Au départ je voulais parler de ASH ~ Archaic Sealed Heat, sauf que je n’ai toujours pas fini ce dernier vu qu’il s’avère être plus long que prévu (et la lenteur des combats n’arrange rien) : ce sera donc pour une prochaine fois. En attendant, je vais parler d’un autre RPG, sur Nintendo DS également, et qui est malheureusement passé beaucoup plus inaperçu.
Ce jeu, c’est Sekai wa Atashi de Mawatteru (littéralement « le monde tourne autour de moi »), un sympathique RPG de chez Global A, sorti en juin dernier. Et c’est le principe de base plutôt original de ce jeu qui m’a finalement fait craquer et m’a fait décider de l’acheter : un RPG où pour une fois on ne doit pas sauver le monde, ça ne court quand même pas les rues !
Il était une fois une princesse capricieuse
Le scénario est des plus simples (et ridicule), et n’est vraiment pas à prendre au premier degré. D’ailleurs, tout ce jeu est bourré d’humour et n’est absolument pas sérieux : dans le royaume de Noble Capitale, la princesse Angela est une jeune fille complètement égoïste, narcissique, arriviste, capricieuse, mais surtout dotée d’un tempérament de feu et possédant une vision du monde très particulière. En effet, elle s’est mise dans la tête que le monde n’a été crée que pour elle. Son royaume, les gens, la nature, les animaux, l’air que l’on respire… tout n’existe que parce qu’elle existe. Enfin, c’est ce qu’elle pense.
Mais la petite Angela a un jour le coup de foudre pour un bel héros aux cheveux bleus et s’imagine déjà mariée avec lui. Mais ce dernier repousse ses avances en lui disant qu’elle n’est qu’une jeune fille égoïste, et que sans ses robes, ses bijoux, sa richesse et son statut de princesse, elle n’est plus rien. En entendant cela, la princesse égocentrique n’hésite pas une seule seconde et décide de troquer sa robe contre une tenue d’aventurière, de couper ses longs cheveux blonds, et de partir à l’aventure pour aller buter du monstre afin de devenir célèbre et de montrer qu’elle est bien plus qu’une simple princesse.
Le seul problème dans tout cela, c’est qu’en plus de son sale caractère, Angela ne connait rien du monde extérieur. C’est pour cela que son père demandera à un chevalier, Nero, de la surveiller de loin, ainsi que de fabriquer des donjons et d’invoquer des monstres puissants pour qu’elle puisse gagner de l’expérience. Car il serait difficile pour elle de vite devenir une aventurière célèbre dans un monde en paix !
A partir de là, on peut s’imaginer que le scénario va évoluer et que l’héroïne va découvrir que le monde est en fait sous l’emprise de forces maléfiques, et qu’il faudra combattre ensuite un boss digne de ce nom : et bien en fait, non. Et c’est là l’une des originalités de ce jeu ; pour une fois, nous avons un RPG qui se déroule dans un monde où tous les monstres et autres dangereuses créatures ont été éliminés il y a des années de cela. Pas de monde à sauver, simplement une quête personnelle à accomplir pour l’héroïne. Certes, il y a tout de même un boss de fin, mais jamais le monde ne sera en danger.
Un RPG rempli d’humour
Si le fond du jeu reste très classique avec ses donjons, ses labyrinthes, ses trésors cachés et ses boss à battre, ce qui fait la force de ce RPG ce ne sont ni ses graphismes finalement assez moyens, ni ses musiques même si la bande-son est très sympa : c’est son ambiance, et surtout son humour.
Jamais je n’avais autant trouvé des dialogues de RPG aussi inventifs et amusants, et ça faisait bien longtemps que je ne m’étais pas amusée en lisant des dialogues dans un jeu de ce style. Car ce dernier est certes une parodie du genre, mais il se moque également des clichés et est bourré de références. Sans parler de l’héroïne qui est absolument géniale et possède les dialogues les plus drôles.
On aura donc droit en vrac à une longue théorie proposée par l’héroïne sur la présence quasi-obligatoire des dragons dans les RPG et tout le symbolisme qui va avec, sur l’explication des NPC qui ont tous la même tête, ou encore sur le fait qu’elle refuse de partir à l’aventure avec d’autres personnages pour se garder tous les points d’expérience pour elle ; et c’est d’ailleurs son obsession : elle ne voit les monstres, y compris les boss, que comme des tas de points d’expérience qui n’existent que pour être obtenus par elle, et n’hésite par ailleurs absolument pas à le faire savoir à ces derniers.
Un système à base de… points de caprice
Mis à part cela, ce jeu regorge de petites surprises ; en fait, une autre originalité est liée à l’héroïne et à ses pouvoirs. Car en effet, elle a le pouvoir de façonner le monde à sa façon : ceci est retranscrit dans le jeu sous la forme du système des Wagamama Points (« Wagamama » signifiant « égoïste »), abrégés en WP, et qui pourraient se traduire par « points de caprice ».
Outre les traditionnels HP et MP, Angela possède donc des WP. Ces WP reflètent sa personnalité capricieuse et égoïste, car c’est grâce à cela qu’elle peut interagir sur l’univers du jeu. Par exemple, un villageois demande de trouver un objet que possèdent certains monstres qui vivent uniquement dans la forêt, or il n’y en a pas une dans les kilomètres à la ronde ? Pas de problème ! Grâce à ses pouvoirs, l’héroïne en fera apparaître une, en échange de quelques WP. On peut utiliser les WP de deux façons : hors combat et dans les combats.
Hors combat, les WP permettent d’augmenter ou de baisser à volonté le niveau des ennemis, mais aussi d’obtenir plus de points d’expérience, de récolter plus d’items, ou encore de supprimer une requête d’un villageois parce qu’on n’a pas envie de la faire (du genre ramasser 20 fleurs rares et trouver 10 pierres magiques dans je-ne-sais quel endroit paumé). Mais ils permettent donc également de changer la nature du terrain sur lequel on se trouve ; en effet, dans ce jeu, pas de déplacement classique : on se retrouve sur une sorte de damier, dont chaque case représente un bout de terrain d’une nature plus ou moins différente. On peut donc changer ces terrains et faire en sorte qu’un marécage devienne un lac gelé, où encore qu’un volcan devienne un vulgaire jardin potager.
En combat, les WP ne sont pas si différents de la plupart des sorts que l’on peut voir dans les autres RPG, puisque l’on peut s’en servir pour paralyser un ennemi, le geler, l’empoisonner, le faire fuir… à la différence que dans ce jeu, cela marche à chaque fois, y compris contre les boss, et que l’on peut s’en servir indéfiniment (tant qu’il reste des WP, mais ça n’en utilise que très peu…). On pourrait un peu assimiler cela à un système de triche étant donné que ça rend le jeu plus facile ; sans compter le fait que notre héroïne peut absolument s’équiper de tous les types d’armes et d’armures existantes dans le jeu, tout simplement parce que c’est son monde et qu’elle peut faire tout ce qu’elle veut (et elle l’affirme haut et fort dans le jeu !).
Les combats se déroulent par ailleurs de façon assez classique : lorsque l’on se trouve à l’extérieur, sur l’espèce de damier qui fait office de carte, les combats sont aléatoires. Mais lorsque l’on se retrouve dans un donjon, on peut voir les ennemis, et donc décider de les éviter. Cela ressemble d’ailleurs à une sorte de donjon-RPG où les ennemis ne bougeraient pas.
Enfin, concernant la magie, l’héroïne apprend des sorts grâce à son perroquet qui l’accompagne, et qui répète au fur et à mesure les sorts qu’il entend ; elle est également accompagnée dans son aventure par un Mimic Slime, qui comme son nom l’indique a le pouvoir d’imiter les ennemis qu’il rencontre, et de prendre la forme d’une partie de leur corps (la tête, les bras, le torse et les jambes). Comme il ne gagne pas de points d’expérience, c’est donc au joueur de faire en sorte de développer les capacités du slime en essayant de lui faire prendre l’apparence de créatures plus puissantes au cours des combats.
~ Avis Général ~
Alors que j’avais eu peur au final de me retrouver avec un jeu mignon mais assez moyen qui allait se noyer dans la masse des RPG, voilà que j’ai eu un véritable petit coup de cœur. Tout simplement parce que ENFIN un peu de fraîcheur et d’originalité dans le monde des RPG japonais, ça fait vraiment du bien. Et des jeux comme ça, j’en redemande.
Le titre mise avant tout sur son humour et son héroïne très attachante, mais il ne s’adresse pas à tout le monde, car dans le fond il est plus proche des RPG plus « archaïques » comme les Dragon Quest ; son défaut majeur est d’ailleurs son côté répétitif, car jusqu’à la fin du jeu, le schéma restera plus ou moins le même : aller dans un village, résoudre les quêtes proposées par les habitants, obtenir une clef, aller affronter un boss.
Mis à part cela et pour peu que l’on accroche au principe, Sekai wa Atashi de Mawatteru reste très agréable à jouer, sans compter le fait que c’est un jeu assez long (il se termine en environ 35 heures en ligne droite) et que la difficulté est assez variable mais bien dosée. C’est en tout cas un bon petit RPG à faire entre deux grosses productions et parfait pour se détendre.
et voilà, tu m’as refiler l’envie de la faire celui-là….
m’enfin, comme je suis vraiment nul en jap, je ne pense pas que cela pourra se faire….
Roooh excellent le principe :D
Malheureusement va falloir que je termine plusieurs de mes années de cours de Japonais vu que les dialogues ont l’air d’être un des intérêts majeurs.
Je retiendrai le nom en tous cas.
Intéressant, j’espère avoir l’occasion d’y jouer un jour.
Ils vont mettre 2 ans à le traduire et la nouvelle DS sera sortie du coup ils vont décider à la dernière minute de l’annuler…
Un gros bill de la mort qui tue !
il poutre, le principe de ce jeu, dis-donc. Explicitement voir les mobs comme un l00t d’XP, j’adore !
Maintenant, j’ai le même drawback que mes prédecesseurs dans les commentaires… T_T
Tant pis.
X4713R> Je crois que je dirais, même pas de localisation possible. Il a l’air pourtant sympathique, j’ai bien envie d’essayer, je verrais. Merci Exelen.
Il a l’air bien ce jeu, j’aime bien le principe et les dessins, mais avant faut que je révise mon japonais T.T
Sinon sympa l’article.^^
Ce jeu a l’air vraiment original. Merci de nous faire découvrir des jeux qui ne sortiront surement jamais en France. ^___^
J’adore le scénario :D
Ce test m’a donné envie, même si je ne comprendrai jamais rien en jouant :/
J’aime beaucoup l’histoire qui d’après tes dires à l’air d’un bon bol d’air frais, et le système des WP m’inspire bien.
Pourvu qu’un mystérieux éditeur peu connu qui prendrai le premier truc qui lui passerait sous la main vienne à sélectionner celui ci :s
oh un rpg parodique XD Ca a l’air bien en effet, tu veux pas nous spoiler les explications de l’héroïne pour les NPCs qui ont toujours la même tête ? Ca m’intrigue vraiment ça xD
Kao-chan >> pour les NPC, en fait quand l’héroïne voyage de ville en ville et qu’elle remarque que les personnages ont toujours la même tête, elle comprend que ce sont tout simplement les mêmes personnes (qui ont voyagé eux aussi), même si ces derniers lui font croire qu’ils sont des personnes différentes (oui, c’est un peu tordu, mais tout le jeu est tordu xD).
arf, je m’attendais au même genre d’explication que dans pokemon (les infirmières et les policières sont toutes cousines xD) Mais celle-là est pas mal non plus, j’y avais même pas pensé XD