Bilan 2022 des Jeux Vidéo

Bilan 2022 des Jeux Vidéo

Voici comme chaque début d’année mon habituel bilan des jeux vidéo ! Il arrive avec un peu de retard parce que j’ai décidé cette fois-ci d’écrire un seul et unique (long) billet regroupant toutes mes impressions.

2022 était une année un peu particulière, et personnellement je n’ai pas vraiment terminé plus de jeux qu’en 2021 : une vingtaine seulement, on reste donc très loin de certaines années où j’atteignais largement le double.

C’est également la première fois que je publie un bilan dans lequel les jeux mentionnés sont tous sortis durant l’année en cours (une petite pensée pour mon pauvre backlog…), même si je n’ai pas non plus eu le temps de jouer à tout ce que je voulais : les titres qui m’intéressaient le plus sont tous sortis durant les derniers mois de l’année, et pour les autres je préfère attendre une baisse de prix.

Au niveau des consoles, si en 2021 j’avais enfin mis la main sur une PS5, en 2022 j’ai investi dans une Xbox Series S. Principalement pour profiter pleinement du Game Pass, qui m’a permis de découvrir quelques titres que j’aurais, en temps normal, complètement ignorés. Ce qui m’a fait franchir le pas, c’est surtout l’arrivée de la fibre chez moi vu qu’il s’agit avant tout d’une console sans lecteur de disque (je n’avais pas vraiment envie d’investir dans une Series X), et avoir enfin une vraie connexion internet va sûrement changer à long terme mes habitudes.

Mes jeux préférés de 2022

Pour la première partie de ce bilan, je vais revenir sur les jeux vidéo de 2022 qui m’ont laissé une impression positive. Bien entendu, tous les avis qui suivent restent purement subjectifs !


# Mon jeu de l’année : Elden Ring

Elden Ring
Disponible sur : PS4, PS5, Xbox Series, Steam

N’ayant pas suivi l’actualité à son sujet parce que je voulais me lancer dedans complètement à l’aveuglette, ça a donc été une très bonne surprise : j’attendais énormément cet Elden Ring, et il ne m’a pas déçue. J’ai surtout eu l’impression de jouer à un quatrième épisode de Dark Souls avec un monde ouvert, mais ce n’est pas un reproche, loin de là !

Elden Ring, je le compare à une pochette-surprise géante qui récompense la curiosité. J’ai adoré explorer le moindre recoin sans véritable but et errer là où je n’étais pas forcément censée aller, découvrir des donjons planqués là où on s’y attend le moins… Une véritable aventure qui met en avant un sens du mystère et de découverte qui fait plaisir, même si les donjons optionnels, notamment les catacombes, se ressemblent fortement et m’ont rappelé les donjons du calice de Bloodborne.

C’est aussi le premier jeu From Software que j’ai commencé directement en partant de rien, avec la classe « indigent », qui permet de démarrer l’aventure quasiment à poil : niveau 1, sans armure et avec seulement un gourdin pour arme. Je voulais profiter d’avoir un jeu avec un monde ouvert pour équiper mon personnage au fil de mes trouvailles, ce qui a rendu l’expérience encore plus intéressante. Ça m’a surtout appris à ne pas passer la majorité du temps planquée derrière un bouclier, comme dans les Dark Souls, d’autant plus que le gameplay récompense l’agressivité.

Le petit problème toutefois avec ce monde ouvert est qu’à force d’explorer sans but, on peut vite se retrouver avec un niveau bien supérieur à celui visiblement prévu dans certaines zones. J’ai fait le jeu sans suivre la progression recommandée, et j’ai tellement passé mon temps à explorer que j’étais aux alentours du niveau 100 lorsque je me suis enfin décidée à affronter le boss majeur de la seconde région… Et en parlant de boss, Radahn est celui que j’ai personnellement trouvé être le plus difficile de tout le jeu, et de loin. Il m’a bien demandé une trentaine d’essais avant d’en venir à bout, vu qu’on n’est pas forcément aidé entre les invocations de PNJ qui ne servent à rien et l’immense désert qui sert d’arène… Je ne suis donc pas étonnée qu’il ait été « nerfé » (même si un patch plus récent a visiblement rétabli sa puissance d’origine parce qu’il avait été affaibli par accident ?!).

Bref, Elden Ring c’est un peu comme un Dark Souls en plus accessible (on bloque face à un boss ? Il suffit d’aller ailleurs !), avec des quêtes de PNJ toutes aussi obscures et quasiment impossibles à faire sans suivre un guide, mais qu’est-ce que je me suis éclatée dessus. Je peux comprendre que l’on puisse être déçu par la formule identique à celle des Souls, mais personnellement en tant que fan de la série, ça ne m’a pas du tout gênée.

# Meilleure découverte : Witch on the Holy Night

With on the Holy Night
Disponible sur : PS4, Switch – site officiel

Je ne pensais pas du tout voir un jour débarquer officiellement en anglais en 2022 un visual novel de Type-Moon. L’annonce de ce portage de Witch on the Holy Night / Mahoutsukai no Yoru (avec une sortie mondiale simultanée !), censé fêter ses 10 ans, a donc été une énorme surprise. Disponible sur PS4 et Switch, je me suis jetée dessus sans vraiment rien savoir à son sujet, si ce n’est que l’histoire se déroule dans le même univers que Tsukihime.

Witch on the Holy Night m’a impressionnée dès les premières minutes. Ce visual novel est tout simplement somptueux, tant au niveau visuel que musical : c’est beau, c’est entièrement doublé et la bande-son est magnifique. Débutant de manière plutôt simple, on y suit le quotidien d’Aoko Aozaki, une mage qui vit dans un manoir reclus avec sa colocataire et mentor Alice Kuonji, une puissante sorcière. Soujuurou Shizuki, véritable péquenaud qui débarque de sa campagne profonde et a vécu éloigné de la société moderne, va se retrouver malgré lui mêlé à ces dernières après les avoir vu utiliser la magie, qui est censée être un art secret.

Pas de choix à faire ni de « route », ici : il s’agit avant tout d’un kinetic novel, c’est-à-dire un visual novel linéaire sans aucun embranchement. Ça démarre plutôt lentement et les premières heures peuvent être un peu laborieuses, mais une fois dedans, j’ai vraiment accroché. On finit par s’attacher à ce trio de personnages, ce qui n’était pas gagné pour ma part étant donné que chacun d’entre eux semblait correspondre au premier coup d’œil à un certain stéréotype (une tsundere, une kuudere…). Mais le personnage qui m’a le plus surprise est Soujuurou, finalement bien plus intéressant qu’il n’en a l’air.

Loin d’être le genre de visual novel au scénario surprenant avec des tonnes de rebondissements à tout bout de champ, il s’agit plutôt d’un titre avec une intrigue plus personnelle, voire intimiste, et des moments parfois très calmes et « tranche de vie » qui s’attardent surtout sur les interactions entre nos personnages. Ces passages calmes contrastent énormément avec les scènes d’action absolument fantastiques (notamment le chapitre 5) : j’ai été impressionnée par la mise en scène et la musique de ces dernières, et c’est assez surprenant de voir un visual novel avec des scènes d’action qui arrivent à être aussi dynamiques.

Au niveau de la traduction, il y a quelques fautes de frappe et de grammaire, mais ce qui m’a le plus étonnée est la romanisation des noms japonais, qui utilise ici la méthode Nippon-shiki au lieu de l’habituelle méthode Hepburn : on se retrouve donc par exemple avec « Sizuki » au lieu de Shizuki ou encore « Fumidsuka » pour Fumizuka.

With on the Holy Night

J’ai en tout cas vraiment aimé ce Witch on the Holy Night : c’est une œuvre à la fois fascinante et envoûtante, un peu mélancolique, et avec un bon mélange de drame, d’action et d’humour. C’est aussi un visual novel qui sert de bonne porte d’entrée pour quiconque voudrait découvrir le Nasuverse, ses explications détaillées sur certains éléments récurrents aidant beaucoup. Maintenant, il n’y a plus qu’à espérer que le remake récent de Tsukihime débarque lui aussi en Occident en anglais…

# La suite qui divise : Kuro no Kiseki II ~ Crimson Sin

Kuro no Kiseki II ~ Crimson Sin
Disponible sur : PS4, PS5, Steam

Ayant trouvé le premier Kuro no Kiseki assez chouette, je me suis donc jetée sur sa suite, mais sans vraiment suivre les informations à son sujet tellement Falcom a tendance à spoiler le scénario dans ses bandes-annonces officielles. Et c’était bien sympa, sans être non plus la conclusion que j’attendais : je pensais réellement que ce nouvel arc narratif de la longue saga des Legend of Heroes n’allait s’étaler que sur deux volets. Il s’agit en fait plutôt d’un épisode avec une histoire un peu à part, une sorte de pause narrative avant le troisième Kuro no Kiseki, qui est déjà prévu et devrait (normalement !) être la conclusion de cette trilogie.

Si au niveau du scénario et des antagonistes j’ai une préférence pour le premier Kuro no Kiseki, en termes de gameplay j’ai tout de même préféré ce second volet. D’une part parce que le jeu a cette fois-ci été optimisé sur PS5 dès sa sortie (le premier volet ramait avec son 30 fps instable, et il aura fallu attendre un patch assez tardif pour régler le problème…) ; d’autre part parce qu’il propose quelques petits changements qui bouleversent un peu la formule habituelle, notamment le fait que l’on ne contrôle pas toujours le même groupe de personnages. Ce qui permet d’ailleurs de développer davantage ces derniers et de donner des interactions plutôt intéressantes.

Le scénario en lui-même se laisse suivre, mais j’ai surtout apprécié les « connect events » (l’équivalent des « bonding events » de Trails of Cold Steel), qui sont à mon avis les plus intéressants de la série. Quant à la structure en elle-même de ce Kuro no Kiseki, elle repose sur un nouvel élément de gameplay qui entre dans le domaine du spoiler et dont je n’ai pas été très fan : ça tue complètement la moindre tension car il n’y a pas vraiment de danger à proprement parler pour nos personnages.

Au niveau des combats, j’ai trouvé ces derniers un peu plus équilibrés, mais aussi plus difficiles que ceux des précédents volets : ça m’a fait tout drôle de voir certains ennemis complètement détruire mon équipe en mode normal. Je retiendrais également le boss de fin, à la mécanique de gameplay particulièrement originale et inattendue.

Au final, c’est un titre sympa que j’ai bien apprécié et sur lequel je ne me suis jamais ennuyée (à part peut-être le chapitre 3…), mais c’est clairement un jeu qui divisera les fans de la saga : il s’agit d’un épisode qui ne fait pas vraiment avancer l’intrigue principale et ne répond pas à certaines questions que l’on pourrait se poser à la fin du premier volet, avec quelques éléments au niveau de son scénario qui ne plairont pas à tout le monde.

# Remake préféré : Live A Live

Live A Live
Disponible sur : Nintendo Switch

28 ans après sa sortie sur Super Famicom, voilà que débarque officiellement en Occident un remake de Live A Live (et en français !). Étant une grande fan du jeu original, je me suis bien évidemment jetée dessus à sa sortie.

Il s’agit d’un joli remake en HD-2D qui a plutôt été soigné, avec en bonus la présence d’un doublage à la fois en anglais et en japonais, chose à laquelle je ne m’attendais pas du tout. En tout cas, quel plaisir d’y rejouer en 2022 : je pensais que ça allait prendre un petit coup de vieux, surtout au niveau des combats, mais finalement pas tant que ça.

Ce RPG original propose plusieurs scénarios plus ou moins longs avec à chaque fois un héros différent issu d’une époque elle aussi différente (qui va de la préhistoire au futur lointain), pour finalement tous les réunir lors du chapitre final. Je le trouvais déjà assez en avance sur son temps, notamment au niveau de sa structure (chaque chapitre propose des mécaniques de gameplay différentes), et ce remake n’a clairement pas à rougir face à certains RPG modernes. Quelques petits côtés frustrants propres à la version d’origine sont toutefois toujours là, que ce soit les pics de difficulté aléatoires lors de certains passages ou encore un chapitre final qui peut vite devenir laborieux, mais ça a été un réel plaisir de redécouvrir ce Live A Live.

Bref, le jeu original était déjà l’un de mes RPG préférés, et ce remake n’a absolument pas changé mon avis à son sujet. Maintenant, je croise fortement les doigts pour que Square Enix ressorte également de ses placards ses autres RPG obscurs sur Super Famicom, comme Treasure of the Rudras ou encore Bahamut Lagoon.

# Meilleure surprise : Even if Tempest

Even if Tempest
Disponible sur : Nintendo Switch – site officiel

S’il y a bien un visual novel que je n’attendais absolument pas au tournant, c’est celui-ci : il était très bas dans ma liste de priorités sachant qu’on le doit à Voltage, un studio spécialisé dans des otome games à l’intérêt plus que discutable (pour rester polie). Et à ma grande surprise, j’ai beaucoup aimé. D’une part grâce à son scénario plutôt bien rythmé, mais aussi grâce à ses personnages, tous intéressants et attachants.

Je ne m’attendais pas non plus à un jeu avec des thèmes aussi sombres. Les premières minutes nous mettent directement dans le bain : notre héroïne, Anastasia, n’a pas vraiment eu de chance dans la vie. Maltraitée par sa belle-mère depuis son plus jeune âge, elle a vécu longtemps enfermée dans un grenier. Le seul moment où elle trouve un semblant de liberté, elle se retrouve malheureusement mêlée à une conspiration qui la dépasse : elle est jugée comme sorcière et finit brûlée vive sur le bûcher. Au moment de sa mort, son désir de vengeance la conduit dans l’au-delà auprès d’un mystérieux allié, qui lui fait don d’un pouvoir lui permettant de remonter le temps : le « Fatal Rewind ». En échange de ce cadeau, elle doit l’aider à combattre une sorcière, qui semble détester l’humanité toute entière.

J’ai trouvé le scénario absolument passionnant. J’ai beaucoup aimé suivre l’évolution et le développement d’Anastasia, et ce jeu m’a à la fois rappelé Steins;Gate et Re:Zero ; surtout ce dernier, en fait, car le pouvoir de notre héroïne lui permettant de remonter le temps ne s’active qu’à chaque fois qu’elle meurt. Cet otome game qui sort des sentiers battus n’est tout de même pas aussi edgy qu’il en a l’air, et on y retrouve des passages assez drôles et amusants (le pétage de plombs de certains personnages m’a même fait exploser de rire tellement ça va assez loin dans l’exagération), ainsi qu’un aspect romance assez en retrait par rapport aux jeux du même genre.

À noter que loin d’être un simple visual novel, Even if Tempest propose également des phases d’enquête et des procès. Organisés par le principal antagoniste du jeu, ces procès rappellent un peu Ace Attorney, mais également Danganronpa pour le côté « élimination ». Ce sont des passages que j’ai beaucoup aimés, d’autant plus qu’on a la possibilité d’incarner différents « rôles » suivant les routes des personnages.

J’ai tout de même quelques reproches à faire à ce jeu : j’ai eu de nombreux crashs durant le prologue (une bonne quinzaine). Ça dépend visiblement du modèle de sa Switch, mais le dernier patch correctif a normalement réglé ce problème. L’autre point négatif concerne l’intrigue : quelques points importants sont vite passés aux oubliettes, notamment tout ce qui concerne la belle-mère de l’héroïne, et certains mystères restent sans réponse. On sent que le jeu était un petit peu trop ambitieux, et il aurait largement gagné à être un peu plus long (le chapitre final est littéralement une F.A.Q. qui tente de boucher les trous du scénario).

Au final, j’ai vraiment beaucoup aimé cet otome game dont je n’attendais absolument rien du tout : il est loin d’être parfait, mais ça a été l’une de mes meilleures surprises de 2022.

# Tactical-RPG de l’année : Triangle Strategy

Triangle Strategy
Disponible sur : Steam, Switch

En 2022, nous avons eu droit à un bon paquet de T-RPG : Tactics Ogre Reborn, The DioField Chronicle, Digimon Survive, Relayer, Front Mission 1st Remake… Impossible pour ma part de jouer à la majorité, mais de ceux que j’ai pu faire, Triangle Strategy est celui qui m’a le plus marquée. Principalement parce que je n’en attendais pas grand-chose, sa première démo jouable sortie ne m’ayant pas plus donné envie que ça (je m’étais même ennuyée dessus…).

Cette curiosité en HD-2D a finalement été une très bonne surprise : une intrigue prenante dans laquelle je me suis retrouvée très investie, un gameplay plus complexe que prévu… J’ai également apprécié sa rejouabilité, le scénario mettant en avant des passages avec des choix cornéliens où on se retrouve la majorité du temps à choisir la solution la « moins pire » ; en tout cas, ça a été mon cas, sachant que ces choix permettent de bifurquer vers des embranchements différents qui ont un impact sur la suite de l’aventure.

Je me suis vraiment attachée à ce petit groupe de personnages et j’ai bien aimé suivre le destin de Serenor, héritier de l’une des trois maisons principales de son royaume, et qui essaye tant bien que mal d’éviter les conflits et tensions politiques avec les dirigeants des pays voisins. S’il y a toutefois une chose à laquelle je ne m’attendais pas, c’est le fait qu’il y ait quasiment autant de dialogues que de combats ; personnellement, ça ne m’a pas gênée, bien au contraire, mais je peux comprendre que le fait de se retrouver avec un T-RPG aussi verbeux puisse rebuter.

Le gameplay n’est pas en reste, avec un système de classes et de progression similaire à ce que l’on peut trouver d’autres titres du même genre, et ses mécaniques qui semblent être simples à première vue sont finalement plus intéressants qu’elles n’en ont l’air : j’ai vraiment apprécié le fait que chaque personnage possède des capacités qui leur sont propres.

Ce Triangle Strategy a donc été très bonne surprise, ainsi que l’un de mes jeux préférés de l’année.

# Rédemption de l’année : Star Ocean – The Divine Force

Star Ocean - The Divine Force
Disponible sur : PS4, PS5, Xbox Series, Steam – site officiel

Je n’attendais absolument RIEN de ce sixième volet de la saga de Tri-Ace, surtout après cet étron de Star Ocean – Integrity and Faithlessness, mais j’ai tout de même voulu lui laisser une chance… et je me suis bien amusée dessus ! C’était bien meilleur que le précédent volet, ce qui n’est pas un exploit en soi, mais je ne m’attendais pas non plus à également le préférer à Star Ocean 4.

Ce Star Ocean m’a donné l’impression de jouer à un jeu PS2 des années 2005 qui aurait été oublié au fin fond d’un placard et serait sorti avec une bonne quinzaine d’années de retard. Il a vraiment un charme particulier, un petit côté qui rappelle avec nostalgie certains RPG d’une autre époque, même si c’est involontaire. Le jeu en lui-même est plutôt inoffensif : le scénario se laisse suivre, la bande-son signée Motoi Sakuraba propose des thèmes assez sympas et les personnages sont plus ou moins intéressants ; au moins, ils ne m’ont jamais énervée (à part peut-être Nina…). Quant au héros, Raymond, j’aime bien sa personnalité et il est probablement le protagoniste que j’ai préféré de tous les Star Ocean, malgré son horrible modèle 3D qui lui donne l’air d’être en permanence constipé.

Les combats sont également très dynamiques et amusants, notamment grâce aux nouveautés apportées par le système D.U.M.A., qui rend par ailleurs tout le côté exploration bien plus agréable. Le système de création d’objets propre à la série n’est pas en reste, et j’ai une fois de plus passé pas mal de temps dessus à essayer de créer des armes complètement pétées qui permettent de rouler sur les boss du jeu. Il y a tout de même des défauts difficiles à ignorer (les menus pas vraiment ergonomiques, le système de verrouillage, l’IA des personnages que l’on ne contrôle pas, les quêtes secondaires d’un intérêt discutable…), le pire étant la taille de la police de caractères à l’écran, absolument minuscule.

Ce Star Ocean est donc un RPG largement dispensable mais assez sympa, avec un dernier tiers qui pourrait rebuter vu la longueur des cinématiques (et la tonne de dialogues qui va avec), mais je me suis bien plus amusée dessus que sur d’autres jeux de 2022 que j’attendais davantage.

# Le come-back réussi : Return to Monkey Island

Return to Monkey Island
Disponible sur : PS5, Switch, Xbox Series, Steam

L’année 2022, c’était aussi le grand retour de Monkey Island, avec un nouvel épisode derrière lequel on pouvait retrouver les créateurs de la série originale (une trentaine d’années plus tard, tout de même) : et ça, ça se fête. C’est une série qui me tient à cœur, et j’avais hâte de jouer à ce nouveau volet qui avait été annoncé comme étant une véritable suite à Monkey Island 2, mais sans forcément exclure les événements des épisodes plus récents développés par des studios différents. Avec au passage un style visuel résolument plus moderne qui aura largement fait parler de lui.

Le scénario ne chamboule pas vraiment la formule : on incarne une fois de plus le pirate Guybrush Threepwood, qui part (encore) à la recherche du secret de l’île aux Singes. Les clins d’œil sont nombreux, et même si on peut y jouer sans n’avoir jamais touché à la série (un résumé des principaux événements des différents volets est disponible dans les menus), cette suite s’apprécie davantage en ayant joué aux deux premiers Monkey Island : c’est bourré de références qui ne parleront qu’aux plus nostalgiques.

On retrouve ici tout ce qui a fait le succès de la série : des puzzles, des énigmes plus ou moins farfelues, des anachronismes, mais aussi une bonne dose d’humour absurde. On notera également la présence d’un mode facile qui propose des énigmes plus simples, ainsi qu’un système d’indices optionnel assez pratique : ce Monkey Island est plus accessible, mais il ne sacrifie pas pour autant sa difficulté.

Entre la narration et l’humour au top, ce nouvel épisode a donc été une grosse bouffée de nostalgie : ça va peut-être loin en termes de fan service, et ce n’est peut-être pas le jeu qu’espéraient les fans de la première heure, mais personnellement j’ai beaucoup aimé. Une sorte de retour aux sources parfois très meta (l’un des puzzles du jeu n’est autre que le système anti-copie du tout premier Monkey Island) avec une conclusion qui ne plaira pas forcément à tout le monde, mais qui finalement prend tout son sens après avoir lu le message secret des développeurs qui se débloque une fois l’aventure terminée.

# Rétro-découverte de l’année : Lair Land Story Remake

Lair Land Story Remake
Disponible sur : Switch, Steam

Les raising sims, c’est mon péché mignon. J’aime beaucoup ces jeux à la Princess Maker dans lesquels on passe son temps à gérer des statistiques tout en s’occupant de l’éducation d’un personnage, avec à la clé de multiples fins suivant ses choix. Lair Land Story est d’ailleurs un clone de la série des Princess Maker, et plus particulièrement du quatrième épisode : originellement sorti sur PSP et PC, ce remake a vu le jour en 2020 sur Steam et Switch, et je ne m’attendais absolument pas à voir une version anglaise en 2022.

L’héroïne est ici Chilia, une jeune fille amnésique qui possède de puissants pouvoirs dont elle ignore l’origine. Découverte dans un temple abandonné par Herol, un célèbre héros, ce dernier va la prendre sous son aile afin d’éviter qu’elle n’utilise ses mystérieux pouvoirs à mauvais escient. Le jeu se déroule sur une période de quatre ans, période durant laquelle on doit organiser le quotidien de Chilia (petits boulots, éducation, aider à la reconstruction du royaume), gérer son stress (si sa motivation est proche du zéro, elle peut refuser de travailler, ou dans le pire des cas, saccager sa chambre…), mais aussi et surtout développer sa personnalité et ses compétences.

Au terme de ma première partie et en gérant mes statistiques complètement au hasard, Chilia est devenue exploratrice/archéologue, ce qui finalement était nettement plus intéressant que la fin que j’avais obtenue dans mon tout premier Princess Maker (où ma pauvre héroïne avait fini gardienne de cimetière ?!). En revanche, obtenir une fin spécifique est très difficile, et j’ai pris peur en regardant la solution sur un site : certaines fins dépendent non seulement de ses statistiques, mais aussi d’événements qui se déclenchent de manière complètement aléatoire…

Bref, c’est un jeu de niche que j’ai plutôt bien aimé, mais j’aurais énormément du mal à le recommander : ça reste tout de même un pur produit de son époque, avec des menus peu ergonomiques ainsi qu’une boucle de gameplay assez archaïque (et une traduction anglaise elle aussi un peu bancale !).

# Le meilleur jeu avec des chats : Stray

Stray
Disponible sur : PS4, PS5, Steam

Stray est un jeu indépendant que j’attendais avec curiosité, principalement parce que l’on y incarne un chat errant dans une ville cyberpunk, et plus largement dans un monde post-apocalyptique où les humains auraient disparu. Et c’était bien sympa !

Véritable jeu d’exploration à base d’énigmes, plutôt minimaliste tant dans sa présentation que dans son gameplay étant donné que l’on incarne un simple chat, j’ai vraiment apprécié cette expérience plutôt unique : on peut miauler, faire ses griffes, dormir, et bien entendu passer son temps à renverser des objets. En revanche, je n’ai pas été très fan des courses-poursuites assez stressantes surtout présentes dans la seconde moitié du jeu, où il faut éviter des créatures qui dévorent littéralement tout ce qui bouge : n’ayant pas du tout suivi l’actualité de ce jeu, je m’attendais à quelque chose de nettement plus contemplatif et relaxant.

Ce Stray a donc été une bonne petite découverte intéressante, d’autant plus qu’il a le bon goût de ne pas s’éterniser inutilement (environ 5 heures en ligne droite pour le terminer). Une aventure simple, efficace, mais également touchante.

# Dernière bonne surprise de l’année : Chained Echoes

Chained Echoes
Disponible sur : PS4, PS5, Switch, Xbox Series, Steam – site officiel

J’ai l’impression que ce petit RPG a débarqué de nulle part : personnellement, je n’en avais jamais entendu parler jusqu’à sa sortie, début décembre. Le bouche-à-oreille très positif m’a donné envie d’y jouer, mais le fait qu’il soit disponible sur le Game Pass a également beaucoup aidé. Et ça a été une bien bonne surprise, d’autant plus que le jeu a été développé par une seule personne (sur une période de 7 ans, tout de même), ce qui est impressionnant au vu du résultat.

Je suis souvent sceptique vis-à-vis de certains RPG indépendants qui semblent avant tout miser sur le côté rétro et nostalgique. La plupart du temps, ma première réaction est « encore un RPG occidental qui veut profiter des fans de l’époque de la Super Nintendo », mais ce Chained Echoes s’en sort très bien : il a beau être bourré de références aux RPG de l’époque (Chrono Trigger, Terranigma et FF6 en tête… surtout Chrono Trigger, en fait), il arrive à se démarquer et à avoir sa propre personnalité.

C’est aussi un RPG qui nous plonge dès ses premières minutes directement dans le bain, sans temps mort. Tout va très vite, et on passe le début de l’aventure à alterner entre différents protagonistes suivant l’avancée de l’intrigue : je n’ai absolument pas senti passer mes premières heures dessus. Le scénario se laisse suivre, et le gameplay avec ses combats au tour par tour n’est pas en reste, même si la méthode de progression est différente des RPG habituels ; pas de montée en niveaux traditionnelle ici, nous avons à la place des récompenses sous forme d’éclats de grimoires qui permettent de booster nos personnages, et qui s’obtiennent après certains boss ou quêtes.

Il y a en tout cas quelque chose de vraiment très addictif dans ce jeu. J’aurais un peu du mal à expliquer pourquoi vu qu’il reste dans le fond assez classique et emprunte beaucoup à d’autres titres du même genre, mais le fait d’avoir l’impression de jouer à un RPG de l’époque avec les améliorations du jeu vidéo moderne (sauvegardes automatiques, téléportation accessible depuis n’importe où) aide beaucoup, et les indications lors des combats sont assez appréciables : les faiblesses des monstres sont affichées directement à l’écran, et on sait automatiquement si on peut dérober ou non un objet sur eux.

Bref, Chained Echoes est un joli hommage intéressant et très prenant qui mérite ses nombreuses critiques positives, avec en bonus de jolies musiques et un style graphique plutôt classique mais très soigné.

J’en attendais davantage

Je vais cette fois-ci revenir sur les jeux de 2022 que j’ai plus ou moins appréciés, mais pour lesquels mon avis reste mitigé : pour certains d’entre eux, c’est parce que mes attentes étaient relativement élevées.


# Pokémon Écarlate

Pokémon Écarlate
Disponible sur : Nintendo Switch

Ce Pokémon est un jeu paradoxal. D’un côté, cet épisode propose une structure un peu différente, avec un véritable monde ouvert qui permet de progresser librement à travers trois gros objectifs différents (défier les arènes de la région, affronter la Team Star, enquêter sur des épices secrètes gardées par de puissants Pokémon) : c’est une vraie bouffée d’air frais, avec un véritable sentiment d’aventure.

Mais d’un autre côté, ce nouveau Pokémon est, d’un point de vue graphique et technique, un jeu qui fait peine à voir. Le précédent volet auquel j’ai joué, Pokémon Épée, avait déjà de gros soucis à ce niveau-là, mais j’ai trouvé que c’était ici encore pire. Est-il sorti beaucoup trop tôt ? Est-ce une question de budget ? Ça reste en tout cas un épisode étrange ; c’est probablement l’un des jeux Pokémon les plus intéressants que j’ai pu faire, mais techniquement, c’est aussi le plus honteux (ralentissements, bugs, saccades, problèmes de collision…), et c’est un aspect qui a vraiment eu un gros impact négatif sur mon appréciation globale : ça ne m’a absolument pas donné envie d’y replonger une fois l’aventure principale terminée. Et c’est assez déprimant de se dire que ce sera probablement la même chose avec le prochain Pokémon étant donné que ça n’empêche pas chaque nouvel épisode de se vendre par palettes entières…

# Digimon Survive

Digimon Survive
Disponible sur : PS4, Switch, Xbox Series, Steam

Annoncé en 2018 puis maintes fois repoussé, ce nouvel épisode censé fêter les 20 ans de la série d’animation originale a enfin débarqué en 2022. Mais est-ce que l’attente en valait le coup ? D’un côté, c’est un jeu aux thèmes intéressants et souvent sombres, où la mort ne rôde pas bien loin de notre groupe d’adolescents. D’un autre côté, ça aurait pu être tellement meilleur : certains personnages sont agaçants, les combats sont simplifiés à l’extrême et l’intrigue est bourrée de longueurs ; on sent que certains passages ne sont là que pour faire office de remplissage.

Le jeu en lui-même est par ailleurs un mélange de Tactical-RPG et de visual novel, mais je le considère davantage comme un visual novel : à ce niveau-là, c’est plutôt similaire à la série des Utawarerumono (environ 70 % de textes et 30 % de combats), ce qui personnellement ne m’aurait pas gênée si le scénario était tout aussi passionnant que celui de cette dernière… Et malheureusement, on ne peut pas non plus compter sur les combats pour relever le niveau : ils sont beaucoup trop simples, sans réelle profondeur et ne demandent pas vraiment de stratégie. Tant pis.

# Chrono Cross – The Radical Dreamers Edition

Chrono Cross - The Radical Dreamers Edition
Disponible sur : PS4, Switch, Xbox Series, Steam

Étant donné que Chrono Cross fait partie de mes RPG favoris, j’attendais avec impatience ce remaster tout en français, avec en bonus son spin-off Radical Dreamers. Malheureusement, si le cœur du jeu reste le même et que j’ai aimé y rejouer, je n’ai pas pu m’empêcher de trouver cette nouvelle édition comme une opportunité ratée.

Techniquement, on y retrouve les mêmes problèmes que la version PlayStation d’origine : des ralentissements, un framerate instable… On a tout de même droit à une remasterisation des musiques, des portraits des personnages remis au goût du jouer et les habituelles fonctionnalités améliorant le confort de jeu (comme la possibilité de désactiver les combats aléatoires ou encore de donner un taux d’esquive de 100 % à ses personnages), mais j’ai vraiment l’impression que Square Enix a fourni ici le strict minimum. Quant à la traduction française, elle est plutôt réussie malgré quelques choix étranges, comme Poshul qui devient Chiquita ou encore Wazuki qui s’appelle désormais Georges (???).

Bref, d’un côté j’aurais aimé un peu plus d’efforts pour ce remaster, même si ses problèmes techniques sont visiblement liés au code original du jeu ; mais d’un autre côté, je suis quand même contente que Chrono Cross soit enfin disponible officiellement en Europe.

# Rune Factory 5

Rune Factory 5
Disponible sur : Switch, Steam

Je l’attendais énormément, et au vu des nombreux retours je m’attendais à des performances pas terribles sur Switch… Eh bien c’était encore pire que ce que je m’étais imaginée ! Mon seuil de tolérance par rapport aux chutes de framerate et autres ralentissements étant malheureusement peu élevé à cause de mes problèmes de motion sickness, ça n’a donc pas raté : y jouer m’a littéralement donné le mal des transports. Sachant que la version européenne contient tous les patchs correctifs de la version japonaise, je n’ose même pas imaginer à quoi devait ressembler le jeu à sa sortie dans son pays d’origine… J’ai quand même miraculeusement tenu une dizaine d’heures, mais j’ai jeté l’éponge dès qu’une version Steam a été annoncée. Je n’ai donc pas hésité à revendre ma version Switch pour le reprendre sur PC, et là, j’ai enfin pu en profiter pleinement : enfin un framerate bien plus stable, pas de ralentissements, et surtout, des temps de chargement nettement plus courts.

Concernant le jeu en lui-même, ce cinquième volet propose un mélange de RPG et de simulation de ferme toujours aussi addictif. Malheureusement, au niveau des nouveautés, on repassera : j’ai souvent eu l’impression de jouer à une version 3D de Rune Factory 4 tellement c’est calqué dessus, tant en termes de contenu qu’au niveau de son déroulement. Je ne regrette tout de même pas d’y avoir joué, mais d’un autre côté je me dis que j’aurais mieux fait d’acheter Harvestella à la place…

# Xenoblade Chronicles 3

Xenoblade 3
Disponible sur : Nintendo Switch

J’attendais avec un peu d’appréhension ce troisième volet : j’avais adoré le premier Xenoblade, mais j’avais été assez déçue par le second volet, principalement à cause de ses personnages (Rex et Mythra en tête) et de certains passages dignes des pires clichés issus de l’animation japonaise. Heureusement, ce Xenoblade 3 donne une meilleure impression dès les premières heures : on a droit à des personnages nettement plus attachants, un tout nouveau système de classe et un scénario qui s’annonce un peu plus prenant.

Et malgré tout cela, j’en suis ressortie plutôt… dubitative. Peut-être à cause d’un côté exploration moins intéressant (ça manque d’originalité), des antagonistes que j’ai trouvés être les pires de la série, un gameplay qui finit par lasser ou encore sa bande-son qui m’a moins marquée par rapport à celle des précédents volets. J’avais beaucoup aimé les premiers chapitres, ainsi que l’ascenseur émotionnel qu’était ce fameux (et très long) chapitre 5 ; mais le dernier tiers du jeu a fini par me lasser tellement j’ai trouvé que ça devenait de moins en moins intéressant, avec un scénario et des thèmes philosophiques qui finissent par sentir le réchauffé. En terminant ce Xenoblade 3, ma première réflexion a surtout été « tout ça pour ça ». Pourquoi ce troisième épisode existe-t-il ? Qu’apporte-t-il réellement à la saga ? J’en suis donc ressortie un peu blasée, mais c’est peut-être aussi parce que j’en attendais beaucoup par rapport aux critiques largement positives (j’y ai joué bien après sa sortie)…

# Bayonetta 3

Bayonetta 3
Disponible sur : Nintendo Switch

J’avais bien aimé le tout premier Bayonetta, et j’ai adoré le second. Et ce troisième épisode ? Eh bien… Je suis assez mitigée. Ce volet propose quelques originalités, comme la possibilité de contrôler directement les démons de notre héroïne, mais j’ai largement été moins fan de ces passages où on se retrouve soudainement avec des phases de shoot’em up, un jeu de rythme ou encore un mini-jeu d’espionnage en 2D. On peut dire que le gameplay est varié, mais personnellement j’ai vraiment détesté le mini-jeu avec Jeanne, qui est malheureusement obligatoire. Au niveau des personnages, on se retrouve aussi à contrôler lors de certains chapitres Viola, mais je n’ai absolument pas du tout aimé son gameplay (ni le personnage, d’ailleurs).

Heureusement que je ne joue pas à Bayonetta pour son histoire, car au niveau du scénario ce n’était pas terrible ; même si j’ai plutôt bien aimé le principe des univers parallèles, qui permettent de croiser différentes Bayonetta dans des régions différentes : je ne serai d’ailleurs pas contre un spin-off avec la Bayonetta française comme héroïne, qui est absolument fabuleuse. Globalement, j’ai trouvé la direction artistique peu inspirée (et le design des nouveaux ennemis très laid), mais heureusement, les combats rattrapent le reste : c’est fluide et il y a un côté spectacle omniprésent. Au final, ce troisième volet est clairement le Bayonetta que j’ai le moins aimé, mais ça ne m’a pas empêchée de m’être bien amusée dessus.

# Splatoon 3

Splatoon 3
Disponible sur : Nintendo Switch

En 2015 était sorti le premier Splatoon sur Wii U. Une véritable drogue dure sur laquelle j’avais passé plusieurs centaines d’heures. C’était fun, c’était un petit vent de fraîcheur dans l’univers du jeu vidéo, bref j’avais adoré. Deux ans plus tard sortait Splatoon 2, sur Switch : une « suite » qui débarque rapidement et donne plutôt l’impression de jouer à une version 1.5, mais ça n’empêchait pas le jeu d’être toujours aussi addictif.

En 2022 débarque enfin Splatoon 3. Et… c’est une fois de plus la même chose, à vrai dire. C’est toujours aussi amusant et prenant, mais impossible d’ignorer cet arrière-goût de réchauffé. Quelques nouveautés sont de mise, et le mode solo de cet épisode est très sympa, mais je ne cache pas que j’en attendais nettement plus. Ça reste donc un jeu addictif, mais sans grosse surprise : quand on se retrouve avec un troisième volet qui ne réinvente rien, l’enthousiasme n’est forcément plus trop là.

# Immortality

Immortality
Disponible sur : Xbox Series, Steam

Si je me suis lancée dans Immortality, c’est principalement suite aux nombreuses critiques très positives à son sujet. J’avais bien apprécié Her Story, du même créateur, un titre original dans lequel on devait en gros utiliser une base de données remplie de clips vidéo afin de comprendre l’histoire d’une jeune femme : c’était à nous d’affiner les recherches afin de découvrir par nos propres moyens le fin mot de l’histoire. Cette expérience narrative se retrouve plus ou moins dans Immortality, avec toutefois une approche un peu différente. Le but est ici de découvrir la vérité sur la mystérieuse actrice Marissa Marcel, à travers trois films dans lesquels elle a joué, mais qui n’ont jamais vu le jour.

Autant c’est extrêmement bien réalisé et très bien joué, autant l’expérience en elle-même était… d’un ennui profond. Grosso modo, le gameplay se résume ici à sélectionner un élément d’une vidéo pour débloquer une autre vidéo (certaines demandent de faire un peu plus d’attention car elles cachent quelques secrets), mais au final j’ai surtout eu l’impression de regarder trois films dans le désordre en passant la majorité du temps à cliquer au hasard à l’écran. Cet Immortality propose tout de même quelques éléments de surprise, mais entre le scénario fumeux qui se cache derrière tout cela, la possibilité d’atteindre la fin plus rapidement que prévu sans le faire exprès et cette « enquête » un poil soporifique, j’ai vraiment eu du mal à accrocher. C’est dommage parce que ça reste tout de même un bel hommage au cinéma et une œuvre très ambitieuse, mais avec du recul je pense que j’aurais préféré une expérience sous forme de FMV plus classique…

C’était très moyen mais ça se laisse jouer

# Eiyuden Chronicle: Rising

Eiyuden Chronicle: Rising
Disponible sur : PS4, PS5, Switch, Xbox Series, Steam

Ce petit titre intéressant sert en fait de prologue à Eiyuden Chronicle: Hundred Heroes, la suite spirituelle de la série des Suikoden qui devrait débarquer courant 2023. Une sorte d’amuse-bouche assez inoffensif sous forme de Metroidvania aux allures de hack & slash, dans lequel on incarne une « fouilleuse de trésors » nommée CJ. Assez classique tant au niveau de son scénario que de son gameplay, ça reste tout de même assez sympa.

J’ai surtout apprécié ici les personnages, tous attachants, que ce soit aussi bien le trio de protagonistes (il y a un kangourou !) que les nombreux PNJ que l’on va aider au fil de cette courte aventure (une quinzaine d’heures environ). En revanche, il ne faut pas être allergique aux quêtes secondaires vu qu’elles composent la majorité du jeu, ainsi qu’aux nombreux allers-retours nécessaires pour récupérer certains matériaux et ingrédients (heureusement, il y a un système de téléportation plutôt rapide). J’ai davantage été gênée par le côté très linéaire de l’aventure, et la boucle de gameplay peut très rapidement devenir lassante et répétitive, mais cela reste tout de même un petit jeu assez charmant aux personnages très attachants.

# Maglam Lord

Maglam Lord
Disponible sur : PS4, Switch, Steam

Maglam Lord est l’exemple parfait du petit jeu de niche sans prétention. On incarne ici un puissant seigneur démoniaque (homme ou femme, au choix) qui se réveille dans un monde en paix où son espèce serait en voie de disparition ; c’est un jeu plutôt sympa pour celles et ceux qui aiment ce genre de titre aux personnages délirants et très expressifs, avec toutefois beaucoup plus de dialogues que ce à quoi je m’étais attendue.

C’est bourré d’humour, et il y a même un système d’affinité/romance, mais au niveau du gameplay je ne cacherai pas que ça reste très pauvre : si l’aventure est au départ plutôt facile, on va vite se retrouver au fil des chapitres à devoir grinder comme un malade dans le but de fabriquer des armes toujours plus puissantes. Les combats très répétitifs ainsi que les mini-donjons d’une laideur sans nom n’aident pas, et j’aurais même largement préféré que ce jeu soit à la place un pur visual novel : j’ai surtout apprécié ici ses personnages ainsi que son intrigue, qui est un minimum intéressante. Bref, ça ne vole pas bien haut, mais ce n’était pas non plus horriblement mauvais.

Déception de l’année

# Soul Hackers 2

Soul Hackers 2
Disponible sur : PS4, PS5, Xbox Series, Steam

Je n’en attendais absolument rien et j’ai quand même été très déçue. Suite spirituelle du premier Soul Hackers, on incarne ici Ringo, une entité synthétique créée par une intelligence artificielle dont le but est de stopper une catastrophe qui conduirait à la fin du monde.

J’ai vraiment eu du mal à rentrer dans l’intrigue tellement j’ai trouvé ça peu passionnant. Même problème avec les personnages : ils ne sont pas si intéressants que ça, et leurs relations restent superficielles (rien à voir avec le groupe de héros de Persona 5, par exemple), à part peut-être Ringo et Figue ; la faute à une intrigue qui ne les développe pas suffisamment et un scénario qui ne vole pas bien haut. Et ce n’est pas mieux du côté des antagonistes. Malheureusement, on ne peut pas non plus compter sur son gameplay pour rattraper le reste : nous avons droit à un nouveau système de recrutement de démons qui se veut être plus accessible mais que j’ai trouvé assez mal fichu, des combats sans aucun risque (le manque de système à la « Press Turn » se fait énormément ressentir) et qui restent très basiques… Le pire dans tout cela ? Les donjons vides et ultra répétitifs, notamment ceux de la matrice d’âmes des personnages. Ayant joué au jeu après le dernier gros patch de novembre, j’ai visiblement eu droit à sa version « améliorée » avec la possibilité d’accélérer les combats et de courir dans les donjons, donc je n’imagine même pas ce que devait donner la version de base.

Bref, je me suis énormément ennuyée sur ce RPG, qui aura été une grosse déception à tout point de vue : je ne retiendrais de ce titre que la sympathique Ringo.


Une fois n’est pas coutume, je vais terminer ce bilan en abordant brièvement les traductions de fans de jeux rétro qui ont débarqué en 2022 ! Il y a eu quelques nouveautés intéressantes à ce niveau-là, et certains titres méritent le détour (et puis parler de jeux de niche me manquait un peu).

Retour sur quelques traductions de fans sorties en 2022

  • Tokimeki Memorial (Super Famicom) : une traduction assez inattendue du tout premier épisode de la célèbre série de dating sims de Konami, et qui a eu une influence considérable à son époque. Seules les versions « Girl’s Side » avaient été traduites par des fans, mais c’est cette fois-ci au tour de la série originale d’avoir enfin droit à sa traduction en anglais.
  • Aconcagua (PlayStation) : un jeu d’aventure / point & click de Sony dans lequel on doit guider les survivants d’un crash dans les Andes. Une sortie aux États-Unis était visiblement prévue à la fin de l’année 2000, mais ça ne s’est jamais fait.
  • Yumimi Mix Remix (Sega Saturn) : j’ai été assez surprise de voir débarquer en 2022 la traduction de ce « dessin animé interactif », dont j’avais d’ailleurs parlé dans mon bilan 2019. Il s’agit d’une collaboration entre le studio Game Arts (Lunar, Grandia…) et le mangaka Izumi Takemoto.
  • Planet Laika (PlayStation) : cette fois-ci on part directement dans les bizarreries avec cette curiosité dans laquelle on incarne un chien anthropomorphe aux multiples personnalités qui voyage sur la planète Mars. C’est… très particulier.
  • Nora and the Time Studio (Nintendo DS) : ce RPG que l’on doit à Atlus est en fait très inspiré de la série des Atelier. Et ça a l’air mignon comme tout. On doit également le chara-design à Yūji Himukai, qui s’est occupé de celui des Etrian Odyssey.

Et ce sera tout pour ce bilan de l’année 2022 ! Il manque certains gros jeux que je compte faire un jour (le dernier God of War, Horizon Forbidden West…), mais aussi quelques titres qui ont un peu moins fait parler d’eux comme Atelier Sophie 2, Valkyrie Elysium, Harvestella ou encore Stranger of Paradise: Final Fantasy Origin (j’avais bien aimé la démo), et pour lesquels j’attendrai une baisse de prix. Sans oublier non plus les jeux que j’ai achetés mais que je n’ai même pas touchés : ça concerne un bon paquet de visual novels, mais également la version anglaise de Trails from Zero. Certains RPG sortis tardivement en 2022 et qui m’intéressaient beaucoup manquent également à l’appel (notamment Romancing SaGa: Minstrel Song Remastered et Tactics Ogre: Reborn), mais je compte y jouer cette année. Normalement.

Rendez-vous dans un prochain billet où je parlerai de mes attentes pour cette année 2023 (oui, nous sommes déjà en janvier… Mais mieux vaut tard que jamais !).

Atlus - Bonne Année 2023
Bonne Année 2023 ! (source)

9 commentaires

  1. Chaque année, c’est l’attente fébrile du bilan… où les jours passent et on se retrouve à vérifier le site quotidiennement le site en se demandant « mais y aura-t-il un nouvel article cette année ? ». Et bien oui ! Merci pour ton partage annuel, c’est toujours extrêmement plaisant à lire !

  2. Grosso modo même impression sur Pokemon Violet. Le monde est immense – sans doute trop, au bout d’un moment je me contentais de voler depuis le Mont Nappé pour atteindre mes objectifs – et le jeu possède plusieurs histoires parallèles ; j’ai particulièrement apprécié celle de la Team Star, pensant au départ voir une Team Rocket du pauvre, alors que j’ai trouvé leur arc inattendu et touchant. Par contre, c’est truffé de bugs, le jeu a notamment du mal à gérer son monde qui continue de fonctionner pendant les combats. Il y a aussi des passages dont je ne suis pas sûr qu’il était possible de les franchir au moment du jeu où je les ai passés, mais rendus possibles par les bugs une fois sur la monture. Je viens de terminer les histoires, je pense explorer les zones manquantes et commencer la collecte pour le pokedex, mais maintenant que le scénario est fini, je suis sans doute moins désireux d’y passer du temps.

  3. C’est toujours un plaisir de te lire, merci pour le partage. Je ne savais pas que Tokimeki Memorial avait été traduit, depuis le temps que je voulais y jouer! En voyant ton bilan, je vois qu’il me reste pas mal de jeux de 2022 à jouer. Compte tu jouer à Monochrome Mobius? J’y jouerais juste après Tokimeki.^^

    • Merci ! :D
      En effet Monochrome Mobius m’intéressait pas mal et je compte y jouer un jour, mais j’attends de voir si sa version anglaise va aussi sortir sur PS4/PS5 (pas vraiment envie d’y jouer sur PC ^^; )

  4. Salut ! Juste un petit mot pour te remercier de prendre le temps de faire ce récap’ de l’année. C’est toujours une agréable surprise tous les ans de voir ton blog ressortir de mes flux RSS et de découvrir plein de jeux dont je n’ai jamais entendu parlés…

  5. Ca doit faire pas loin de quinze ans que je viens voir ton blog une fois par an, pour le bilan annuel. C’est devenu une sorte de mini-pèlerinage finalement, bien sympa et moins fatiguant que les 88 temples de Shikoku.

    Ton antique et respectable radeau numérique aura tout traversé : l’époque de J-Pop trash, du blog du Raton, du haruisme, etc. On se donne rdv dans quinze ans quand nos petits-enfants inscriront ton site au patrimoine immatériel.

    Salutations de Tokyo, ancienne amie inconnue !

  6. Bonne année et merci pour ton bilan !
    Je te rejoins pas mal pour Elden Ring et Triangle Strategy (mon GOTY) qui sont d’excellents jeux.
    Pour Kuro 2, c’est assez particulier comme expérience Kuro 2, le jeu a des qualités et des défauts qu’on a pas l’habitude de trouver dans un Kiseki. La partie Gameplay est vraiment top et le jeu est hyper cohérent vis à vis de son « concept ». Mais à côté, ça n’a pas le côté mémorable que peut avoir les autres jeux de la série, y compris les pires.
    Tu dois être une des rares personnes avec qui je peux échanger à propos des Kiseki, et c’est assez particulier que ça se fasse sur des bilans annuels à chaque fois ! A dans 2 ans !

  7. Alors je n’ai joué à rien de ce bilan (ce qui doit être une première) mais comme toujours excellent travail de ta part qui donne envie de découvrir de nouveaux jeux ^^. Je verrais ça quand j’aurais une PS5 et fini les plus de 45 jeux que j’ai à faire sur PS4 XD.

    Par contre je retiens surtout que Mahōtsukai no Yoru que j’attends depuis bien une décennie est sorti en anglais et chez nous mais que je l’ignorais totalement… C’était la même pour P4 Golden sur PS4 d’ailleurs. Je ne suis vraiment pas l’actualité vidéo-ludique comme il faudrait.

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