[SUPER FAMICOM] Aretha

La série des Aretha n’est vraiment pas connue dans le monde des RPG, et pourtant plusieurs épisodes sont sortis : Aretha I, II et III sur Gameboy, ainsi que Aretha I, II et Rejoice sur Super Famicom. Malgré leur nom similaire, les versions Gameboy et Super Famicom sont différentes, les événements des trois volets sortis sur la portable de Nintendo se déroulant plusieurs centaines d’années avant ceux sortis sur 16 bits. La version dont il sera question ici est celle du premier Aretha sorti sur Super Famicom, en 1993.

Tout commence par un rêve que Ariel, l’héroïne du jeu, ne cesse de faire chaque nuit : une armée, menée par des démons, envahit un château et le réduit en cendres. Ariel ignore pourquoi elle fait souvent ce cauchemar, car depuis qu’elle est toute petite elle vit seule dans la forêt avec sa grand-mère, son unique famille. Pour ses 10 ans, elle reçoit de cette dernière un anneau d’or qui aurait autrefois appartenu à sa mère, décédée. C’est ce même jour qu’Ariel se rend au village voisin pour effectuer une course pour sa grand-mère, et en chemin elle empêche un enfant de maltraiter des lutins. Ces derniers, pour la remercier, lui offrent un oeuf mystérieux : de cet œuf éclot un bébé dragon, que Ariel décide de nommer Fang et de garder avec elle.

Quelques années s’écoulent, et on retrouve une Ariel maintenant devenue adolescente. En voulant se rendre au village de Nineve accompagnée de son dragon Fang, elle croise un vieil homme sur le chemin. Ce dernier lui explique qu’il aimerait se rendre au Mont Etna, mais la grand-mère d’Ariel a strictement interdit sa petite fille d’y mettre les pieds. Comme le vieil homme insistait pour avoir quelqu’un capable de le protéger jusqu’à l’entrée de Etna, Ariel décida quand même de l’accompagner jusque là-bas. Une fois arrivés, le vieil homme demande à Ariel de lui montrer son anneau en or. Pas du tout méfiante, celle-ci s’exécute ; il le lui arrache des mains et déclare avoir enfin l’anneau d’Aretha. Il utilise alors ses pouvoirs magiques pour enfermer Ariel et Fang dans la caverne du mont Etna, et en condamne l’entrée. Prisonniers, Ariel et Fang cherchèrent en vain une autre sortie, mais ils trouvent au fond de la caverne un étrange cristal géant où  est enfermé à l’intérieur un jeune garçon…

En s’approchant, le cristal se brisa, et le garçon reprend connaissance. Il leur dit ne se rappeler de rien à part son nom, Doll, et de ne pas savoir ce qu’il faisait prisonnier ici, mais grâce à ses pouvoirs magiques il peut néanmoins libérer l’entrée de la grotte en la faisant exploser. Ariel, Fang et Doll retournent donc chez la grand-mère d’Ariel, mais ils découvrent la maison de cette dernière complètement réduite en cendres, la grand-mère restant introuvable. Ariel pense que c’est lié à l’anneau d’Aretha, et elle décide de se renseigner auprès du chef du village de Nineve. Elle apprend ainsi qu’il existe en fait trois anneaux d’or et que Aretha est le nom de la Déesse de la Lumière, qui autrefois combattit un sorcier du nom de Howard. Un royaume fut même ensuite fondé en son nom, le royaume d’Aretha, maintenant plus connu sous le nom de royaume de Vandahl ; c’est là que Ariel décide de se rendre, afin de découvrir le mystère des événements récents et le secret que renferme l’anneau d’Aretha.

Voici donc le résumé des toutes premières minutes de ce RPG, qui apparaît au départ comme vraiment classique. Mais heureusement, au fur et à mesure que l’on avance dans le jeu, l’intrigue prend un peu plus d’ampleur. Le but du voyage d’Ariel est d’aller à Vandahl, et au cours de son aventure elle devra également réunir les trois anneaux d’Aretha et libérer plusieurs royaumes de tyrans, mais la plus grande quête du jeu consistera à réunir les ryû no minamoto (les essences de l’Elemental Dragon), afin de permettre à ce dernier de retrouver sa forme originelle pour qu’il puisse protéger le monde.

Cela se voit que le jeu est sorti peu après FF5 et qu’il s’inspire des Final Fantasy en général, car on sent comme une certaine similitude. A un moment, le bateau des héros se fait engloutir dans les océans par le Leviathan, ce qui n’est pas sans rappeler une scène similaire dans FF4. De même, la carte du monde est assez semblable à celle des Final Fantasy ; et lorsque l’on voyage à dos de dragon, on a réellement l’impression de voyager sur le dos du dragon de FF5. Il y a également quelques sous-quêtes, mais qui ne sont accessibles qu’à la fin du jeu, comme par exemple combattre dans une montagne peuplée de monstres, retrouver des joyaux disséminés à travers le monde, ou encore combattre des dragons assez puissants cachés uniquement dans deux forêts bien précises, et donnant une fois vaincus des items très utiles.

Concernant les graphismes, ils sont mignons mais assez ternes. Ils n’ont rien de révolutionnaire, mais pour l’époque c’est tout à fait correct. Les décors dans la montagne de feu sont plutôt jolis, avec un effet de flou orangé qui ondule, donnant réellement l’impression de se trouver à l’intérieur d’un volcan. De plus, on a également droit aux visages des différents protagonistes lors des dialogues importants.

En revanche, les musiques sont extrêmement répétitives et peu variées, ce qui fait que l’on a l’impression que ce sont les cinq mêmes musiques qui sont jouées en boucle (et d’ailleurs je crois que ce n’est pas qu’une impression…) ; la musique des villages et celle de la carte du monde sont les mêmes, il faut le faire quand même. Il n’y a que vers la fin que, miraculeusement, apparaissent de nouvelles musiques pour les tout derniers donjons. Ce qui est déroutant, c’est qu’il n’y a pas de coupure entre les musiques : quand on change de lieu, les musiques sont carrément « collées » l’une à la suite de l’autre.

Les combats sont assez spéciaux : on a une vue subjective à la Dragon Quest, mais la particularité est que l’on peut être entouré de monstres de tous les côtés : à gauche, à droite, devant et derrière. Comme on ne peut faire face qu’à un seul groupe d’ennemis à la fois, pour aller d’un groupe de monstres à l’autre il suffit d’appuyer sur les boutons L ou R de la manette, ce qui fera bouger l’écran de combat. Et bien entendu, les ennemis qui seront derrière les personnages leur causeront plus de dégâts.

On peut remarquer un défaut gênant à ce système de combat : on ne voit pas le nombre de points de dégâts que l’on inflige  aux ennemis (un comble dans un RPG !), donc aucune idée de savoir si une attaque lancée est efficace ou non, ce qui gêne assez souvent lors des combats contre des monstres plutôt coriaces. On sait seulement si un monstre va mourir lorsque l’on voit sa lettre M (située en haut à droite de l’écran de combat) devenir d’abord bleue, puis rouge. Pour le reste, c’est assez classique : chaque personnage dispose des mêmes actions, c’est à dire Attaque, Défense, Items, et Fuite. Certains ont également la possibilité d’utiliser la magie.

A la fin d’un combat apparaît à chaque fois le message « Get Soul », qui indique combien d’éléments ont été gagnés par le joueur car les ennemis une fois tués libèrent des éléments, différents suivant leur nature. Ces éléments sont au nombre de cinq : le feu, l’eau, le vent, la terre et la lumière. Une fois que l’on possède un certain nombre d’éléments, on peut faire appel au mixed form, mais seuls quelques personnages répartis dans le jeu peuvent vous proposer d’y avoir accès.

Le mixed form est assez pratique, car en combinant un certain nombre d’éléments entre eux (de 1 à 3 en même temps), on peut créer ses propres objets (armes, bagues, armures, etc.). Certains objets que l’on peut gagner ainsi, et qui sont apparemment identiques, peuvent cependant avoir des caractéristiques assez différentes car elles sont décidées aléatoirement. Le système du mixed form est en tout cas indispensable car il permet d’obtenir les objets les plus puissants du jeu, si l’on possède biens sûr assez d’éléments…

Concernant les personnages, ils avaient le potentiel d’être réellement intéressant, mais l’absence de véritable interaction entre eux casse le tout. Par exemple, à un moment du jeu Ariel et Doll se font attaquer dans un temple. Doll disparaît, et Ariel a l’air de ne pas du tout s’en soucier. Quand elle le retrouve cinq heures de jeu plus loin, elle lui dit juste : « mais où étais-tu passé ? ». De plus, certains personnages sont absolument inutiles, puisqu’ils disparaissent aussitôt qu’ils sont arrivés. C’est le cas plus particulièrement du chef des pirates dont à un moment on n’entend absolument plus du tout parler dans le jeu, alors qu’il a grandement aidé Ariel et ses amis. La profondeur et le caractère des personnages sont en tout cas peu développés pour certains, voire pas du tout, et on sent que tout a été  misé dans le trio Ariel-Doll-Kyle (quoi que ce dernier est également assez vite éjecté du scénario à la fin du jeu).

Petite présentation des personnages importants :

ariel

Ariel (アリエル) – L’héroïne de l’histoire. Elle a été élevée par sa grand-mère, sa seule famille. Elle n’a aucun souvenir de son enfance.

fang

Fang (ファング) – Un dragon élevé par Ariel, et qui est devenu son meilleur ami. Il peut également parler.

doll

Doll (ドール) – Un mystérieux garçon, doué pour la magie. Il a un lien avec la légende d’Aretha. Pour découvrir en partie ses origines, et bien il suffit de regarder son nom…

murdoch

Murdoch (マードック) – Un ami d’Ariel, qui vit à Listhorn. C’est un voyageur expérimenté.

kyle

Kyle (カイル) – Un guerrier solitaire qui parcourt le monde afin de se perfectionner à l’épée. Son but est de devenir le plus fort (refrain connu…).

darahyde

Darahyde (ダラハイド) – Un mystérieux noble, qui vient d’un pays lointain. Il accompagne Ariel et ses amis uniquement parce qu’il les trouve intéressant…

torasako

Torasako (トラサコ) – Il vient de la forêt de Kurdistan et rêve d’aller vivre dans le mystérieux village des fées.

zoppeel

Zoppeel (ゾッピール) – Difficile de le deviner d’après son apparence, mais c’est le prince du pays de l’arc-en-ciel. Parce qu’il s’est disputé avec son père, il a quitté son pays et est parti vivre au village des fées.

Warwick (ワーウィック) – Chef des pirates qui s’amusent à piller les navires dans la mer de Mobeal, il aidera néanmoins Ariel.

anastasia

Anastasia (アナスタシア) – Membre d’un groupe de résistants qui voulaient envahir le château de Rolan afin de le libérer de l’emprise d’un tyran. Elle fut cependant capturée et emprisonnée à l’intérieur.

Minea (ミネア), Marie (マリー) et Cilia (シリア) – Ces trois sœurs sont les dernières prêtresses du temple de la déesse Aretha.

Leira (レイラ) – Une mystérieuse jeune femme, qui possède également un anneau d’Aretha. Une petite astuce pour en savoir plus sur elle : il suffit de lire son prénom à l’envers…

Et au final…

Aretha n’est vraiment pas un RPG révolutionnaire, mais il reste assez rafraîchissant et sympathique. A noter que le jeu en lui-même est assez facile : les personnages augmentent souvent de niveau, et on peut se retrouver sans problème au niveau 70 contre le boss de fin sans avoir fait de level up à outrance. Seuls quelques boss posent réellement un gros problème, et parfois c’est vraiment le facteur chance qui entre en jeu pour les vaincre. Ce qui est regrettable, c’est que la fin du jeu soit assez expéditive. On reste sur sa faim (sans jeu de mot), car on ne sait pas ce que deviennent la plupart des héros, ni ce qu’il advient du monde en général. Mais c’est peut-être pour cela qu’une suite du jeu fut créée, sortie un peu moins d’un an après le premier volet.

Qu’ajouter de plus, si ce n’est que pour un jeu datant de 1993, le scénario sort quand même du lot et reste assez intéressant pour donner envie d’aller jusqu’au bout. Ce n’est pas un jeu indispensable, mais pour ma part il m’aura suffisamment intéressée pour m’avoir donné envie de jouer au second volet !

 

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