savoir que ce ne sont pas les seules nouveautés de ce Platinum Stars, puisque même le système à base de ‘Omoide Appeal’, ‘Burst’ et autres joyeusetés aux termes bien spécifiques a complètement été revu : adieu les auditions et le jury, ici il n’y a que des concerts, des concerts, et encore des concerts. Même les groupes rivaux n’existent plus.
Dans The Idolm@ster One For All, le joueur se contentait donc de tapoter en rythme sur les trois touches différentes affichées à l’écran durant un concert, chaque touche correspondant à l’une des statistique de base des idols (Dance, Visual, Vocal). Le joueur devait également appuyer au bon moment sur d’autres touches de la manette pour déclencher certaines capacités spéciales, et ce afin d’augmenter son score. Certains concerts demandaient un peu d’effort, notamment face à des groupes rivaux de rang élevé, étant donné qu’il y avait la possibilité de se faire contrer et voir son score diminuer ; ce système proposait donc un minimum de stratégie afin d’obtenir des scores élevés.
Dans Platinum Stars, tout ceci a été supprimé : les capacités spéciales se déclenchent automatiquement, le joueur devant simplement appuyer au bon moment sur le bouton qui s’affiche automatiquement à l’écran, ce qui donne la sensation de ne plus rien contrôler du tout. Ce changement peut toutefois se comprendre étant donné qu’avec un jeu de rythme il aurait été difficile d’utiliser un système similaire à celui des précédents jeux, et ajouter d’autres boutons sur lesquels appuyer aurait sûrement bien compliqué les choses.
L’aspect stratégique a-t-il donc été entièrement supprimé ? C’est un peu ce que j’ai ressenti au tout début, étant donné que terminer les concerts est plutôt simple. Les chansons ont beau avoir plusieurs niveaux de difficulté (Debut, Regular, Pro et Master), ce n’est rien par rapport à d’autres jeux du même genre, la difficulté Pro correspondant ici à certaines chansons en mode facile des derniers Project Diva… Seule la difficulté Master offre enfin du challenge, mais pour la débloquer il faudra d’abord avoir une idol de rang B et donc « terminer » une première fois le jeu.
En fait, tout le côté stratégie… se retrouve dans les costumes et accessoires. Ces derniers sont classés par catégorie et par rang, de F à S, et ils proposent des capacités et autres skills différents qui sont là pour améliorer le score du joueur : en fait, c’est l’équivalent de l’arbre de compétences de The Idolm@ster One For All, qui ici n’existe plus.
Certains costumes et accessoires proposent par exemple de gagner 10 % de fans en plus après un concert, d’augmenter une statistique de base, de donner des points bonus après chaque combo… Mais les plus importants sont ceux qui permettent de déclencher des compétences qui augmentent le score et donneront par exemple la possibilité de déclencher à leur tour des capacités spéciales avec une ou plusieurs idols en même temps. Je ne m’étendrai pas là-dessus car c’est en fait beaucoup plus simple une fois le jeu en main, mais j’ajouterai juste que même si la plupart des compétences se déclenchent automatiquement, il faudra utiliser des costumes ou accessoires spécifiques pour pouvoir en déclencher certains, comme par exemple le « Quintet Burst ».
Au passage, la majorité des concerts demanderont également d’utiliser le bon type de costume. Si le joueur choisit un autre costume, il se retrouvera fortement pénalisé et verra son nombre de points divisé par deux…
DANSE AVEC LES STARS
Le côté « stratégie » se retrouve également au niveau du jeu de rythme en lui-même : par exemple, le joueur reçoit toutes les dix notes un certain nombre de points bonus, pour peu que le combo ne soit pas brisé. Ces points dépendent de la difficulté choisie, mais également du niveau de la chanson. Car les chansons ont désormais un niveau : plus on en utilise une, plus son niveau augmente.
Si au départ le joueur reçoit 25 points bonus toutes les 10 notes, ces 25 points peuvent par exemple devenir 325 points une fois que la chanson a atteint un niveau plus élevé, ce qui n’est pas rien. Il existe également des accessoires qui rajoutent eux aussi des points bonus, sans parler des costumes qui peuvent donner des points bonus supplémentaires si le joueur obtient un Perfect lors d’un concert, ce qui est largement suffisamment pour renverser la vapeur lors de concerts de rang A et S, notamment ceux regroupant toutes les idols.
C’est à partir du rang B que faire attention aux skills de ses costumes et autres accessoires devient relativement important, ce qui rend le jeu nettement plus intéressant. D’autant plus que ces derniers ne s’achètent plus en magasin : ils s’obtiennent maintenant en terminant des concerts. Certains peuvent également être reçus sous forme de cadeaux de la part de fans, ces cadeaux aléatoires pouvant être également des objets qui permettent d’augmenter certaines statistiques des idols.
A noter que le joueur peut voir durant un concert s’il va recevoir un ou plusieurs cadeaux à la fin : ceci est représenté par le symbole d’idolm@ster, qui défile très rapidement en bas à droite de l’écran en même temps que certaines notes. Bien évidemment, l’apparition de ce symbole est totalement aléatoire…
PAY TO PLAY
Concernant la boutique, elle existe toujours, mais elle aussi a bien changé. S’il n’est donc plus possible d’y acheter des costumes et autres accessoires, le joueur pourra en revanche y acheter des objets permettant de faciliter le jeu de rythme, comme par exemple empêcher un combo de se briser ou bien transformer une note « Bad » en « Normal ».
C’est également dans la boutique que l’on peut fusionner ses costumes et accessoires afin d’augmenter leurs statistiques de base moyennant un peu d’argent, ainsi qu’obtenir des objets aléatoires grâce à un système de tickets. Ces tickets s’obtiennent soit à la fin des concerts, soit aléatoirement en guise de cadeau de la part de fans, et réunir 5 tickets d’une certaine catégorie permet de créer et obtenir un objet aléatoire. Un système qui rappelle un peu les free-to-play, dont ce Platinum Stars s’inspire malheureusement un peu trop.
En fait, tout le côté free-to-play se retrouve du côté des cadeaux aléatoires, pour lesquels il est possible de forcer leur obtention via les Present Drops, surnommés P-Drops, qui eux s’obtiennent… avec de l’argent réel. Onze P-Drops ont toutefois été offerts gratuitement à la sortie du jeu et sont encore offerts régulièrement, mais ils sont vendus en temps normal à l’unité pour 100 yens (et 5 000 yens pour un pack de 60… soit presque le prix du jeu !). A noter qu’ils ne permettent pas forcément d’obtenir un cadeau de rang S, ils permettent simplement d’obtenir à coup sûr des cadeaux. Mes onze premiers P-Drops gratuits m’ont notamment donné des objets qui augmentent les niveaux des chansons et des accessoires, ainsi qu’un costume de rang S aux statistiques assez abusées : Aurora Diva.
En tout cas, des éléments de free-to-play dans un jeu qui coûte déjà assez cher à la base et qui propose également des DLC à des prix relativement élevés, c’est quand même moche. :'(
En parlant de contenu annexe rappelant les jeux free-to-play, il faut également noter la présence de concerts spéciaux appelés DL Live. Ces derniers sont heureusement gratuits, et il s’agit simplement de concerts ajoutés au fur et à mesure qui permettent de gagner des costumes et accessoires inédits. Le niveau de ces concerts est assez élevé et offre enfin un véritable challenge, les DL Live étant par ailleurs ajouté régulièrement.
Pour terminer ce long billet, s’il y a bien un point que je n’ai pas du tout abordé et sur lequel le jeu s’en sort pourtant très bien, c’est au niveau des graphismes. Si ceux de The Idolm@ster One For All étaient déjà très jolis et rappelaient un peu un anime, ici tout a été complètement amélioré, les modèles 3D des personnages ayant (enfin) été revus. C’est vraiment beau, et il y a également eu un gros effort au niveau de la caméra durant les concerts.
Cerise sur le gâteau, l’une des bonnes idées du précédent jeu a été réutilisée ici : le côté « tranche de vie » où on peut voir le quotidien des idols. Et avec ces nouveaux graphismes, on se croirait presque devant un anime.
Que dire sur ce The Idolm@ster Platinum Stars ? Si j’ai trouvé le jeu assez sympa, je pourrais toutefois lui reprocher beaucoup de choses : une première partie trop facile, peu de chansons disponibles, des éléments de free-to-play qui n’ont rien à faire là, les leçons devenues inutiles, des phases de « communication » (la partie visual novel, en gros) réduites au strict minimum, l’absence de rivaux, beaucoup trop de grind… J’ai également l’impression que le jeu a été conçu pour être joué sur la durée, ce qui se ressent déjà à travers les concerts en DLC ajoutés régulièrement, tout le post-game et ses nouveautés (enfin des concerts solos !), mais aussi le système de costumes et autres accessoires qui s’obtiennent de manière aléatoire.
Et pourtant, j’ai bien aimé : l’ancien gameplay me manque un peu, mais avoir un jeu de rythme n’est pas plus mal. Visuellement c’est plutôt joli, il y a des idées intéressantes comme la lumière de la manette qui change suivant l’idol que l’on contrôle (à la manière des penlights utilisés lors des concerts au Japon), la possibilité de voir les vidéos des autres joueurs via un classement en ligne… Il est tout simplement dommage que le jeu devienne réellement intéressant lorsque le challenge pointe enfin son nez, ce qui malheureusement peut prendre plusieurs heures.
A l’instar du précédent volet, The Idolm@ster Platinum Stars conviendra parfaitement au néophyte qui voudrait s’essayer pour la première fois à la série, même si l’expérience est différente et que le jeu se rapproche davantage d’un jeu de rythme traditionnel. Les puristes qui s’attendaient à un véritable troisième épisode grinceront des dents face à une expérience relativement simplifiée, loin du côté gestion parfois impitoyable de The Idolm@ster 2, qui lui ne pardonnait pas la moindre erreur de planning.
Liens en vrac :
Premier iM@S que je fais sur console, et je suis plus ou moins d’accord avec les impressions générales. Le manque de gestion est décevant et même en tant que jeu de rythme, c’est assez médiocre à cause de sa simplicité et son manque de contenu. À côté, deresute qui est f2p, offre pour l’instant près de 70 chansons, environ 140 idols en 3D et en 2D, beaucoup plus « d’histoire », et un meilleur gameplay.
Malgré tout, j’apprécie le jeu pour ce qu’il est.
Si seulement les chansons en dlc ne coûtaient pas plus de 10 balles chacune…
> C’est fin juillet qu’est enfin arrivé le dernier volet en date de The Idolm@ster
Pas de chapitre de Berserk le mois prochain.
Il faut que Miura sorte des chapitres s’il veut se payer les DLC du jeu :p