Retour au sanctuaire de Lucky Star

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C’est le printemps, les cerisiers sont toujours en fleurs, il fait froid, la nouvelle fournée d’anime a commencé, je n’ai toujours pas fini d’écrire mon bilan des séries de l’hiver (mais je l’ai commencé, c’est déjà ça), et dans quelques jours je vais quitter le Japon pour retourner m’exiler au fin fond de la forêt canadienne avec les caribous et les marmottes. J’ai donc décidé avant de quitter le pays de faire un dernier tour à un certain sanctuaire rendu célèbre par une certaine série et situé dans la préfecture de Saitama, au nord de Tokyo.

La dernière fois que j’avais mis les pieds au sanctuaire de Washinomiya, c’était il y a deux ans presque jour pour jour, le 3 avril 2008. J’avais en tout cas envie d’y retourner parce que le coin est assez joli et fait un peu campagne, même si ce n’est non plus la porte à côté (il y a tout de  même une bonne soixantaine de kilomètres entre la station de Shibuya et celle de Washinomiya), mais aussi et surtout parce que j’étais curieuse de voir comment avait évolué le phénomène « Lucky Star » dans ce coin-là.

Le torii du sanctuaire

Petit rappel : la série se déroulait dans la petite ville de 38 000 habitants qu’est Washimiya (qui depuis deux semaines  n’existe plus en tant que telle car elle vient d’être fusionnée à la ville de Kuki), et s’inspirait de lieux réels, dont les alentours de la station de Washinomiya mais aussi de Satte (là où se trouve la maison de Konata). Les sœurs jumelles Tsukasa et Kagami travaillaient également en tant que prêtresse dans ce qui est donc le sanctuaire de Washinomiya, désormais considéré comme une sorte de lieu de culte pour de nombreux fans et autres otakus.

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Lors de la diffusion de la série en 2007, le sanctuaire avait attiré tellement de fans que cela avait crée quelques problèmes avec les habitants. Ce sont notamment de nombreuses mères de famille qui se plaignaient de voir ces nouveaux touristes inhabituels venir dans leur petite ville, avouant avoir peur pour leurs enfants… Mais entre ceux indignés par ces gens venus vénérer une autre divinité que celle du sanctuaire et ceux affirmant que cela ne pouvait faire que du bien à la ville économiquement parlant, ce sont les seconds  qui l’emportèrent. D’autant plus que Washimiya n’était pas un coin touristique spécialement populaire, si ce n’est que son sanctuaire a le mérite d’être l’un des plus anciens de la région.

Des offrandes...

Les nouvelles déesses du sanctuaire de Washinomiya ?

La ville de Washimiya a estimé que depuis 2007, la popularité de Lucky Star aura rapporté à l’économie locale un peu plus de 1 milliard de yens. Des événements sont occasionnellement organisés (comme l’anniversaire de Kagami et Tsukasa), des affiches et illustrations de la série se retrouvent sur la devanture de quelques magasins mais aussi sur la plupart des poteaux électriques, des restaurants sont dédies à la série, et un cosplay café, le Lucky Café, aura même ouvert ses portes à deux pas de la station de Washinomiya…

La petite municipalité est vraiment devenue la ville de Lucky Star : en 2008, les soeurs Hiiragi sont mêmes devenues résidentes de Washimiya et ont obtenu leur certificat le prouvant, délivré par le maire lors d’une cérémonie officielle. De plus, le journal local Saitama Shinbun a commencé à publier le 4 koma de la série. Sans parler des rumeurs qui voudraient que certaines écoles utilisent dans le futur les uniformes scolaires de la série…

Lucky Café et restaurant

Il est également possible de visiter à Satte l’ancienne maison de l’auteur du manga, Kagami Yoshomizu, qui a été depuis transformée en une sorte de musée dédié à la série et dont les chambres et les pièces sont décorées de manière à imiter ce que l’on peut voir dans la série, comme par exemple une reproduction de la chambre de Konata.

Attention cependant, il est obligatoire de réserver et d’acheter à l’avance son ticket pour s’y rendre, d’autant plus que ce n’est ouvert que le week-end et les jours fériés et que le nombre de tickets vendus chaque jour est très limité.

Tableaux informatifs

La ville est donc encore à l’heure actuelle le lieu de pèlerinage régulier d’anime fans ; chaque année, lors de la visite traditionnelle au sanctuaire pour fêter le Nouvel An, le nombre de personnes venues à celui de Washinomiya n’aura cessé d’augmenter : de presque 90 000 personnes en 2007, ce chiffre est passé à 300 000 en 2008, pour arriver à 420 000 personnes en 2010. Cela fait tout de même un nombre impressionnant de fans (ou de curieux) !

Ce dimanche j’ai en tout cas vu beaucoup de fans prendre les illustrations de Lucky Star dans les rues en photo, et j’ai même pu voir deux itasha (une décorée avec Tsumugi de K-on et une autre avec Fate de Nanoha). Mais comme elles quittaient le parking du sanctuaire, je n’ai pas eu le temps de les prendre en photo.

Mikoshi

Une surprise de taille attendait à la sortie du train : le mikoshi utilisé lors des festivals !

En ce qui concerne les ema, ces fameuses plaquettes de bois où on écrit un voeu et que l’on accroche ensuite, j’ai trouvé que par rapport à ma dernière visite du coin la quantité a pris le pas sur la qualité et l’originalité. Je me demande d’ailleurs ce qu’ils font des anciens ema des années précédentes… Certains avaient été tout de même décorées avec des shitajiki ou encore des poupées !

Voici donc pour terminer une petite sélection de ces ema. Le reste est, comme d’habitude, dans l’album photo dédié. :3

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12 commentaires

  1. C’est beaucoup pour un phénomène aussi récent que Lucky Star, même si je peux comprendre que, à la base, les curieux veuillent voir les lieux qui ont servi de décors à la série ; que ceux qui n’ont jamais visité Kyoto en utilisant un tome de Negima comme guide me jettent la première pierre.
    Mais j’ai surtout l’impression que le temple est en passe de se voir consacré aux animes en général, et que d’ici peu, cela aura pris le pas sur Lucky Star, série qui sera probablement oubliée d’ici quelques années.

  2. Gemini > ce qui me fait penser que j’avais lu je ne sais plus ou que la ville voulait, a long terme, creer ses propres personnages d’anime et en faire les mascottes de la ville (parce qu’acheter les droits pour s’approprier les personnages de Lucky Star reviendrait bien entendu trop cher).
    Sinon je me demande ce que tout cela va devenir, car comme tu le dis, Lucky Star est une série qui sera probablement oubliée d’ici quelques années.

  3. Un peu d’accord avec Gemini : j’ai beau avoir particulièrement apprécié l’anime, je ne vois pas trop l’intérêt de ce « pèlerinage »…
    (ça ne s’adresse bien sur pas à l’auteur de ce blog qui me fait découvrir tout un tas de truc dont je ne soupçonnais pas l’existence ^^)

  4. La colorisation de Yuki est à tomber. Surtout sur bois, ça doit absorber les couleurs et baver un peu, mais non, reflets parfaitement maîtrisés.

    La dernière, celle en Anglais, est plutôt tragique. Ca résonne un peu comme un appel à l’aide désespéré « I also wish to meet à Nice girl like Konata ».

    D’ailleurs, même s’il est très probable que Lucky Star tombe plus ou moins dans l’oubli (la faute à sa nature, l’otaku de 2020 aura un mal de chien à saisir la majorité des références à la con), Konata va vraiment rester dans l’inconscient collectif.

  5. Faust > l’interet du pelerinage ? Y en a pas vraiment. Enfin je pense que la plupart des gens s’y rendent pour se rendre compte eux-memes de l’ampleur du phenomene. J’avoue que j’y suis allee principalement pour voir les dessins sur les plaquettes de bois. ;-) Reste a voir si, comme le dit Gemini, le temple sera consacre aux anime en general dans le futur.
    Apres il se passe la meme chose pour Hinamizawa/Shirakawa-go et le sanctuaire de la ville ou se deroule Kamichu, mais le phenomene est de moins grande ampleur (principalement parce que ces deux derniers lieux ne sont pas situes dans des coins tres frequentes ou proches de grosses villes).

    Fealakwen > j’avais pense la meme chose, j’imagine d’ici quelques annees les personnages de Lucky Star rester dans l’inconscient collectif mais pas la serie, au point d’oublier d’ou ils provenaient a l’origine.

    Juu-Ou Sama > non, jamais je ne ferai ca, meme si c’etait tentant. XD

  6. Personnellement ce qui m’étonne ce n’est pas le phénomène en lui même puisqu’on a aussi des équivalents en France (genre Etretat et Arsène Lupin) mais vraiment le fait que le phénomène aille jusqu’à s’inviter dans des lieux de culte… Là pour le coup, j’ai du mal imaginer quelque chose de semblable par chez nous O_o C’est pas considéré comme blasphématoire de mettre des trucs otakus partout dans un temple ? Surtout l’ema avec celle à poil en train de se sécher quoi !

  7. 2 ans déjà… ça passe vite.

    Katua > WAT ?? Il y a bien une Kagami qui sort de la douche et une autre qui lèche de la barbe-à-papa sur la joue de sa sœur… t’aurais pas fait un mix?

  8. Non, c’est toi qui interprête salacieusement des contenus innocents :P

    Il a écrit « sèche », et pas « lèche ».

  9. X4713R > honte à toi si tu avais lu « Surtout l’ema avec celle à poil en train de se lécher ». xD

    Katua > blasphématoire, je ne sais pas, surtout avec la différence culturelle. Mais j’aurais du mal à imaginer le même phénomène en Europe… si Lucky Star se déroulait en France et que le sanctuaire de Washinomiya était une église, aurait-on eu droit à des vitraux représentant des personnages d’anime ? :o

    De toutes façons je n’ai pas l’impression que les gens sont très regardants par rapport à cela, surtout si ca permet de rapporter de l’argent. Et puis ce genre d’ema risque peut-être plus de choquer les mères de famille qui se promènent dans le sanctuaire avec leurs enfants.

  10. C’est dingue…
    Mais le mec qui a écrit « je souhaite également rencontrer une jolie fille comme Konata prochainement » sur son ema m’a tué ^^
    En tout cas c’est très intéressant comme article, merci de partager ça :)

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