Pour ce deuxième billet sur les magazines de japanim’ des années 90, je vais un peu m’attarder sur une revue qui n’aura pas fait long feu étant donné qu’elle n’aura duré qu’une année environ : Nishi Paradise.
Le tout premier numéro de ce magazine de la société Nishi Editions, basée à La Rochelle, est paru en décembre 1996. Au départ mensuel, Nishi Paradise est vite devenu bimensuel, pour finalement s’arrêter avec le dixième numéro, correspondant aux mois de septembre/octobre 1997. Le n°10 était théoriquement le dernier, car étrangement les numéros du magazine avaient comme un décalage : l’édito du n°10 dit qu’il s’agit du n°8, le n°7 s’appelle le n°8… Ce décalage n’a jamais été expliqué, ou alors j’ai raté quelque chose.
La première chose qui m’avait frappée en achetant ce magazine est la place accordée aux illustrations en général, très nombreuses et surtout très mises en avant. Mais malheureusement c’était au détriment du confort de lecture, rendant le texte parfois illisible, la mise en page n’aidant pas non plus. L’un des articles qui m’avait d’ailleurs bien tué les yeux était celui-ci : ceux qui ont assez de courage pour le lire et s’esquinter la vue pourront également s’amuser à compter le nombre de fautes d’orthographe et autres coquilles.
C’est toujours un peu triste de voir autant de fautes de français dans un magazine professionnel, mais je me demande s’ils n’avaient personne pour corriger les articles. Sans parler des quelques bourdes et autres erreurs, avec par exemple ce passage où le lecteur apprend que Kimagure Orange Road est un shoujo et que le manga original aurait été dessiné par Akemi Takada… Le style général faisait plus amateur que professionnel, mais là encore la qualité des articles était très inégale dans l’ensemble.
Pour le contenu du magazine en lui-même, il y avait des dossiers aux thèmes variés (Samourai, Tezuka, Shoujo, Sci-Fi, Mecha…), une rubrique musique, une autre dédiée à la culture du Japon (kimono, sushi…), un courrier des lecteurs, une rubrique sur les nouveautés au niveau manga et OAV / film en France (avec pas mal de titres interdits aux moins de 18 ans dans le lot…), mais aussi des rubriques dédiées aux comics, aux jeux de rôle, aux artbooks ou encore aux jeux vidéo.
Mais le plus important dans ce magazine, et à l’instar de Manga Player et de Kaméha, c’était la prépublication de mangas ! On pouvait y lire sur environ une quarantaine de pages un chapitre d’un titre inédit, parfois même deux, et qui étaient supposés sortir plus tard en volume relié dans le commerce. Sauf que finalement, cela ne s’est jamais fait.
Les extraits de mangas étaient au départ publiés entièrement en japonais et il fallait voter pour celui dont on voulait voir une traduction. Une fois un titre choisi, il était donc publié en français dans le magazine, et il fallait ensuite encore voter pour la série que l’on voulait continuer de lire soit toujours prépubliée (c’est d’ailleurs un principe similaire à celui des magazines de prépublication au Japon).
Les titres présents étaient quasiment tous des shoujo. Voici donc un petit aperçu des séries présentées dans le magazine (la liste est incomplète car il me manque les deux premiers numéros) :
De gauche à droite et de haut en bas, nous avons donc : Darkness Doll, de Rurika Fuyuki ; Shizuka-Hime Den, de Yukako Midori ; Ao no Kizuato / La Cicatrice Verte, de Makiko Tamai ; Ouke no Monshou / Le Blason du Roi, de Chieko Hosokawa ; Youkai Fudoki / Les Démons Obscurs, de Mineko Yamada ; Go Go Heaven!!, de Keiko Yamada.
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Finalement, que dire sur Nishi Paradise ? Ce magazine n’a pas vraiment marqué les mémoires au contraire de Yoko, Okaz ou encore Manga Player, et avec du recul il n’était même franchement pas terrible. Personnellement, je l’achetais parce que je trouvais les illustrations jolies et que les mangas en prépublication changeaient un peu de ce que l’on avait l’habitude de voir.
Le problème est que j’avais quand même l’impression qu’ils privilégiaient la forme sur le fond, et les quelques articles illisibles du magazine n’étaient pas des plus agréables à l’œil. J’avais nettement plus la sensation de tenir entre mes mains un fanzine plutôt qu’un magazine ; et encore, il y a des fanzines au contenu nettement mieux rédigé et construit (et surtout avec moins de fautes d’orthographe). Ce n’est donc pas vraiment une revue dont j’ai regretté la disparition, même si il y avait du potentiel.
Toutes les images postées ici ont été scannées par mes soins.
Je ne connaissai pas ce magazine, merci. Par compte la page sur le minitel me fait bien marrer, les temps on bien changé ^^
Les ‘salons’ et les tchats sur le minitel, c’était aussi le bon vieux temps ;-)
Moi c’est surtout la page sur Ginga Eiyuu Densetsu qui me fait marrer. Imaginez si la série avait été achetée il y a 12 ans par un éditeur français, ça serait surement devenu l’anime de science-fiction le plus culte en Europe (bon le format a pas dû aider malheureusement… 110 OAV…). Et finalement c’est simplement à ce jour le meilleur anime inconnu de tous les temps, et une série qui ne sortira malheureusement jamais en occident ;)
Chouette cette nouvelle rétrospective !
Jacut >> c’est sûr que 110 OAV, ça fait quand même peur… quand je pense qu’ils n’ont sorti officiellement qu’un film sur toute la saga en France ^^;
Bruno76 >> merci ;-)
haha, pinaise, Nishi paradise… je l’avais complètement oublié !
Bonjour la migraine en essayant de lire le texte noyé dans l’image de fond -___-,
Y en a, ça aurait pas fait de mal de prendre des cours de PAO… (et encore, même un minimum de jugeote eût été suffisant)